Ah oui ça se mérite d’arriver aux Açores, mais une fois amarré à la marina de Horta, où s’arrêtent tous les transatiers sur le retour (je suis pas sûr de m’exprimer correctement…), on est très bien !
Les Açores c’est l’Europe, le Portugal, moyennement riche, des standards connus, bref on est presque chez nous ! A peu près à la latitude de Lisbonne, avec un climat doux bien océanique, fini les chaleurs trop picales ! Ce n’est pas dépaysant mais ça repose.
On reste un moment à la marina pour enclencher les réparations nécessaires (recoudre le génois, nettoyer l’échangeur de température du moteur), et découvrir la ville de Horta.
D’abord il y a le Peter Café sport, l’institution, LE lieu où tous les navigateurs du monde passent, boivent et mangent après avoir atteint les Açores à la voile !
Il y a aussi les quais, murs et toute surface disponible dans le port susceptible de porter la « signature » des voyageurs. Il y en a des centaines, plus ou moins durables!
Elles portent juste le nom du bateau et de l’équipage, parfois aussi des messages philosophiques, politiques, poétiques, humoristiques
On retrouve les signatures de quelques bateaux déjà croisés, et on réfléchit à la notre…
Quelques images d’Horta :
la pierre de lave, noire, est très utiliséeet l’on retrouve le petit pavé portugais !
Chez Peter il y a aussi un petit musée avec une impressionnante collection de dents de cachalot gravées ou sculptées
Sortis de la ville et de son port, nous avons pu vérifier que les Açores sont les îles du volcanisme et des verts pâturages
la Caldeira de Faial, qui domine l’île (1043 m)
vaches partout, les vaches qui donnent un bon lait, transformé en bon fromage, ou en beurre
La pointe nord-ouest de l’île, Capelinhos, a été le théâtre de la dernière éruption volcanique en 1957-58, d’abord sous-marine puis offrant à Faial 2,5 km2 de territoire vierge supplémentaire !
Cette éruption a été une catastrophe pour les habitants, impactant ¼ de la surface de l’île recouverte de cendres. Des paysages toujours impressionnants, tant que la végétation n’a pas reconquis l’espace.
A la fin de notre séjour sur Faial, nous apposons notre signature sur le môle de la marina
avec la chazelle, un des symboles des causseset le Pico, point culminant du Portugal, en dernier plan
Pico
Sur l’île de Pico nous amarrons Nocciolino dans un petit port avec quelques places au ponton pour les voiliers de passage, à Lajes (prononcer Lajch).
Pico est l’une des îles où l’on cultive la vigne pour en faire un vin qui va très bien ! Mais la viticulture est très particulière, dans les champs de lave, tout à la main, avec de très faibles rendements, mais comme c’est beau !
Comme à Faial les verts pâturages dominent
mais ici il y a plus de surfaces en altitude entre 700 et 1000 m avec des ambiances plus montagnardes, et souvent des brouillards,
des petits lacs, des tourbières
des vaches, bien sûr
des haies d’hortensia (qui commencent seulement à fleurir)
et parfois un tunnel de lave pour rappeler qu’on est sur un volcan
Tout ceci a été remanié par l’homme pour le pâturage, mais il y a quelques restes des formations végétales originelles, en réserve naturelle, avec le genévrier des Açores, le houx des A…, la bruyère des…
Très chouette en tous cas !
Revenus à Lajes nous visitons le musée de la pêche au cachalot, qui a été arrêtée fin des années 80, mettant fin à toute une économie locale et assez artisanale : les cachalots repérés depuis la terre par des vigies, étaient harponnés à la main depuis des baleinières à rame et à voile, et tués à la lance. Cette chasse traditionnelle a laissé chez les Açoriens des souvenirs vivaces et de nombreuses traces, y compris les baleinières, utilisées maintenant de façons sportive
ce bateau à moteur servait à tirer les baleinières pour l’approche des cachalots
Mais il faut quand même rappeler que les populations mondiales de cachalots sont passées de 1,9 millions fin des 70′ à 300 000 récemment, même si les açoriens ne prélevaient que modestement.
Samedi 13 mai 2023, 9 heures du matin. Nous sommes en mer depuis 19 jours, TERRE EN VUE ! On aperçoit Faial et Pico, les premières îles des Açores !
Mais avant…
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La transat retour
Programme : des Bahamas vers le Portugal, en faisant un stop aux Bermudes, et un séjour aux Açores. Cette longue route de près de 3500 milles (6 500km) peut donc être découpée en trois tronçons, 740 milles pour les Bermudes, 1900 milles Bermudes – Açores, et 800 milles pour le Portugal.
Nous levons l’ancre le 14 avril à 8 heures, c’est partit !
Cette traversée s’est faite en conditions variables, avec des vents moyens à faibles, au total on a fait 40 heures de moteur, et une mer plutôt agitée.
Faits marquants
On croise des cargos ou pétroliers, en général on ne les voit que sur l’AIS (sorte de radar) sur notre écran. Avec cet appareil, on voit le navire de très loin (15 à 20 milles), on connaît son cap, sa vitesse, et ça nous calcule le cas échéant le moment et l’endroit où on doit se croiser, avec l’écart entre nous. L’autre navire reçoit de nous les mêmes informations.
Alarme sur notre écran ; nous en haut, le cargo en bas. Nous faisons route de collision. Le Belforest, cargo norvégien de 200 m de long, avance à 12 nœuds au cap 16°, et croisera notre route dans 56 mn, avec un écart de 0,28 milles. Dans ce cas, pour augmenter l’écart au moment du croisement, le cargo dévie sa route de quelques degrés, et nous avons ralentit, passant de 6 à 4 nœuds. Normalement, les capitaines de ces bateaux sont de bons professionnels, et il n’y a pas de souci. Au besoin ils nous appellent à la radio.
Le Belforest croise notre route 1,5 mille devant nous, on ne s’y frottera pas !
Une nuit, à 3 heures du mat, on se prend un orage, avec forte pluie, vent tournant etc ! La grand voile était déjà réduite au 2ème ris, on a rentré le génois et tenu la barre pour rester vent arrière, sous la pluie. La pluie froide ! On n’est plus aux Caraïbes !
Un après midi, une hirondelle rustique en migration viens se poser sur le bateau. Elle est peu farouche, ou très fatiguée, et j’arrive à la prendre sur la main
Elle repartira le lendemain.
Dans la soirée, le vent tombe, et on met le moteur. Par mer agitée, avancer fait moins bouger le bateau, c’est plus confortable. Mais rapidement l’alarme sonne, le moteur surchauffe ! On arrête, vraiment dépités, on décide d’attendre le lendemain, il fera jour et la mer sera un peu calmée, peut-être… Après une mauvaise nuit à dériver dans un roulis permanent, on trouve la panne (mauvaise circulation de l’eau de mer dans le refroidisseur) et le moteur repart, ouf !
Vendredi 21 avril à 1h30 du mat, on en vue du phare de Gibbs Hill sur les Bermudes. À 9 h nous entrons dans St Georges harbour par une étroite passe. Les formalités d’entrée ont été rondement menées, puis à l’ancre, repos !
Des Bermudes, nous n’avons visité que St Georges, attendant le bon créneau météo pour la suite. Une quinzaine d’autre voiliers sont là aussi, de différentes nationalités : norvégiens, allemands, hollandais, argentins, anglais, américains… Les équipages échangent leurs perceptions des prévisions météorologiques, une réunion a même été organisée par quelques uns pour en discuter, et boire un coup
Les Bermudes font partie du Commonwealth, ça les différencient des Bahamas. Ici c’est so british, mais c’est quand même un état très riche couvert de très grosses villas. St Georges est quand même un petit village tranquille assez sympa, sauf quand on va faire ses courses !…
des voiliers plus grands que le notre… dans les 50 m!
Après quelques réparations (refaire le joint de la trappe du réservoir de GO qui fuyait, couture sur la capote, couture sur le génois), plein d’eau et de gasoil, nous reprenons la mer, le 25 avril, la météo n’est pas super favorable mais avec les conseils de Christophe, un ami navigateur croisé à Madère, avec qui nous resterons en contact par satellite pendant la traversée, nous sommes confiants.
Départ à 9h30 mardi 25 avril, après les formalités de sortie. Comment résumer cette traversée ? Difficile, on a eu de tout entre la pétole (pas ou très peu de vent) et du vent soutenu qui nous faisait bien avancer (6 nœuds parfois 7!), du Nord, du Sud, de l’Est, de la mer agitée à la mer complètement plate, ça c’est bien reposant mais c’est parce qu’il n’y a pas de vent, donc on n’avance pas ou alors au moteur.
Un brusque et fort coup de vent pendant ½ h ou ¾ d’heure, jusqu’à 50 nœuds avec les voiles non rentrées, donc il y a eu un peu de dégâts matériels…
Pendant le coup de vent nous n’avons pu affaler la grand voile, la drisse s’étant prise dans le mât. Il a fallu y grimper, une fois le vent retombé, mais ça bougeait encore bien !
le génois a été abimé, pas très grave mais faudra passer chez un maître voilier
Surtout nous avons été dans l’incertitude constante sur la fin du parcours, la météo changeait de jour en jour mais toujours avec des vents très faibles (va-t’on pouvoir arriver aux Açores ?).
Ce qu’on voit sur l’écran quand on a chargé un fichier météo par satellite : très peu de vent là où nous sommes et dans tous les sens ! (35 noeuds dans la gauche de l’image mais ça c’est loin)
On a passé beaucoup de temps à la table à carte devant l’écran avec ces fichiers météo pour essayer d’anticiper notre route. Peine perdue, la météo sur ce secteur changeait tous les jours ! Enfin ça nous a occupés !
En fait on a quand même eu assez de vent sauf à la toute fin, au 18ème jour, où on a fait presque 24 heures de moteur avec juste quelques petites pauses (pour manger au calme, vérifier les niveaux du moteur après refroidissement).
une mer d’huile
video : ça bouge pas mal, quand même !
notre trace une nuit à la dérive (pas de vent); ce tronçon représente 3.4 milles, en ligne droite…montage du tangon pour du vent arrière fort
video : les voiles en ciseaux, le génois tangonné
envoi du spi pour du vent arrière faiblele vent est même trop faible pour gonfler le spi, les mouvements du bateau baladent la toile
On voit de plus en plus de dauphins (au moins 2 espèces identifiées : le dauphin commun à bec court et le dauphin tacheté), de plus en plus de puffins cendrés, on a vu ou croisé de nombreux navires, entre 1 et 4 par jour, alors que la transat aller, on n’en avait vu qu’un !
L’espèce la plus représentée sur l’eau pendant cette traversée est cependant … la physalie, croisée sur l’ensemble de la traversée. Très jolie lorsque le soleil couchant ou levant traverse sa voile translucide, ses tentacules de 10 à 50 m de long sont extrêmement urticantes, voir mortelles. Bon, de toutes façons, on ne s’est pas baigné !
les plus grandes font env. 15 cm (photo sur internet)
On est passé par un point situé au « milieu » de l’Atlantique nord : entre le Portugal et la Floride, 1812 milles (3352 km) de chaque coté ! De là on a jeté une bouteille à la mer, avec un message.
Et par un point situé à peu près à égale distance des destinations extrêmes de notre voyage : 3000 milles d’Alta au Nord de la Norvège, de l’île d’Astypalaia à l’Est dans les Cyclades, et à l’Ouest du Rio dulce au Guatemala. Trop près de la Guyane, seulement à 2000 milles au Sud.
Et on a passé les 30 000 milles au compteur !
Samedi 13 mai à 9 h, le 19ème jour, Faial en vue au loin ! tandis que sur l’AIS on voit 6 autres voiliers qui convergent vers l’île.
Faial à gauche, Pico à droite, dominée par le Ponta del Pico, 2351 m
Nous entrons dans la baie de Horta à 18 heures pour nous mettre au ponton d’accueil. Bien contents d’être arrivés, pardi !
Nocciolino à la célèbre marina de Horta, avec le joli pavillon des Açores
Horta est l’étape incontournable des navigateurs qui traversent l’Atlantique dans ce sens. Et chacun, ou presque, y laisse sa marque !
Je profite des longues, très longues journées en mer pour réparer un oubli (oubli ou acte manqué ?) dans le récit de notre modeste périple : le Yucatán.
Après avoir quitté l’île de Cozumel et ses paquebots, nous longeons la « Riviera Maya », couloir touristique qui longe la côte de Tulum à Cancun, une succession presque continue d’hôtel dont le point d’orgue est Cancun, immense cité balnéaire dédiée au tourisme de masse et dont l’urbanisation frénétique a débuté dans les années 70.
Notre but : Isla Mujeres, en face de Cancun, que certains nous avaient décrit comme un petit paradis pour l’avoir visité il y a 30 ou 40 ans. C’est là que nous laisserons le bateau en sécurité dans une marina pour notre virée dans la péninsule.
Première impression : l’eau qui entoure l’île est d’un bleu « caribéen » dont on ne se lasse pas. L’île est urbanisée mais avec des resorts plutôt classieux, de taille modeste, qui ne dénaturent pas trop la côte vue de la mer.
On jette l’ancre et on va à terre pour faire nos formalités d’entrée au Mexique (parmi les plus compliquées, les plus longues et les plus chères de notre voyage!) dans le bâtiment en face des ferries. Et voilà Isla Mujeres : 2 à 3 ferrys par ½ heure qui déversent leur hordes de touristes venus de Cancun pour passer la journée au « Paradis », se précipitent sur les boites de location de voiturettes de golf et, tels des aventuriers à la Indiana Jones, se lancent sur l’unique route étroite et défoncée qui fait le tour de l’île !
On ne s’attarde pas et on prend le ferry pour rejoindre le bus qui nous conduira à Valladolid, petite ville agréable, surtout en fin de journée quand les cars de touristes sont repartis à Cancun … bien placée pour visiter le site maya emblématique du Yucatán : Chichen Itza
Chichen Itza, bon, on va pas se la jouer blasé, mais grosse déception après la magie de Tikal !.. Certes les pyramides sont impressionnantes et belles mais trop reconstruites, donnant l’impression de déambuler dans un décor de cinéma. Pas mal d’archéologues ont critiqué ces restaurations quelque peu hasardeuses.
Genre de reconstruction contestée
El Caracol , un observatoire astronomique
Les marchants du temple ont envahi les allées, vendant tous les mêmes souvenirs de pacotille à la foule débarquant des cars.
Mais il y a quand même quelques belles gravures
Le plus grand jeux de pelote du Mexique
Coba sera le dernier site maya que nous visiterons (il y en a des milliers en Amérique centrale, Mexique, Guatemala, Honduras et Bélise, il y a de quoi faire pour les aficionados!). Moins fréquenté que Chichen Itza, assez étendu, il peut se parcourir à vélo.
Ici les vestiges ont gardé leur environnement forestier et certaines pyramides sont farouchement gardées par le dindon local !
Le dindon ocellé, espèce sauvage à l’origine mais certains se sont bien adapté au tourisme !
Mais si le Yucatán recèle de nombreux sites mayas et de très beaux musées sur leur histoire, nous n’avons pas retrouvé ici la magie d’être « chez les mayas », comme au Guatemala : le métissage semble beaucoup plus important, et on ne voit que très peu de costumes traditionnels, portés seulement dans les villages par quelques femmes âgées ou en ville par celles qui ont quelque chose à vendre aux touristes !
Bus pour Merida, capitale administrative et carrefour culturel du Yucatán, plutôt sympa mais qui mériterait certainement que quelque local nous en donne les clés !
On rejoint le golfe du Mexique à Celestun, sympathique village de pécheurs avec quelques modestes infrastructures touristiques.
Et la plus grosse concentration de mototaxis que nous ayons vu !
Recette du mototaxi : prenez une moto, coupez la en gros morceaux, prenez votre poste à souder et assemblez ces morceaux sur un châssis préalablement étudié pour recevoir un maximum de personnes.
1 – l’avant de la moto, presque pas transformé 2 – le moteur, assez récent, fixé dans la partie gauche du châssis bricolé. 3 – n’importe quel bidon fera office de réservoir, fixé au cadre par du fil de nylon 4 – une grosse batterie de voiture, posée sur le plancher en planches 5 – de grosses roues arrières pour porter tout le monde, et généralement 2 amortisseurs jumelés à chaque roue (pas visibles ici) 6 – des protections faites de matériaux hétéroclites, un bout de plexi comme pare-brise, de la bâche pour le toit 7 – le siège du conducteur, qui peut charger 2 personnes à ses côtés, et 2 banquettes à l’arrière, faites de planches ici rembourrées, pour 8 personnes au moins. La banquette la plus à l’arrière offre un dossier, c’est un mototaxi de luxe !
et vous voilà paré pour emmener les touristes voir les quelques flamants roses, mais vraiment très roses, principale attraction du coin !
Dernière étape : Campeche, jolie ville coloniale dotée d’un centre fortifié, ruelles bordées de maisons couleur pastel, touristique mais sans trop…
Les marquesitas : friandises incontournables !
Retour direct en bus. Dans cette partie du Yucatán, le paysage est plat, monotone, la route est bordée de ce qui nous semble être des friches d’arbustes bas, impénétrables. La région est la moins productive du Mexique au niveau agricole. Le sol calcaire, donc perméable, est recouvert d’une très fine couche de terre. Cette terre ingrate a cependant fait la fortune de quelques uns grâce à la culture du sisal, un agave dont la fibre servait à fabriquer des cordes. Il n’en reste que les haciendas en ruine ou transformées en hôtels de luxe.
Les cénotes, bassins naturels souterrains qui parsèment par milliers le territoire, servaient autrefois de citerne pour les campesinos et leurs cultures. Il est maintenant beaucoup plus rentable de les aménager en piscine pour touristes !
Pour finir sur une note plus positive : j’ai adoré les figurines et les masques funéraires vus aux musées de Merida et de Campeche, consacrés à la culture maya!
Gran museo del mundo maya , Mérida
Gran museo del mundo maya , Mérida
Musée archéologique, Campeche
Musée archéologique, Campeche
Merida : reproduction d’une partie du codex ( sorte d’almanach ) maya conservé au Museo de America de Madrid
Une BD incroyable ! on pourrait passer des heures à la détailler
Gran museo del mundo maya , Mérida
Musée archéologique, Campeche
Gran museo del mundo maya , Mérida
Musée archéologique, Campeche
Musée archéologique, Campeche
Musée archéologique, Campeche
Musée archéologique, Campeche : masque mortuaire en jade
Musée archéologique, Campeche : masque mortuaire en jade
Ah làlà, après Cuba, c’est le choc ! Ici c’est le pays des milliardaires et de leurs serviteurs ! Ce n’est pas encore trop flagrant dans les îles le plus méridionales mais déjà sur Atcklin island, où nous faisons notre entrée, on retrouve les gros 4×4 surmotorisés, les habitants en surpoids (en très grosse proportion), la vie chère. Nous passons par les Bahamas pour nous rapprocher du point de départ de la transat retour, et les amis de Yoni avaient trouvé ça extra. Donc allons y !
Les Bahamas c’est un vaste ensemble d’îles ente Cuba et la Floride, dans des eaux très peu profondes mais quand même très proches de grandes fosses : jusqu’à 5000 m à l’Est, et parfois 1300 m ou 2000 m entre certaines îles, et à coté de ça il y a de larges bancs très peu profonds, on navigue dans 5 m d’eau seulement et souvent moins, avec des bancs de sable quasi affleurants, il faut avoir une bonne carto et faire attention.
Des îles « paradisiaques », des plages de sable très clair avec des cocotiers, des eaux turquoises cristallines, c’est vraiment féerique !
Moins paradisiaque quand c’est trop touristique, comme ici la plage aux cochons nageurs où un troupeau de ce sympathique représentant de la faune sauvage des Bahamas (!) a l’habitude de se faire nourrir par les touristes, et c’est devenu un spot incontournable !
Et nous avons retrouvé le plaisir de naviguer entre les petites îles, de trouver de jolis mouillages isolés sur notre route, etc.
une petite passe entre 2 îles, gaffe au courant en plus !
Mais…. le revers de la médaille, c’est que tous les américains du nord sont aussi là ! (94 % USA 5 % Canada) En fait les mouillages déserts sont une exception, et près des quelques villes c’est l’affluence : à Gorgetown, qui n’est qu’une petite ville, quelques 300 bateaux, voile et moteur.
Beaucoup d’îles sont privées, avec des panneaux dissuasifs sur les plages : « no trepassing », « you are not welcome » etc. Et plus on remonte vers le nord, plus on voit de grands yachts, 40, 50, 60 m de long… en déplacement ou à l’ancre près de l’île de leur propriétaire. Tout ça brille de mille feux (il y a toujours quelques arpètes qui briquent en permanence)
Un commentaire ?
Le summum c’est à Nassau, la capitale, où l’on est allés pour racheter un smartphone (encore!!!) et faire le plein de ravitaillement « un peu moins cher » car ici on se fait assommer grave !
A Nassau il y a plein de marinas mais c’est hors de prix, heureusement on peut rester au mouillage pas loin de la ville. Mais si on veut aller à terre, il faut débarquer en annexe quelque part, pas de ponton public, une marina nous a demandé 20 $ pour débarquer ! Et la zone de mouillage est parcourue à grande vitesse par les bateaux à moteur qui emmènent les croisiéristes des 4 ou 5 paquebots présents quotidiennement vers les lieux de loisirs, et dont les sillages envoient des grosses vagues sans aucune considération pour les bateaux à l’ancre, les gens dans leur petite annexe. Aucune règle, aucun respect. De quoi raviver la haine du genre humain quand celui-ci s’ingénie et s’amuse à tout détruire autour de lui…
Il y a beaucoup d’endroits pour observer la vie sous-marine mais on n’est pas très fort pour cela, donc encore une fois on loupe beaucoup de choses dans ces régions. Le peu qu’on a vu est très chouette : coraux multicolores, poissons tropicaux aux couleurs éclatantes !
pris d’au dessus de l’eau
Par contre, pas d’oiseaux marins ! Par endroits un vol de mouettes rieuses, de rares paille-en-queue, et deux frégates, mais le plus souvent le ciel est désert !
Bref les Bahamas c’est nul !!!
Notre dernière étape aux Bahamas : Marsch harbour sur l’île de Great Abaco, la plus Nord-est du pays. En septembre 2019 le cyclone Dorian est passé ici et a détruit ou gravement endommagé la majorité des habitations et installations de l’île, faisant 75 morts et plusieurs centaines de disparus. Des vents jusqu’à 350 km/h, une onde de tempête jusqu’à 7 m de hauteur, sur ces îles essentiellement plates, et cette saloperie est restée quasi stationnaire pendant 48 heures. Nous n’avions pas ces informations en venant ici, on a commencé à voir, en passant le long des côtes, quelques bateaux en vrac dans les terres, et manifestement toutes les maisons flambant neuves ou en chantier… A terre dans la petite ville très éparpillée de Marsch, c’est un mélange comprenant des constructions toutes neuves (maisons, bâtiments commerciaux, marinas et pontons), des restes de bâtiments plus ou moins recolonisés par la végétation, et aussi des débris divers, camions, matériaux, restes de poteaux de ligne brisés etc, non encore récupérés. Et dans la baie encore certains bateaux à moitié coulés. Donc trois ans et demi après le catastrophe presque tout a été reconstruit et refonctionne (du moins dans les zones colonisées par les Américains) mais les derniers stigmates visibles font quand même dresser les cheveux sur la tête. Et l’on ne sait pas trop dans quels conditions sont logés les locaux, essentiellement noirs (parfois haïtiens en situation plus ou moins régulière), qui reconstruisent les maisons des blancs !
Dans l’attente de la bonne fenêtre météo pour partir vers les Bermudes (730 milles, environ une semaine de navigation) puis vers les Açores (1800 milles, deux semaines de plus), nous avons différentes tâches : préparation du bateau, examen du moteur, du gréement, révision des gilets de sauvetage et de différents appareils de sécurité, grattage de la coque…
l’eau n’est pas à 30 degrés on supporte bien la combine !
…ré-abonnement au téléphone satellite et divers essais (nous permet d’avoir la météo en mer et de communiquer en cas d’urgence médicale).
le petit boîtier noir nous permet de nous connecter au satellite, via le smartphone ou la tablette.
En dernier lieu il faudra faire les pleins de gas-oil (les traversées se font tout à la voile mais il faut pouvoir éventuellement se déplacer au moteur) et d’eau (on peut embarquer environ 500 litres), faire l’avitaillement en frais, et faire les formalités de sortie du pays.
En guise de récréation on va sa promener sur les petites îles alentours, colonisées par les résidences américaines (le drapeau US flotte partout)
sur cette petite île on circule uniquement en voiturette de golf
La spécialité du pays : la conche (appelée ailleurs lambi), énorme coquillage des fonds sableux, qui se mange en ceviche (conch salad), et dont la coque sert de déco
Après avoir fait un maximum de ravitaillement, ce qui relève de l’exploit ici ! Et le plein de gasoil (à 0,16 €/litre ça c’est bon!). Car aux Bahamas c’est difficile aussi et en plus très cher !!! nous quittons Santiago le 27 février, près de deux mois après notre arrivée.
Il y a 163 milles pour rejoindre Great Inagua, la première île des Bahamas. Nous avons prévu une escale à l’ancre dans une petite baie très bien protégée à 53 milles, pour attendre que la mer de l’après midi se calme, le lendemain devant être clément, c’est le créneau que nous avons choisi pour passer le réputé difficile cap entre Cuba et Haïti. Nous dépassons la baie de Guantanamo, « illégalement occupée par une base militaire US », c’est bien spécifié sur le formulaire cubain que nous signons à Santiago. Nous devons passer à six milles au large, ça fait un détour… En bons français, nos passons à un peu plus de cinq milles, sans interpellation, et mettons le cap sur l’entrée de notre baie, juste après. Mais alors que nous quittons la zone interdite, à la voile car la direction du vent le permettait, nous sommes rattrapés par un gros zodiac US armé, qui nous enjoint l’ordre de quitter la zone par le plus court! C’est à dire à revenir contre le vent et la mer, très gênante dans le secteur. Ils nous ont accompagné sur un mille, puis nous ont laissé prendre le cap sur la côte. Qu’ils sont taquins ces militaires !
En arrivant à l’entrée de la baie, on enroule le génois et on entre dans l’étroit goulet en surveillant bien les eaux peu profondes à droite et à gauche, et on voit le câble aérien non noté sur les cartes qui traverse l’entrée au dernier moment, trop tard pour l’éviter ! Heureusement un câble gainé, donc pas de court circuit, et pas de dégâts car on allait lentement, mais quand le mât a attrapé le câble, vers 14 m de haut, nous avons craint la catastrophe. Et aussi tintin pour la nuit passée au calme !!!
Bon ben on est repartis, pas d’autre abri possible, contre la mauvaise mer et le vent à 15/20 nœuds, moteur et patience, mauvaise nuit. Le matin a été plus calme et à partir de 13 heures nous avons pu enfin naviguer à la voile les 20 derniers milles.
la côte à l’ouest de Santiago, avec la sierra Maestra qui culmine à 1974 m
Et pour en finir avec Cuba, quelques photos : Photos
Entre Cabo Cruz et Santiago nous avons jeté l’ancre devant deux petits villages, dans de petites baies bien abritées. Nous sommes restés plusieurs jours, sans avoir à faire de formalités (extra!), et avons pu voir la vie à la campagne, par opposition à celle de villes, un peu voire fortement modifiées par le tourisme.
Marea del Portillo est une petite communauté d’agriculteurs pêcheurs, avec 7 ou 8 petites barques sans moteur, a rame et voile
et des cultures très variées, de l’oignon en grands champs pour vendre à l’extérieur,
champ d’oignon, irrigué par aspersion en pleine journée…
tomate, poivron, concombre, banane plantain et fruit, coco, beaucoup de manguiers près des maisons et même de la vigne an palissage.
l’habitat est assez varié, de la maison traditionnelle
à la maison proprette en béton
le fauteuil à bascule, une constante à Cuba !
on a même vu une ou deux belles américaines sous leur abri.
Le moyen de déplacement le plus courant reste… le cheval, monté ou attelé
Notez les rênes en drisse de voilier ! Nous on a donné une drisse au laboureur pour guider ses bœufs.
Beaucoup d’animaux, poules, quelques dindes, chèvres moutons cochons chevaux, un âne et quelques vaches, ou bœufs zébu pour labourer.
Nous avons pu avoir pas mal de légumes et quelques fruits, en échange de vêtements, savon, fil de pêche ou hameçons… Ils nous ont dit que pour eux la nourriture n’était pas un problème, mais tout le reste, si. En ville c’est plutôt l’inverse.
Chivirico c’est plus grand, un petit bourg (pour les citadins ça reste un petit bled paumé), bien propret avec des espaces publics entretenus
Cet homme est très fier de nous présenter son coq de combat (en short, le coq!!!), et pour nous remercier être intéressé à sa passion et de l’avoir photographié, nous a donné fruits et légumes
L’entrée du parking des bus : y’en a pas de la propagande, là ?
le menuisier : voilà d’où viennent ces fauteuils à bascule !le ferrailleurle coiffeur… 1 seul client à la fois !le taxi à chevalle taxi à molets
Santiago de Cuba, dernière étape dans ce pays, nous accueille dans une marina abritée dans une grande baie fermée. Comme à chaque endroit doté d’une marina (gérée par l’État), on n’a pas le droit de se mettre à l’ancre ailleurs dans la baie.
La marina est assez loin de la ville, et les transports en commun indigents, du coup on doit se déplacer en taxi, c’est un peu cher. On a réussi à faire le plein de la bouteille de gaz, au marché noir à un tarif exorbitant (eux ont une bouteille tous les 20 jours pour 200 pesos soit environ 1 €, ce qu’ils n’utilisent pas est vendu au marché noir assez cher), on a fait faire une lessive au tarif le plus élevé jamais vu, les 3 premiers jours il n’y avait pas d’eau à la marina, on attendait le camion et le retour de électricité … Tout ça pour dire que les marinas à Cuba, c’est très cher pour des services très limités. Mais on voulait voir Santiago, bien sûr, et attendre ici une bonne fenêtre météo pour passer entre Cuba et Haïti vers les Bahamas, passage qui peut être difficile.
La ville est jolie, fondée sur un mélange d’influences espagnoles, voire mauresque avec des balcons fermés par des moucharabieh, et des influences françaises depuis l’arrivée des colons français chassés d’Haïti par la révolution, lesquels sont parfois venus avec leurs esclaves haïtiens !
Santiago est aussi une capitale culturelle, surtout pour la musique, et là on en a bien profité bien qu’on ne soit allé que deux jours en ville.
La musique
Cuba est un pays de musiciens. Alors qu’au Cap Vert, qui a la même passion, nous n’avons malheureusement pas vu grand-chose, cause covid surtout, ici nous avons vu jouer beaucoup de groupes. Un peu à la Havane, dans beaucoup de bars
et certains clubs, mais là c’est une grande ville et il faut être guidé pour aller dans les endroits où ils se produisent, beaucoup à Trinidad mais essentiellement dans les restaus où ils jouent pour les touristes. Avec dans cette ville des clubs de cours de salsa pour les touristes, mais le soir devant une scène en plein air c’est surtout des locaux qui mènent la danse, avec quel talent !
C’est à Santiago qu’on a le mieux apprécié les talents cubains, d’abord à la Casa de las tradiciones, où l’on a assisté à un récital de chansons « du bon vieux temps » par des artistes passionnés, réunis ente eux – nous étions les seuls touristes – et se régalant manifestement de se produire.
A la Casa de la Trova, en pleine journée, on a vu se produire des groupes de « son », un style de musique d’origine rurale dont le représentant le plus connu est Compay Secundo.
Cette jeune fille présente dans le public avec ses copines est venue rejoindre le groupe le temps d’une chanson
l’excellent mais discret guitariste assis joue de la « tres », une guitare plus petite et plus aiguë à six cordes groupées par deux, toujours présente dans ce style de musique
Cette salle du club est toute petite, il n’y a qu’une quinzaine de spectateurs, qui sont d’ailleurs parfois aussi acteurs quand les musiciens distribuent les instruments de percu, ou la guitare ! Le chanteur dialogue avec le public, tout le monde reprend les refrains dans une ambiance extraordinaire et pourtant très simple. A la fin le chapeau passe pour les musiciens.
Nous avons aussi assisté dans le musée du carnaval à une démonstration de danses pratiquées lors de cet événement, qui a lieu ici fin juillet (après la récolte de la canne à sucre).
Là les influences sont clairement africaines, autant dans la danse que dans l’accompagnement par les seules percussions
Incroyable cette profusion de voitures des années 40 et 50 qui circulent en tous sens dans toute l’île ! Essentiellement des américaines, abandonnées ici quand la révolution a mis dehors leurs propriétaires US. Dans les années 50 La Havane est sous l’emprise américaine, qui y a créé un empire du jeu, de la prostitution de l’alcool et de tout ce qui est illicite dans l’Amérique de ces années. Fidel Castro ayant interdit l’exportation des biens des américains, tout est resté sur place et les cubains s’en sont emparés avec convoitise !
Au départ tout simplement pour s’en servir, puis ils se sont rendu compte que les touristes aimaient ça, donc une partie de ce parc a été entretenu, retapé tant bien que mal, et valorisé en taxis et tours de La Havane
les voitures attendent les touristes pour un tour de villeavec Gégé et Jean-Pierre sur le Malecon : le rose classe !
on dirait que tous les modèles de toutes les marques sont représentés. Les connaisseurs doivent se régaler et cocher sur leur carnet ! On peut jouer au jeu des 7 marques !
Certaines de ces voitures sont de gros bijoux, d’autres sont bricolées avec ce qu’on peut trouver comme pièces détachées, et ça ne doit pas être simple ! Souvent les gros moteurs américains extrêmement gourmands ont été remplacés par des diesels coréens ! En tous cas elles sont astiquées pour les touristes, très souvent interpellés par les chauffeurs qui vendent leur prestation !
Notre retour de Trinidad à Cienfuegos en taxi s’est effectué en vieille Ford, sans qu’on l’aie demandé.
D’autre part, beaucoup de ces voitures servent tous les jours aux cubains, et on en voit partout, dans des états très variables
bon étatétat moyen…finalement le cheval c’est pas mieux ?
Toujours très photogéniques dans les rues !
Pour la plupart, le remplacement de pièces moteur ou autre doit être une vraie galère, donc on répare comme on peut !
Il n’y a pas que des « belles » mais aussi beaucoup de voitures de John Do (M. Toulemonde) y compris de petites utilitaires.
une Ford populaire, l’équivalent de la coccinelle
En mélange, une très grosse dose de Lada de tous ages, des Moskvitch russes usées jusqu’à l’os, mais aussi des européennes de l’ouest comme cette Saab
la magnifique Moskvitch repeinte et suréquipée de notre chauffeur Yuri
cette Fiat ou des coccinelles VW, on a même vu notre C15 national ! Les Peugeot semblent avoir une certaine cotte, des 404 circulent encore, tandis que beaucoup de taxi sont équipés de la 405. Et bien sûr des japonaises et coréennes, comme dans le monde entier.
Dans la catégorie utilitaires on voit également beaucoup de curiosités
Willis
certains véhicules de transport en commun ressemblent plus à des bétaillères
un transport en commun assez courant. A part en ville, il n’y a pas de bus
des engins d’origine américaine et sans doute russe, ou des véhicules hybrides bricolés à la cubaine !
tracto-voitu-camion
Coté motos c’est pas mal non plus : une invasion de Jawa et de CZ d’Europe de l’Est, déclinées à toutes les sauces, souvent transformées en moto-taxi à trois roues.
Jawa. A noter sur une base de moteur des années 50/60, le frein à disque, le ventilo sur le moteur, le phares longue portée, le fauteuil confort…
Également de valeureux side Dnieppr ou Oural (des copies russes de la BMW)
en arrière plan, la bonne vieille Lada Niva
ainsi que des Suzuki.
La plupart des scooters sont récents et électriques, ce qui élimine une bonne partie des bruits de circulation, mais peine perdue, tous les autres 2 ou 3 roues fument et pétaradent de leurs 2 temps à qui mieux mieux ! Et donc même si la circulation est très fluide, ça reste bruyant ! Sans parler des bus de ville hors d’âge, de véritables ruines !
Ça, c’est pour les quelques artères empruntées, en fait, il y a très peu de voitures, pas d’embouteillages, dans certaines rues de Cienfuegos, on n’entend que les pas des chevaux des charrettes taxi, et sur le célèbre Malecon de La Havane, la 2 x 3 voies se traverse sans aucun problème bien qu’il n’y ait ni feu rouge, ni passages cloutés !
la gare des charrettesle Maleconun mix parfait des différents modes de transport !
C’est une immense zone de 250 km sur 35 environ, encombrée de hauts fonds et de cayes (cayos = îlots) entre Trinidad et Cabo Cruz, à l’Ouest de Santiago. Elle est bordée au sud par la barrière de corail et un archipel tout en longueur, les Jardins de la Reine, parc national dans lequel il est interdit de jeter l’ancre.
Bien sûr il est impensable de balader là-dedans sans carto précise, mais on a ça, et avec le GPS pour vérifier la position exacte du bateau sur la carte, en surveillant les profondeurs au sondeur, et parfois en essayant de voir les fonds depuis la proue, on s’en sort. Et il y a plein de mouillages possibles à l’abri des cayes, comme celui-ci, avec plus ou moins d’intérêt.
le mouillage sur Algodon. Les parties en jaune ont quasiment disparu, restent quelques bouquets de palétuviers bas et secs, mais l’abri est bon
Malgré tout on a été assez déçus : les îles (toutes désertes) sont toutes quasiment couvertes de mangroves impénétrables, avec seulement quelques plages
le paysage est donc assez monotone, les espaces sont en fait très vastes, l’examen de la carte est trompeur, laissant espérer de petites criques sympas… l’eau est chargée de matière organique donc vert opaque, pour avoir de l’eau plus claire il être à l’extérieur de l’abri, donc exposé, il y a très peu d’oiseaux (quelques pélicans, cormorans, sternes, rares hérons) et les poissons on les voit pas ! Nous avons passé une semaine dans ces golfes, nous arrêtant le soir dans les cayes fournissant un abri correct (le vent soufflait assez la nuit).
Quelques belles ambiances quand même
Cayo Iguana
Cayo iguana : une des seules cayes occupée par un grand palapa pour accueillir des excursions à la journée en super-catamaran, desquels débarquent 40 touristes qui mangent, font trempette et bronzette et jouent avec les iguanes apprivoisés ! Un homme de l’organisation vit sur l’îlot comme gardien, et est content de nous accueillir quand les autres sont repartis.
la même île le soir, nous sommes au mouillage. On dirait pas comme ça mais on est protégés des vagues non pas par l’île mais par les hauts fonds qui nous entourent
Sur la petite plage de Cayo blanco, nous découvrons l’épave d’un bateau squattée par un Balbuzard pêcheur. L’aire est construite sur la plage arrière du navire, et un des adultes n’apprécie pas du tout que nous nous approchions, tandis qu’un jeune oiseau prêt à l’envol exerce ses ailes à côté de l’aire.
l’adulte effectue des vols d’intimidation sur nos têtes
Malheureusement, nous avons fait la traversée contre le vent, essentiellement au moteur, et parfois contre une mer rude, le vent d’Est, même modéré de 15 à 20 nœuds, levant une mer courte et très désagréable. Le vent tombait en général vers midi, la mer se calmant 2 heures plus tard, du coup on arrivait au mouillage avec une mer super calme.
La dernière étape dans ces golfes s’est faite de nuit, car le dernier mouillage n’était pas assez protégé, d’un coup de vent annoncé d’Ouest… (qui n’a pas eu lieu). Alors on est partis pour passer la nuit en mer, dans un secteur bien dégagé de tous ces traîtres hauts fonds. Et comme en milieu de nuit : plus de vent du tout ! on a tout arrêté et on s’est laissé dériver jusqu’au petit matin.
Arrivée à Cabo Cruz
et contrôle des autorités, comme à chaque arrêt ou presque. Ces agents, venus en vieille petite barque à la rame, recopient laborieusement les renseignements demandés par la hiérarchie. Sur un bout de papier qu’on leur a fourni, avec notre stylo…A la fin, ils nous ont demandé un bout de corde pour attacher leur barque , la leur étant prête à rendre l’âme et ils n’avaient manifestement aucun moyen de s’en procurer une autre !
Les bateaux
Ben ici on a pas vu beaucoup de monde ! Quelques voiliers de voyageurs, quelques catas de location et bateaux promène-touriste. A la marina de Cienfuegos, la « meilleure » de toute la côte Sud, on a été 4 voiliers français (dont Yoni et nous), un hollandais et un de Nouvelle Zélande.
Pendant nos navigations sur toute la côte sud de Cuba (700 milles soit env. 1300 km), nous avons croisé un anglais, avec qui nous avons discuté par radio, qui nous a signalé deux voiliers français, Loulou et Imago, que nous avons retrouvé plus tard dans un mouillage. Apéro !
au mouillage à Marea del Portillo avec Loulou
Plus tard nous avons croisé un autre couple sur un mouillage, et à Santiago nous trouvons encore 3 autres bateaux dont 2 qu’on connaissait. Et c’est tout.
Après, nous avons parfois croisé des pêcheurs, sur de vieux bateaux pas encore épave mais pas loin! Construction ferro-ciment pour les gros, ou bois pour de simples barques équipées d’une voile
ces deux-là partaient à la voile dans les îles, pas de moteur, « loin », avec une réserve de glace qui prenait presque toute la place dans la barque. Pour pêcher la langouste. Plusieurs jours et plusieurs nuits sans rien pour s’abriter de le pluie et sans possibilité de s’allonger !
Une voile faite de sacs cousus ensemble, gréée sur des bâtons…
Le retour contre le vent ? À la rame ! Sachant que dans ce golfe, même quand ça souffle pas très fort, ça lève des vagues pénibles !
Tous les pêcheurs veulent nous vendre des langoustes, contre des euros ou du rhum (on en avait pris une réserve!). Normalement ils n’ont pas le droit, mais dans les îles à l’écart des regards indiscrets , ils font ce qu’ils veulent. Quand on a mouillé au Cabo Cruz, où il a un poste de garde-frontières, personne ne s’est approché du bateau !
on a vu aussi de gros bateaux pour la crevette
crevettier et pêcheurs de langouste à l’ancre bord à bord pour la pause de midile crevettier déploie ses ailes !
12 janvier, arrivée à Cienfuegos, une des villes intéressantes de Cuba dotée d’une marina dans un grand lac intérieur. Amarrage au ponton de béton, un peu de formalités et David et Paula, du bateau voisin et ici depuis un moment, nous aident à changer des dollars contre des pesos, fournis par un quidam par là…. hmmmm… c’est légal ? (sûrement pas) c’est risqué ? Ça a pas l’air, tout le monde fait comme ça, dès qu’on met le nez dehors on nous propose de changer. Le dollar est à 110 pesos en banque, dans la rue on nous en donne 160 ! on a même vu des changeurs qui exhibaient une pancarte dans la rue à Trinidad avec le taux de change !
C’est une bonne entrée dans le système économique cubain, complètement exsangue à cause du blocus américain et sans doute… peut-être… du système politico-économique cubain incapable de fournir à ses citoyens un minimum de biens de consommation essentiels (ou seulement courants, ou même superflus !). Résultat, une économie souterraine permanente et portant sur toute sorte de denrées, dont nous, dans la rue, ne voyons qu’une petite partie. En tous cas les magasins « officiels » n’ont presque rien en rayon, ou cher, et payable avec un système de carte de crédit cubaine alimentée en Euros (?!?),
les savons et shampoings sont rares et chers
le rhum (ron) par contre… le Havana club le moins cher est à 10 USD le litre, soit presque un 1/2 mois de salaire d’un cubain…
pour ce qui manque les gens se débrouillent et payent en dollars dans des filières obscures. Toujours est-il que les plus malins sont avides de dollars et d’euros auprès des touristes !
Cienfuegos est une jolie ville, fondée par un français en 1819 sur une base espagnole. Pas envahie par les touristes, assez tranquille.
Nous apprenons ici la complexité de la vie à la cubaine : où trouver du pain, les boulangeries sont dévalisées très tôt le matin et il faut trouver des revendeurs dans la rue, ou dans un café, avec de la chance… Où trouver du sel ? Du sucre ? Impossible. Pour les fruits et légumes : un marché municipal quasi vide, quelques roulottes dans la rue,
le marché municipal
qui ont 2 ou 3 produits, jamais les mêmes, sauf les trucs très courants (oignons), un autre marché trouvé le lundi avec 3 marchands mais plus qu’un le mardi, pas d’épiceries, sauf quelques magasins d’État réservés aux locaux munis de leurs tickets de distribution alimentaire, et devant lesquels il y a toujours la queue,
pour avoir accès à ces magasins, il faut détenir une carte d’alimentation
si on cherche quelque chose il faut demander dans la rue et on vous répond que peut-être là mais pas sûr, « parce qu’ici c’est compliqué ! » Ils y a aussi de toutes petites échoppes avec 5 ou 10 produits, il faut mettre le nez dedans et voir, demander.
quelques légumes à gauche, boucherie à droite
En général il y a quand même une pancarte avec la liste de ce qu’on peut acheter et le prix. Bref faire ses courses est un casse-tête, et il faut retenir les endroits où l’on trouve un produit pour y revenir…
A Cienfuegos nous commençons à découvrir la vie cubaine, avec les références omniprésentes à Fidel Castro, au Che et à la révolution (achevé en 1959)
les trombines de Fidel Castro et de Che Guevara sont partout, dans une moindre mesure celle de Raul frère de Fidel« le cavalier sans peur et sans reproche »
Il y a aussi beaucoup de maximes, de pensées, de slogans sur les murs, sur des pancartes dans la rue
« chaque homme est un travailleur et meurt bien s’il meurt en travaillant »… Super….. Jose Marti est un théoricien de la révolution qui fonda le Parti révolutionnaire cubain en 1892, depuis les États Unis. C’est une figure majeure de l’histoire cubaine, sa statue est partout ! « la liberté et son entretien quotidien on la couleur du sang et sont emplis de sacrifices »plus cool : »la culture est la première chose à défendre »dans les locaux du Parti : il n’y en a que pour Fidel ! Le Mouvement du 26 juillet a été créé en 1955 par Castro pour réunir les révolutionnaires
mais bon, il n’y a pas que ça, loin de là !
La vie quotidienne dans les transports
le bicitaxila mototaxi : ici une Jawa, avec son moteur des années 50 mais améliorée par un ventilo spécial Cuba, frein à disque, phares longue portée, saute-vent ! Et siège de voiture un transport assez utilisé à Cienfuegos, par les locaux
les achats, les relations avec les touristes : on est quand même souvent sollicités, pour différentes choses : les devises, du savon, les bici-taxi et moto-taxi, des médicaments, un peu de mendicité, les vendeurs de souvenirs dans les endroits les plus touristiques. L’accroche est très souvent : « de quel pays vous êtes – de France » et hop quelques mots de français. Mais certaines personnes sont contentes de parler avec des français, au moins à Cienfuegos et à Trinidad, où l’influence française a été importante.
Avec Yoni nous organisons une virée à La Havane. Les bus c’est assez compliqué, il faut réserver à l’avance, c’est quand même un peu cher, le taxi collectif est la solution la plus pratique pour 4, après avoir réservé un AirB&B, ce service marche très bien ici, sauf que le site internet est bloqué (pourquoi ???), il faut charger un générateur de fausse adresse IP, toute une histoire (pour nous).
Mais il y a plein de logements chez l’habitant (casa particular) entre 10 et 25 € (ou plus) la nuit, très corrects.
Et nous découvrons la Havane, la capitale (2 ,1 millions d’hab) chargée d’une lourde histoire hispano- américano-révolutionnaire ! Un choc d’entrée : dans le centre, un nombre impressionnant d’immeubles tombent littéralement en ruine, alors même que certains étages sont encore habités
Il est sans doute dangereux de passer ou de stationner dessous, mais ce n’est pas interdit !ici sur le Malecon, l’avenue en bord de mer la plus populaire et la plus touristique !
d’autres juste à coté sont en bon état abritant des commerces ou des restos, d’autres sont juste mal entretenus avec peintures et boiseries défraîchis ou lépreux, ou encore bardés d’échafaudages et d’étais… Tout cela intimement mélangé et vivant.
exemple d’immeuble restauré au premier niveau pour un restau, et bricolé dans les étages pour des appartements, voyez la taille des gens au balcon par rapport à la taille des niveaux ! ils ont donc été dédoublés
L’autre chose frappante, encore plus qu’à Cienfuegos : le musée de l’automobile vivant ! On voit de tout à partir des années 40/50, et de tous les pays. Cela mérite un article à part, mais on a parfois l’impression de se balader dans un décors de film des 50′, d’autant que la circulation est souvent peu dense, comparée à celle de nos villes surchargées !
ce n’est pas une rue piétonne mais la circulation n’est pas chargée !
Autre surprise : il y a des églises partout ! Eh non, les méchants révolutionnaires ne les ont pas détruites !
la catedral, XVIIIème
Certaines parties de la vieille ville ont été bien restaurées avec les fonds internationaux car la vieille ville a été classée par l’Unesco patrimoine de l’humanité
mais du coup on se croirait dans n’importe quelle ville.
Un exemple de bel immeuble représentatif de cette ville :
Nous avons passé trois jours à flâner dans les rues le nez en l’air, à écouter les musiciens dans les bars, à faire les touristes, quoi ! L’impression que nous laisse cette ville est très mitigée, tant de questions se posent quand aux difficultés de vivre des gens, dans un pays dans lequel la révolution socialiste a voulu tout régler sans manifestement y arriver… Circuler à charrette à cheval n’est pas dramatique (la transition énergétique à portée de main!) mais devoir faire la queue devant les magasins dès qu’ils son approvisionnés …
les queues ici sont bien organisées : les gens ne sont pas rangés en ligne mais celui qui arrive demande qui est le dernier arrivé (ultimo ? ), le mémorise et va discuter ou faire autre chose. Ça a l’air de bien fonctionner !
MAIS… ce qui est vrai pour le petit peuple ne l’est pas pour l’hôtellerie et la restauration : ici on ne manque de rien, et on se croirait dans n’importe quel autre pays… par exemple on trouve difficilement du sucre dans le commerce mais il y en a sur les tables dans les cafés !
Et il n’en reste pas moins que Cuba est une dictature, parti unique et pas de presse indépendante !
Trinidad
Les Yoni repartis vers d’autres rivages (peut-être les recroiserons nous aux Bahamas?), nous partons en taxi pour Trinidad, une des plus belles ville de Cuba, qui a tiré sa richesse de la canne à sucre et du travail des esclaves, jusqu’au milieu du XVIIIème. Nous logeons dans l’annexe d’une ancienne maison coloniale, proche du centre. Comme très souvent, le rez-de-chaussée a été transformé en restau ou en magasin de souvenirs,
les grilles plus ou moins ouvragées sont systématiques, même aux balcons des immeubles plus récents style HLM. Parfois on ne rentre même pas dans le magasin, l’achat se fait à travers la grille, la porte-fenêtre fait la même dimension. Mais si l’on peut entrer, on découvre alors d’immenses pièces très hautes, des cours intérieures, sur lesquelles donnent les pièces du haut. Ou parfois en passant dans la rue devant la maison, les immenses fenêtres grandes ouvertes donnent sur le salon
la gamine fait ses devoirs… quasi dans la rue
A Trinidad la plupart des maisons sont à un niveau, seuls les « palais » en ont deux, très rarement plus, et ont souvent été restaurés et transformés en musée.
le museo romantico, qui illustre le faste des palais des très riches au XVIIIème siècle, qui ont importé d’Europe tout ce qui se faisait de plus beau ! Vingt esclaves pour tenir la maison…le palais vu de la place Jose Marti
Dans le centre historique (classé par l’Unesco) beaucoup des maisons bourgeoises de cette époque appartiennent encore aux descendants, qui les entretiennent d’autant mieux quelles sont devenues des restaus, des magasins de souvenirs, avec en plus des chambres à louer, ce qui était le cas chez nos hôtes Karen & Rique.
Mais la ville au quotidien des habitants de Trinidad est plutôt illustré par cette vue, et les américaines sont hors de portée des petites bourses !
ce petit paysan vient vendre ses quelques productions dans la rue
Et la campagne ? Il y a un beau massif de moyenne montagne à côté de Trinidad, le massif de l’Escambray, mais nous n’avons pas trouvé à y loger pour randonner dedans. Nous nous sommes rabattus sur une sortie à la journée organisée pour groupes. L’intérieur du massif échappe à l’aridité des plaines, en saison sèche actuellement, et les collines sont bien vertes, les cascades coulent, c’est la grande attraction touristique,
Ce que nous avons vu de la forêt n’a pas l’exubérance des forêts tropicales humides du continent, sauf un peu ici en atmosphère confinée de ravin. Cela faisait plus penser aux laurisylves de Madère ou des Canaries.
On a même bien observé le Tocororo, l’oiseau national car de couleurs nationales, bleu blanc rouge ! C’est un trogon, comme le quetzal au Guatemala.
De Cienfuegos, on est partis aussi vers la montagne, en taxi (qui chauffait dans les côtes, il fallait s’arrêter pour laisser refroidir), pour visiter d’autres cascades.
Cela donne également l’occasion de traverser la campagne, les villages
où l’on voit les cultures, l’élevage, les ruches, et où l’on se demande encore une fois pourquoi Cuba n’est pas autosuffisant en nourriture… Beaucoup de traction animale, cheval et un peu de bœufs.
On savait que la traversée de Isla Mujeres vers Cuba n’était pas facile. Sur la foi d’informations à priori fiables (mais il est très difficile d’avoir des infos sur tout ce qui touche Cuba), nous avons visé le Cabo San Antonio pour faire nos formalités à Los Morros, le poste le plus à l’ouest du pays, cap Est-nord est, avec un vent de sud-est, de travers en théorie, mais avec le courant portant au nord, le début du Golf Stream parait-il. En fait à peine à 25 milles de la côte, le courant nous a pris vers le nord, sans qu’on arrive à le contrer ! On a du faire du moteur pendant une bonne partie de la traversée (durée totale 25 heures) et on n’a remis les voiles qu’à 6 heures du mat, avec un courant faible, un vent raisonnable et une mer assagie. Bon. On arrive à Los Morros, 2 maisons, un quai… On se met à quai à coté d’une lancha de pêcheurs,
le quai à las Morros. Devant : la lancha des pêcheurs. Dans nos haubans : le pavillon de courtoisie de Cuba, et le pavillon jaune ou pavillon Q, indiquant qu’on a pas fait les formalités.
et arrive un officier… qui nous annonce que le poste est fermé pour cause de réparations ! Sacrée déception, on ne peut même pas rester à quai, la « marina » étant elle même fermée ! On doit donc repasser le cabo San Antonio et partir pour Cayo Largo à 200 milles de là, un des autres ports d’entrée. Notre route pour Cuba est la côte sud, protégée des coups de vents du nord qui arrivent régulièrement en hiver. En attendant on va se mettre au mouillage et se reposer dans une baie entourée de mangrove, très protégée, très calme ! Ouaaaah ça ne bouge plus !
On va mettre cinq jours pour joindre Cayo Largo, en s’arrêtant presque tous les soirs, dans des coins tranquilles, sans descendre à terre parce qu’on arrivait tard au mouillage, mais on a quand même profité de beaux couchers de soleil, avec ou sans rayon vert !
La route suivie, sinueuse, nous a fait passer entre les cayos, qui sont des îles couvertes de mangrove dans les eaux peu profondes (3 à 8 m), à l’intérieur de la barrière de corail, sachant qu’à l’extérieur on atteint très vite des profondeurs jusqu’à 4000 m. !
Cayo Largo : aucun intérêt, c’est une île à touristes façon Cuba : accueil dans des hôtels sur la plage, infrastructures bien léchées et organisées autour d’un tourisme aseptisé, mais arrosé de rhum cubain (le mojito fait rage!) et nourri de langouste au resto.
la Marina Marlin à Cayo largo
La petite marina (d’État) est vide de voyageurs en voilier, seuls quelques catamarans y restent, proposant des sorties à la journée vers les cayos, baignade bronzette snorkeling et homard sous le palapa de la plage. Nous ne restons que le temps des formalités, assez simples et rapides, une fois passée l’inspection des services sanitaires, qui cherchent littéralement la petite bête : inspection des paquets de pâtes et de riz, du contenu du frigidaire, des boites de conserve (date de péremption?) etc. Mais ils ont été cool et n’ont pas tout inspecté, on a en fait à bord une épicerie complète achetée au Mexique et répartie dans de nombreux coffres, sachant qu’on ne trouve pas grand chose à Cuba.
Au total l’entrée à Cuba nous coûte 290 USD, visa pour 3 mois.
Deux français nous abordent au ponton : c’est vous Nocciolino ? Ils nous donnent des nouvelles de nos amis Gégé et Jean-Pierre, sur Yoni, ils sont partis d’ici ce matin vers Cienfuegos, on les a loupé de peu ! On se connaît depuis le Cap Vert, on les a recroisés au Guatemala, on se retrouvera à Cienfuegos.
En fait on les rattrape à Cayo Guano del Este, dernier mouillage avant Cienfuegos
Au mouillage avec les pêcheurs, le phare remarquable de Cayo Guano del Este, marquant le début d’un archipel de cayos