Archives de catégorie : 2018 Retour en France

Trêve hivernale

Enfin le 14, nous quittons la ville et prenons un mouillage près de Port Racine, « le plus petit port de France »

Port Racine et son système original d’amarrage des bateaux

Le lendemain matin, promenade à terre (on est au pied du site de la Hague, traitement de déchets nucléaires en tous genres et « en même temps » site naturel). L’après midi, à la renverse du courant, nous passons le Raz, direction les îles anglo-normandes. Nous arrivons de nuit à Serk, et le premier mouillage prévu étant secoué par une bonne houle, nous contournons l’île pour prendre une bouée au nord ouest, dans la Grève de la ville, près du Port creux. Plus calme, en tous cas le soir. Le lendemain, ça bouge bien, et en plus on voit rien, la brume a envahi le site. Pour bien nous le signifier, la corne de brume installée sur le phare un peu plus haut, mugit toute les 30 secondes ! Bon ! On attends un peu que le temps se lève, et annexe à l’eau, débarquement à Port creux, très particulier !

On accède au port par un tunnel.

pour faire un tour de l’île

du haut de ces falaises, on contemple… le brouillard

Le soir nous déménageons de nouveau pour aller mouiller à Port à la jument, à l’abri du vent d’Est qui s’est levé. C’est joli, c’est calme… jusqu’au lendemain matin !

Mais en route pour la Bretagne ! Une bonne journée à la voile tranquille, avec accompagnement par quelques migrateurs (un pinson et un étourneau qui ont pris un peu de repos sur le bateau-taxi)

l’étourneau visiteur

et une panne de pilote automatique : rupture d’un flexible hydraulique. Ça c’est embêtant et nous oblige à nous poser à Paimpol, après un dimanche ensoleillé à Bréhat, pour attendre la pièce de rechange.

Décembre approche, les jours raccourcissent sérieusement et nous cherchons un point de chute pour faire des travaux sur le bateau. Le remplacement du moteur est décidé, nous avons une confiance trop limitée dans le vieux Perkins, qui nous a déjà coûté cher. Il faut aussi commander un génois (voile d’avant) neuf, suite à la destruction du vieux en mer du Nord, après 11 ans de loyaux services entre le 70è sud et le 70è nord. Et plein d’autres bricoles.

Nous rejoignons dans l’Aber Wrac’h  Marie-Thérese et Henri, rencontrés sur leur Luskell en Irlande il y a 3 ans.

Ils font une petite place à Nocciolino à Paluden, nous passons quelques bons moments ensemble puis partons faire la tournée famille, copains et maison.

Retour en janvier, après les fêtes !

La route du rhum

Non non on n’y est pas, et heureusement, car ça bastonne ! Mais on suit la course par internet, bien à l’abri dans le port de Cherbourg !

Petit retour en arrière : passage rapide en Belgique, en deux étapes à Ostende et Nieuwpoort. La cote n’est pas belle : très plate et longée d’énormes amas d’immeubles. La vieille ville de Nieuwpoort est jolie avec ses maisons de briques.

Je fais une bonne provision de ces excellentes bières belges, pas chères en plus, et je salue les phoques nonchalants sur la cale du port.

Arrivée en France le lundi 22 octobre, par le port de Calais. On n’y rentre pas comme ça : faire gaffe aux bancs de sable près de la côte, et appeler par radio les autorités pour passer entre les ferries qui vont et viennent à bon rythme. Et une fois passées les digues, on se trouve devant la porte de l’écluse donnant accès au port à flot… fermée, cause marée basse. Il y a des bouées d’attente, j’y passe la nuit, et c’est gratos.

Calais, Boulogne, Dieppe, Fécamp… avec leurs trésors d’architecture :

Calais
Boulogne sur mer
Dieppe
Dieppe, intérieur de l’église St Jacques
Fécamp
Fécamp : l’incroyable palais Bénédictine

La côte est une succession de falaises crayeuses que je ne peux longer de trop près, la mer étant un peu agitée.

Dieppe : plages de galets et falaises crayeuses

Puis Ouistréham, où Babeth me rejoins le 1er novembre.

Nous passons le Cotentin à la voile et à bonne allure, poussés par les forts courants dans ces secteurs, quand nous sentons un forte odeur de gas-oil dans le bateau : une des trappes de visites du réservoir s’est fendue ! Nous nous arrêtons dans la petite baie d’Omonville, par chance toute proche. Récupérer le gas-oil dans les fonds (environ 7 litres, dans des bidons), et attendre 2 h la renverse du courant pour revenir à Cherbourg que nous avions dépassé de 8 milles.

Là, nous pouvons réparer, mais pas repartir : le vent souffle de sud, et nous empêchera de passer le Raz Blanchard, la point ouest du Cotentin, où sévissent les plus forts courants de France.

Du coup on suit les aventures des concurrents du Rhum, les plus rapides auront rejoint la Guadeloupe et on sera toujours à Cherbourg !