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Les Pays bas

2 nouveaux album sur l’onglé Photos

Et voilà, traversée la mer du Nord. On prévoyait la mer mauvaise, elle l’a été plus que prévu, le vent un peu plus fort et moins favorable, donc ça a été bien dur. Notre vieux génois (la grande voile d’avant) s’est déchiré à la fin de la deuxième nuit, on a réussi à l’enrouler et à gréer une petite voile, la trinquette. Mais on a pas réussi à joindre le port prévu, et atterri plus à l’est près de la frontière Allemagne Pays bas, à Lauwersoog, port de pêche très actif.

Ces bateaux vont pêcher dans les eaux très peu profondes des mers intérieures de la Frise, qu’il faut bien connaître pour ne pas s’échouer. Les bateaux à fort tirant d’eau doivent suivre des chenaux bien balisés, ou jouer avec les marées.

2 jours de repos et de prise de repères : la météo n’étant pas favorable par la mer, nous décidons de passer par les canaux. C’est possible nous dit un marin, et un site internet nous renseigne sur les ponts ouvrants et les écluses, avec caractéristiques et horaires d’ouverture de chaque ouvrage. La Hollande est sillonnée de canaux dont un certains nombre sont utilisables par un voilier sans avoir besoin de tomber le mat. Allons-y !

Expérience très agréable que cette navigation « intérieure ». Nous conduisons le bateau comme le camping car, sur une « route » longeant les prés (vaches, chevaux, moutons), traversant les villages, on peut s’amarrer sur pontons comme des parkings, champêtres ou urbains


Pas mal de ponts à passer, qui se lèvent en général à notre approche (surveillance par caméra ou personnel à poste sur les routes importantes ou dans les villes). Une organisation impressionnante et d’un coût sans doute très important (exemple les autoroutes qui passent sous le canal), qui n’est pas supporté par les plaisanciers. À quelques rares agglomérations on a du payer un droit de passage : le « pontier » nous a alors tendu un sabot au bout d’une canne pour qu’on y dépose quelques euros au passage.

Les pièces dans le sabot SVP !

Et après avoir visité les villes de Dokkum et Leeuwarden, nous nous amarrons à la marina de Sixhaven au centre d’Amsterdam. La traversée du fleuve Amstel par le ferry (pour piétons et 2 roues) gratuit nous amène en 10 mn directement au centre historique, un vaste ensemble sillonné de canaux, de petits ponts, de ruelles et de vieilles maisons. Cette vieille ville d’Amsterdam, c’est très beau, très vivant – beaucoup de touristes encore mais ils n’envahissent pas tout. Impressionnant : le nombre de vélos : une partie importante de la population se déplace ainsi en flot quasi ininterrompu, et quand on traverse une rue, il faut se méfier des voitures, des vélos qui ont leur piste dédiée, des scooters (pour beaucoup électriques donc silencieux). Cyclistes de tous ages, de toutes conditions, sur toutes sortes de cycles – le vélo hollandais étant bien représenté (noir, très grand, pas de frein avant, frein arrière par rétropédalage), – neufs, en couleurs, fleuris, rouillés, agrémentés de caisses de transport à l’avant (pour mettre 2 gamins ou des marchandises) de porte bébé, porte bagages, remorque, et de l’obligatoire sonnette pour virer les piétons de leur trajectoire ! Ting ting ! Et partout partout des vélos garés.

Impressionnant : ça sent le hakick (shit, marijeanne, beuh, pétard, chichon…) partout ! En plus des coffee shop dédiés à la consommation, ça fume quand même pas mal dans la rue ! Impressionnant le patrimoine naval présent sur les canaux, navigant ou pas. Il y a un album photo spécial bateaux pour ceux que ça intéresse.

Il y a aussi les musées (on a visité le Moco avec des expos de Banksy et de Icy&Sot) des monuments partout, et les centaines de maisons à fronton, plus ou moins de guingois (terrain meuble…), le spectacle permanent de la rue et des canaux, le street art caché par ci par là,

bref Amsterdam est à voir !

Puis on a repris la Straande mast route, la route mât dressé, par les canaux vers le sud. Moins marrant : la traversée d’Amterdam ne peut se faire que de nuit, à cause des ponts du chemin de fer et du trafic trop important de jour : un premier pont à 1h30, puis une série de ponts routiers, et le deuxième à 5 h, après un court sommeil de 2 heures.

on était en convoi avec 3 autres voiliers

De plus le canal est maintenant moins champêtre, et par la suite emprunte la route des péniches géantes entre les nombreux sites industriels, particulièrement au niveau de Rotterdam.

Mais avant nous avons fait halte à Gouda (rha-ou-da) d’où Babeth rejoindra la France en train. Jolie ville moyenne, capitale du fromage, de la gaufre à la mélasse (siroopwafel), de la faïence…

Encore quelques haltes dans de jolies petites villes, Willemstad et Zierikzee, perdues au milieu des lagunes mais reliées par canaux et ponts

Paysages différents en se rapprochant du littoral, immenses étendues d’eaux peu profondes, fréquentées par des milliers d’oiseaux migrateurs, en particulier les oies, très bruyantes le soir. Ces zones sont protégées de par leur intérêt pour les migrateurs, mais le contraste est fort avec les immenses zones industrielles et les cultures intensives environnantes.

puis jeudi 18 octobre, c’est la dernière écluse pour rejoindre la mer, après 209 milles par l’intérieur.

Direction la Belgique.