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2018 : Retour aux Shetland

Après 6 mois d’oisiveté (enfin, pas complètement!) en France, nous voici de retour en Écosse ! D’abord une escale à Edinburgh, sa capitale, sous la pluie neigeuse, le 2 avril c’est pas un poisson ! Heureusement les musées ici sont gratuits et très bien. Et chauffés.

La ville est austère, mais nous sommes surpris par l’affluence de touristes !

et bien sûr, un petit tour au pub !

Puis retour à Skeld pour retrouver le bateau, dans quel état ? C’est la première fois que nous le laissons si longtemps, et dans un pays si humide… Mais non, à part quelques moisissures dans quelques coins mal aérés, même pas d’eau dans les fonds ! Donc quelques jours pour remettre tout en ordre de marche, et avec en prime une journée calme et ensoleillée pour regréer les voiles, et nous sommes prêts. Nous faisons nos adieux à James Scott (nous ne reverrons pas Josephine qui se prélasse à Madère!) et nous partons pour Lerwick.

Deux escales pour profiter encore une fois des paysages shetlandais, et des curiosités archéologiques : Jarlshof, un petit site d’à peine 1/2 ha occupé depuis l’age de bronze, sur lequel chaque civilisation (y compris les vikings), ont construit leur habitat. Le site, au bord de mer, a été mis à jour par une violente tempête. Les archéologues sont alors allés de découverte en découverte. Passionnant !

Puis le broch le mieux conservé de Shetland, sur l’ile de Mousa

ça date d’autour de 100 Before Christ, c’est creux avec des passages dans l’épaisseur des murs, et un grand espace central. Ça servait de refuge autant que de lieu de séchage et de stockage de nourriture. Et ça nous fait fortement penser aux nurraghes sardes, bien que ces derniers soient plus anciens.

A Lerwick, nous échouons à sortir le bateau pour le nettoyage annuel : 2 ou 3 fois plus cher qu ‘en France ! Nous tenterons notre chance en Norvège.

z’avez vu ce beau temps ?

En attendant le créneau favorable pour traverser, nous profitons de Lerwick et faisons un gros gros avitaillement, pour limiter la dépense en Norvège, connue pour être hors de prix.

Départ prévu demain dimanche15 avril, traversée de 2 jours. Ça sera frais, mais si on ne peut pas allumer le poêle en navigation, on a plein de vêtements chauds.

Winter !

So we leave our boat for about 6 months. But we are quite confident, the marina is very well sheltered and James,

James and Babeth
James and Babeth

the Harbour Master, will keep an eye, and in case of gale, two eyes, on Nocciolino .

Skeld Marina is a tiny harbour, managed by volunteers of the community.  So James is in charge of technical things about pontoons, boats etc, and his wife Josephine is in charge of all facilities of the club house, which is always clean and flowery. Great !

Nocciolino ready for winter
Nocciolino ready for winter

Thanks to both of them !

Shetland

Sur la carte d’Europe, c’est tout petit, mais cet archipel fait quand même 100 km de long et c’est entrecoupé de très nombreux voe, le nom local du fjord, et il y a donc beaucoup à explorer.

Dimanche 27 aout, nous avons quitté les Orcades pour joindre les Shetland, un jour correct suivi de plusieurs jours de vent fort, pendant lesquels nous nous sommes réfugiés dans la baie de St Ninian, repérée d’avance sur guide et carte. Ça tombe bien, c’est magnifique

le célèbre tombolo de St Ninian
le célèbre tombolo de St Ninian

112 Shetland St Ninians bay 16

on fait connaissance avec les brebis de Shetland, et avec ce qui semble être la particularité de ces îles : un relief très doux sauf sur les côtes (du moins celles de l’ouest), qui sont très découpées et très variées. D’ailleurs la géologie est très complexe, et les Shetland sont classées comme géoparc reconnu par l’Unesco.

Après quelques journées à prendre des contacts pour trouver notre lieu d’hivernage, dans les grandes villes Lerwick et Scalloway, 7000 et 1200 hab, nous atterrissons dans une minuscule marina au fond de Skelda Voe. A part les visiteurs estivaux, il y a très peu de voiliers dans les Shetland, mais beaucoup de petits bateaux, pour la pêche amateur ou pro, et un peu de petits voiliers, et pour lesquels les communautés locales ont construit de petites marinas.

117 Shetland Skeld 26

Celle-ci est super équipée avec des sanitaires nickel, un espace documentation/kitchenette/laverie, et c’est tenu par un couple de retraités bénévoles très gentils.

Contact pris pour hiverner le bateau (à flot), nous partons à la découverte du pays pour une quinzaine de jours.

Les côtes sont magnifiques, avec des falaises abruptes, des stacks, ça a l’air d’être leur spécialité ici,

120 Shetland Papa Stour 39

de la roche rouge sous des pelouses vertes toujours parsemées de moutons blancs parfois noirs, et de quelques poneys de Shetland.

L’intérieur est fait de pâtures à végétation rase, soit à cause des vents salés, soit, plus loin du littoral, du fait de la lattitude et des conditions climatiques, d’un mélange de bruyère (callune) très rase, de graminées et de lichen, qui préfigure la toundra.

bruyère malmenée par les vents
bruyère malmenée par les vents

En tous cas on y ballade facilement, si ce n’est le passage des clôtures, quand il n’y a pas de passe clôture comme systématiquement sur les sentiers balisés.

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C’est septembre. Les journées raccourcissent vite, la température chute doucement, le poêle est souvent allumé, et nous avons des pluies fréquentes, entrecoupées d’éclaircies pendant lesquelles nous baladons à vélo ou à pied. Il y a plein de trucs à visiter, la moindre curiosité est mise en valeur, indiquée sur des dépliants que l’on trouve partout et sur le terrain, même s’il ne reste que des traces.

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trace de Longhouse, maison de vikings

 

une longhouse reconstruite
une longhouse reconstruite

Unst.

L’île la plus septentrionnalle du royaume. Ici tout est le plus au nord : le bureau de poste, le salon de thé, la plage de Burrafirth, le phare de Muckle Flugga, un petit rocher encore plus au nord (plus nord que le nord !), la colonie de fous de Bassan ; ils sont encore bien là sur leurs rochers tout blancs, leur vol illuminant le ciel de leur blancheur éclatante. Il y a encore des fulmars, qui me passent au ras des moustaches quand je suis au bord des falaises, et encore les grands labbes dans les landes tourbeuses des crêtes.

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Sinon on ne voit plus grand-chose, sauf quelques migrateurs (beaucoup de courlis et d’oies).

Le passé récent ici à Baltasound c’est l’épopée du hareng, quand la baie était remplie de bateaux et d’ateliers qui traitaient les poissons, il y a un siècle. En été à la période de boom, la population passait de 600 à 16000 personnes, venues de partout, jusqu’à l’Irlande.

Le passé plus ancien, c’est les vikings, qui ont envahi et occupé durablement le pays. Les relations avec la Norvège proche sont toujours actives, commerciales et touristiques. A Scalloway, c’est même le premier ministre norvégien qui a inauguré le musée. Cette histoire viking est mise en valeur, avec la conservation ou la restauration des maisons viking (longhouse) ou de leurs bateaux.

Sur Unst un beau musée maritime expose des barques shetlandaises.

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Avec quoi construisait-on les embarcations (et le reste) sur une île sans arbres ? Ben avec du bois importé de Norvège !

Nous terminons notre visite des Shetland pour cette saison en relongeant la côte ouest, splendide quand le soleil s’y met. La mer est parfois fort agitée, avec en plus des courants, mais ça vaut largement le coup.

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une plage bondée ... de phoques !
une plage bondée … de phoques !

Nous rentrons à Skeld préparer le bateau pour l’hiver et faire nos bagages.

Fin d’un long été bien rempli, dans ces contrées dont on n’a pas fini de découvrir les ressources, mais la saison du mauvais temps approche, avec tempêtes, froid et jours très courts, donc le bateau reste là, pendant qu’on rentre en France pour préparer l’étape suivante : la Norvège.

Voir l’album photo des Shetland