La fin de la transat

780 milles à faire, en ligne droite, plein Est. Mais la météo nous contraint à monter d’abord vers le nord, avec des vents plutôt faibles de Sud, jusqu’au niveau de Lisbonne à peu près, pour finir le trajet avec des vents de Nord-est, pour ne pas être trop au près en redescendant vers la pointe sud du Portugal … vous suivez ou bien ?… bon, une carte

Nous partons de Santa Maria le 16 juin vers midi. Les premiers jours le vent est plutôt faible, nous avançons lentement, avec des périodes au moteur. Le 3ème jour, notre Iridium, moyen de communication par satellite, tombe en panne. Diverses manips pour le redémarrer ne donnent rien ! GRRRR GRRR et reGRRRR ! Ça veut dire plus de météo, et la famille proche qui pouvait nous suivre sans nouvelles de nous… super pub pour IRIDIUM GO, appareil qui n’a que peu servi et qui vous lâche quand vous en avez besoin !!! Le lendemain soir, nous croisons le cargo Mystic Eagle, que nous contactons par radio en lui demandant d’envoyer un message à Hugo pour expliquer qu’on n’a plus de moyens de communication mais que tout va bien.

Et on passe de longues heures dans une mer complètement plate, sauf une large ondulation plutôt agréable. Avec moteur ou sans pour parfois profiter d’un souffle même si ça n’avance pas vite, car le moteur c’est bruyant !

on essaie de pêcher à la traîne, mais on n’a ramassé qu’un sac plastique

On est définitivement de piètres pêcheurs !

Enfin le 5ème jour à 6 h du matin, le vent de Nord-est se lève brusquement. Pas trop fort, on arrive à faire du plein Est au près. Nous croisons un voilier français qui va aux Açores, par radio il nous confirme la météo, vent de secteur Nord-est à Nord autour de 20 nœuds. Conforme aux prévisions, qui datent déjà de 4 jours. Ok pas de coup de vent annoncé.

Commencent 4 jours de vent de travers relativement soutenu, 20 nœuds puis 25 nœuds, dans une mer qui grossit petit à petit. Au début ça va encore, on a pu manger dehors. Puis des paquets d’eau se sont abattus plus ou moins régulièrement sur le bateau, nous confinant à l’intérieur, sauf le temps de veille extérieure pour juger de la situation, régler un peu les voiles. A l’intérieur, ça bouge beaucoup, il faut rester assis ou couché en attendant l’arrivée… Il faut quand même faire attention, le secteur est très fréquenté par le commerce international

la zone rose aux abords du cap Saint Vincent est le « rail » dans lequel doivent passer tous les navires, et que les petits bateaux comme nous peuvent couper en passant entre les gros.

Pendant un moment le vent nous forçant à une route trop sud, nous avons eu peur de ne pas arriver à joindre le cap Saint Vincent et de partir vers le Maroc ! À tort car on pouvait toujours redresser au moteur (mais avec du vent c’est quand même rageant!), et aussi parce que plus on s’approchait du Portugal, plus le vent passait franchement Nord, nous permettant enfin de faire une route correcte (voir la carte en haut).

Le vent forcissant vers les 25 noeuds, on rentre le génois pour établir la trinquette, voile plus petite, mais peu puissante. Mais ça nous permet d’étaler des coups de vent plus forts, toujours à craindre. Et de fait, ça monte parfois à 30 nœuds. Avec cette voilure très réduite, rien à craindre.

Le soir, en prévision de l’arrivée vers le rail, on se remet vent arrière le temps d’affaler le trinquette, pour être plus facilement manœuvrant et éviter les cargos. Et effectivement en pleine nuit on doit laisser le passage à deux navires, puis on croise le rail en surveillant à l’AIS la progression des autres, mais ça passe sans encombre. A la sortie du rail (qui fait quand même 21 milles de large) le jour se lève, le vent de nord faiblit, on remet le génois, on voit la terre ! C’est passé !

A 10h30 le 9ème jour, nous mouillons dans la baie de Baleeira, Portugal, près de la plage. Le vent ressouffle fort, jusqu’à 35, mais de la terre, donc sans vagues puisque nous en sommes très proches. C’est d’ailleurs un spot de planche à voile, ici, et ils s’amusent à passer tout près de nous à toute vitesse ! Mais pour l’instant : REPOS !

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