YUCATÁN

Je profite des longues, très longues journées en mer pour réparer un oubli (oubli ou acte manqué ?) dans le récit de notre modeste périple : le Yucatán.

Après avoir quitté l’île de Cozumel et ses paquebots, nous longeons la « Riviera Maya », couloir touristique qui longe la côte de Tulum à Cancun, une succession presque continue d’hôtel dont le point d’orgue est Cancun, immense cité balnéaire dédiée au tourisme de masse et dont l’urbanisation frénétique a débuté dans les années 70.

Notre but : Isla Mujeres, en face de Cancun, que certains nous avaient décrit comme un petit paradis pour l’avoir visité il y a 30 ou 40 ans. C’est là que nous laisserons le bateau en sécurité dans une marina pour notre virée dans la péninsule.

Première impression : l’eau qui entoure l’île est d’un bleu « caribéen » dont on ne se lasse pas. L’île est urbanisée mais avec des resorts plutôt classieux, de taille modeste, qui ne dénaturent pas trop la côte vue de la mer.

On jette l’ancre et on va à terre pour faire nos formalités d’entrée au Mexique (parmi les plus compliquées, les plus longues et les plus chères de notre voyage!) dans le bâtiment en face des ferries. Et voilà Isla Mujeres : 2 à 3 ferrys par ½ heure qui déversent leur hordes de touristes venus de Cancun pour passer la journée au « Paradis », se précipitent sur les boites de location de voiturettes de golf et, tels des aventuriers à la Indiana Jones, se lancent sur l’unique route étroite et défoncée qui fait le tour de l’île !

On ne s’attarde pas et on prend le ferry pour rejoindre le bus qui nous conduira à Valladolid, petite ville agréable, surtout en fin de journée quand les cars de touristes sont repartis à Cancun … bien placée pour visiter le site maya emblématique du Yucatán : Chichen Itza

Chichen Itza, bon, on va pas se la jouer blasé, mais grosse déception après la magie de Tikal !..  Certes les pyramides sont impressionnantes et belles mais trop reconstruites, donnant l’impression de déambuler dans un décor de cinéma. Pas mal d’archéologues ont critiqué ces restaurations quelque peu hasardeuses.

Genre de reconstruction contestée
El Caracol , un observatoire astronomique

Les marchants du temple ont envahi les allées, vendant tous les mêmes souvenirs de pacotille à la foule débarquant des cars.

Mais il y a quand même quelques belles gravures

Le plus grand jeux de pelote du Mexique

Coba sera le dernier site maya que nous visiterons (il y en a des milliers en Amérique centrale, Mexique, Guatemala, Honduras et Bélise, il y a de quoi faire pour les aficionados!). Moins fréquenté que Chichen Itza, assez étendu, il peut se parcourir à vélo.

Ici les vestiges ont gardé leur environnement forestier et certaines pyramides sont farouchement gardées par le dindon local !

Le dindon ocellé, espèce sauvage à l’origine mais certains se sont bien adapté au tourisme !

Mais si le Yucatán recèle de nombreux sites mayas et de très beaux musées sur leur histoire, nous n’avons pas retrouvé ici la magie d’être « chez les mayas », comme au Guatemala : le métissage semble beaucoup plus important, et on ne voit que très peu de costumes traditionnels, portés seulement dans les villages par quelques femmes âgées ou en ville par celles qui ont quelque chose à vendre aux touristes !

Bus pour Merida, capitale administrative et carrefour culturel du Yucatán, plutôt sympa mais qui mériterait certainement que quelque local nous en donne les clés !

On rejoint le golfe du Mexique à Celestun, sympathique village de pécheurs avec quelques modestes infrastructures touristiques.

Et la plus grosse concentration de mototaxis que nous ayons vu !

Recette du mototaxi : prenez une moto, coupez la en gros morceaux, prenez votre poste à souder et assemblez ces morceaux sur un châssis préalablement étudié pour recevoir un maximum de personnes.

1 – l’avant de la moto, presque pas transformé
2 – le moteur, assez récent, fixé dans la partie gauche du châssis bricolé.
3 – n’importe quel bidon fera office de réservoir, fixé au cadre par du fil de nylon
4 – une grosse batterie de voiture, posée sur le plancher en planches
5 – de grosses roues arrières pour porter tout le monde, et généralement 2 amortisseurs jumelés à chaque roue (pas visibles ici)
6 – des protections faites de matériaux hétéroclites, un bout de plexi comme pare-brise, de la bâche pour le toit
7 – le siège du conducteur, qui peut charger 2 personnes à ses côtés, et 2 banquettes à l’arrière, faites de planches ici rembourrées, pour 8 personnes au moins. La banquette la plus à l’arrière offre un dossier, c’est un mototaxi de luxe !

et vous voilà paré pour emmener les touristes voir les quelques flamants roses, mais vraiment très roses, principale attraction du coin !

Dernière étape : Campeche, jolie ville coloniale dotée d’un centre fortifié, ruelles bordées de maisons couleur pastel, touristique mais sans trop…

Les marquesitas : friandises incontournables !

Retour direct en bus. Dans cette partie du Yucatán, le paysage est plat, monotone, la route est bordée de ce qui nous semble être des friches d’arbustes bas, impénétrables. La région est la moins productive du Mexique au niveau agricole. Le sol calcaire, donc perméable, est recouvert d’une très fine couche de terre. Cette terre ingrate a cependant fait la fortune de quelques uns grâce à la culture du sisal, un agave dont la fibre servait à fabriquer des cordes. Il n’en reste que les haciendas en ruine ou transformées en hôtels de luxe.

Les cénotes, bassins naturels souterrains qui parsèment par milliers le territoire, servaient autrefois de citerne pour les campesinos et leurs cultures. Il est maintenant beaucoup plus rentable de les aménager en piscine pour touristes !

Pour finir sur une note plus positive : j’ai adoré les figurines et les masques funéraires vus aux musées de Merida et de Campeche, consacrés à la culture maya!

Gran museo del mundo maya , Mérida
Gran museo del mundo maya , Mérida
Musée archéologique, Campeche
Musée archéologique, Campeche
Merida : reproduction d’une partie du codex ( sorte d’almanach ) maya conservé au Museo de America de Madrid
Une BD incroyable ! on pourrait passer des heures à la détailler
Gran museo del mundo maya , Mérida
Musée archéologique, Campeche
Gran museo del mundo maya , Mérida
Musée archéologique, Campeche
Musée archéologique, Campeche
Musée archéologique, Campeche
Musée archéologique, Campeche : masque mortuaire en jade
Musée archéologique, Campeche : masque mortuaire en jade
Musée archéologique, Campeche
Gran museo del mundo maya , Mérida

2 réflexions sur « YUCATÁN »

  1. les vestiges mayas et surtout les grands bas-reliefs ainsi que les pièces du musée sont fantastiques.
    Par contre si tu peux m’expliquer en quoi la reconstitution de temple est controversée, je ne maîtrise pas assez l’architecture maya !
    Jean-Noël

    1. Batailles de spécialistes ! Beaucoup de ces monuments ont été retrouvés effondrés à l’état de puzzle, avec des pièces cassées, ou manquantes… Les reconstitutions sont faites à partir de pièces et d’indices trouvés sur place et de similitudes avec d’autres monuments sur le même site ou ailleurs… et sans doute une part d’interprétation, toujours contestable ! Nous n’avons pas le détail.

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