Et ben ça y est, torché, le golfe de Gascogne !
Partis à 7h15 mardi matin, arrivés comme prévu à Loctudy après 310 milles en 60 h, traversée presque conforme à ce que prédisaient les prévisions météo : 1er jour vent faible et contraire, donc on a fait du moteur, avec ou sans voiles, dans une mer assez calme. Des troupes de dauphins (de l’espèce « dauphin commun à bec court ») viennent nous voir et nous accompagnent en nageant à l’étrave.
C’est un vrai régal, surtout quand la mer est calme et qu’on peut nous aussi aller à l’avant pour les voir. C’est vraiment surprenant de les voir arriver de loin, converger vers nous avec détermination et aller se placer à l’étrave, croiser et recroiser ; ça dure 5mn à 1/4 d’heure, rarement plus, puis ils disparaissent.
Mais plus tard d’autres groupes se pointent !
Je me place à la pointe avant, en tendant la main je peux presque les toucher, je tente de les intéresser en faisant du bruit, tapant des mains, chantant (!), ils se tournent sur le coté pour regarder mais ils ne réagissent pas plus que ça – qu’est-ce que c’est que ce clown, pensent-ils peut-être ?
Et enfin on a pensé à filmer :
et
Rares moments privilégiés avec la faune sauvage, qui normalement fuit l’homme, et nombreuses questions sans réponses sur ce qui se passe dans leur tête dans ces moments là.
En regardant les dauphins, on a découvert autre chose : des crabes nageurs en surface en pleine mer, à 50 milles de la cote et avec 5000 m de profondeur sous les pattes !
animaux adaptés à la nage, avec leurs « dactyles en palette natatoire aux 5è péréiopodes ». Et que pensent-ils, eux, de leur mode de vie ?
Enfin, le soir au coucher du soleil, plus une once de vent au large, une mer lisse comme de l’huile… on aperçoit une forme louche à la surface, loin.
On arrête tout, jumelles en action. Grand calme! Et là bas dans l’eau rougeoyante, une baleine montre à peine son dos
vraisemblablement un rorqual commun – on voit très peu de chose quand il sonde, son petit aileron n’apparait que brièvement, sa caudale pas du tout. Nous l’avons plusieurs fois nettement entendu souffler, dans cette ambiance magique !
Le vent s’est levé dans la nuit, nous avons pu couper le moteur et gouter au plaisir de la navigation de nuit dans une mer encore calme, mais bien fraiche ! Puis la 2ème journée le vent a été fort, mais la mer aussi, et c’était assez inconfortable. 2ème nuit agitée, puis la 3è journée a été moins ventée que prévu, mais suffisamment pour avancer et avec une mer (un peu) assagie. L’arrivée en Bretagne s’est passée dans le crachin et une visibilité réduite, on n’a vu la cote qu’à 6 milles. Mais on retrouve des oiseaux de ces latitudes : le fulmar boréal, le goéland argenté et le goéland marin, et des groupes de guillemots rigolos qui plongent dans l’eau à l’approche du bateau.
Arrivée au port de Loctudy à la nuit, dans un dédale de balises qui parent des hauts fonds et rochers émergents, ça c’est la Bretagne !