Nous l’abordons par la cote Ouest, la cote sous le vent, qui est d’Est la plupart du temps. Grenade est une île montagneuse (point culminant 840 m) d’environ 30 km de long, très boisée.
Après une nuit sur la cote Ouest et un passage devant la capitale, St Georges, nous gagnons l’étonnante côte Sud, découpées en nombreux lochs, ou calanques, qu’ici ils appellent simplement bay, offrant de bons abris. Nous choisissons Port Egmont, un des meilleurs abris contre les cyclones des Antilles.
Et effectivement c’est un petit coin tout fermé, une « pool » comme on les nomme en Écosse, très très calme, on avait pas vu cela depuis les pays du Nord !
On est juste 4 voyageurs ici, plus quelques voiliers locaux, alors que les autres baies sont encombrées de centaines de bateaux. Mais ce mouillage est très peu commode si on veut avoir accès à terre, et nous rejoignons Prickly bay, au milieu des autres. Beaucoup de canadiens, des étasuniens, des français. Et nous louons une voiture pour aller à la montagne.
Conduire à Grenade : à gauche, sur des routes étroites pleines de trous à éviter, de méchants ralentisseurs peu signalés, de voitures qui s’arrêtent n’importe où, les autres qui déboîtent brusquement pour doubler ou éviter les trous, les directions peu ou pas indiquées, les routes sont généralement bordées de profonds caniveaux chargés d’évacuer les pluies torrentielles… C’est épuisant ! Mais haut en couleurs ! Les routes sont généralement bordées de maisons, et d’une multitude de petits bars ou épiceries, voire de stands de vente de fruits et légumes, de boissons, de plats cuisinés. La circulation est plutôt dense, et pas moyen de s’arrêter prendre le temps de regarder, pas de place !
Les zones habitées paraissent prépondérantes, car en voiture on reste sur les voies de desserte de l’habitat. Il reste cependant de larges zones vierges dans un relief escarpé, mais très difficiles à explorer car il ne semble exister aucun chemin de randonnée comme nous l’entendons, ou réservés aux guides locaux. Nous avons quand même vu de belles forêts type « jungle », dans des ambiances plutôt humides (4000 mm de précipitations annuelles vers les sommets) :
Les routes permettent aussi de visiter les cultures locales, au premier rang desquelles celle de la noix de muscade, emblème national
Les 3 couleurs vert comme le feuillage, jaune comme la pulpe, utilisée pour faire entre autres des confitures, et rouge pour la noix, se retrouvent partout (cette explication sur les couleurs nationales est sujette à caution)
La 2ème culture emblématique est celle du cacao
puis toutes les cultures vivrières et de plantes aromatiques, Grenada étant autoproclamé pays des épices ! (muscade, clou de girofle, curcuma, laurier…)
Il y a aussi beaucoup de bananiers, la banane étant très consommée en fruit autant qu’en légume.
La végétation est exubérante, et les abords des maisons et jardins sont parfois très fleuris
La pêche représente aussi, bien sûr, une activité cruciale, avec une importante flottille des petits bateaux, du même type que ceux de Carriacou.
St Georges, la capitale, est elle aussi exubérante : en plus de la vie locale, il y a une grosse marina, un quai d’accueil de paquebots qui déversent leur flots de touristes avides d’épices et de Tshirts des Caraïbes, et plusieurs gros hôtels « de luxe » en bord de plage. Mais pour ce qui nous en avons vu, cela n’a pas (encore) détruit la vie locale. Et au marché, on peut manger pour pas cher !
Les gens sont plutôt avenants et bien disposés auprès des étrangers mais la barrière de la langue n’est vraiment pas facile à franchir, d’autant qu’ils parlent vite, même si on les supplie de ralentir !
Quelques rencontres avec la faune locale :
Enfin, le14 décembre, nous appareillons pour Trinidad, pour ressortir le bateau, encore !