Les Açores (2) Sao Jorge et Terceira

Juste au nord de Pico s’étale, étroite et tout en longueur, l’île de Sao Jorge. A Velas, Jose nous accueille dans sa petite marina (c’est le 3è responsable de marinas qui porte ce prénom!). Nous passons la première nuit à l’ancre à l’extérieur, pas de place pour l’instant au ponton. Le soir, après la tombée de la nuit, super concert de puffins cendrés, qui nichent dans la falaise tout contre le mouillage !

(Enregistrement de Raymond Altès sur internet)

Cet oiseau pélagique (qui passe sa vie en mer) ne vient à terre que pour la saison de reproduction. Le poussin est à l’abri dans un terrier dans une forte pente, et les adultes viennent le nourrir à la nuit tombée. On les entend vocaliser quand ils passent au dessus des bateaux, une partie de la nuit. Les Açores accueillent la majorité de la population de cette espèce, atlantique et méditerranéenne.

Le lendemain Jose nous fait amarrer au quai, et nous partons visiter le petit bourg de Velas, bien sympa mais … pas de marché au légumes, ni au poisson. Pourtant il y a un petit port de pêche.

le très modeste port de pêche, plus loin la très modeste marina, et en fond la falaise aux puffins

Comme dans les autres îles, la pierre de lave noire marque l’architecture.

Nous louons une voiture pour deux jours, pour découvrir l’île aux Fajas. Une faja est un replat de terrain situé sous les hautes falaises volcanique et contre la mer. Elle s’est formée soit par une coulée de lave qui a atteint la mer, soit par effondrement d’une partie des falaises, hautes de 300 à 500 m.

la faja do Ouvidor

Ces endroits bénéficient de sols fertiles et au niveau de la mer, avec un micro climat favorable, et ont été occupés depuis des générations, malgré les difficultés d’accès, voire les risques d’isolement quand les tremblements de terre détruisent les accès (comme en 1980 à Santo Cristo).

De nos jours tout est plus facile avec des routes praticables et des véhicules puissants !

le faja do Cubres, et au fond, celle de Santo Cristo

La Faja de Sto Cristo, desservie par une piste à quad (la mule moderne) n’est plus habitée en permanence mais entretenue, avec quelques troupeaux.

Le reste de l’île est conforme au standart açoréen :
belles églises

verts pâturages d’altitude avec brouillards

mais il nous a semblé que l’élevage laitier était plus intensif ici, avec beaucoup de laiteries, et une production de fromage réputé.

Nous avons partagé notre voiture une demi-journée avec Rita et Camille, deux jeunes filles qui travaillent pour une ONG qui s’occupe des mammifères marins, des passionnées pour la protection des ces espèces et de l’océan. De nombreuses espèces de cétacés passent par les Açores, voire s’y reproduisent (le cachalot), et cet archipel est donc idéal pour la recherche mais aussi, depuis peu, pour le tourisme : les opérateurs qui vendent des tours en gros zodiacs puissants pour observer les baleines (whale watching) se multiplient.

Nous n’avons pas versé dans ce tourisme « nature » qui va devenir gênant (bien que les opérateurs s’en défendent), estimant que nous avons déjà de la chance de voir souvent des dauphins à la proue de Nocciolino.

Terceira

La marina d’Angra do Heroismo, la capitale, est au pied de la vieille ville, qui fut aussi la capitale de l’archipel jusqu’en 1832. C’est une très belle ville, qui a été sérieusement endommagée par un tremblement de terre en 1980, puis rebâtie et classée patrimoine de l’Unesco. Ses riches demeures et imposantes églises témoignent de la splendeur passée, due au commerce international entre l’ancien et le nouveau monde.

Nous n’avons visité l’intérieur de l’île que le temps d’une journée, assez pluvieuse malheureusement.

Le volcanisme se manifeste ici par des fumerolles, dans un magnifique paysage de landes humides d’altitude. Le site est très aménagé pour éviter un piétinement néfaste, mais c’est bien fait.

la myrtille des Açores forme des buissons de 1 à 2 m de haut

Les modestes hauteurs de Terceira sont pâturées,

pâturages, hortensias, vaches, goélands

les parcelles, bien géométriques, sont délimitées par des murs de pierre (de lave) bien réguliers, avec ici et là des parcelles qui ont été plantées en cryptomeria du Japon (abusivement appelé cèdre), quasiment la seule essence résineuse introduite pour la production de bois.

une futaie de cryptomeria. Aucune sylviculture là dedans, on plante et on coupe 20 à 25 ans plus tard.

Aux Açores, très nombreux sont les lieux aménagés pour les pique-niques du dimanche en forêt

ou en bord de mer (piscines naturelles dans les laves), ou sur un point de vue côtier…

la vue depuis le miradouro de Raminho, aménagé avec tables et barbecue.

Les célèbres azuleros portugais sont toujours présents pour décorer tant les églises que les lieux publics

Dans l’un des villages que nous traversons, nous assistons à un événement très populaire sur Terceira : la tourada a corda. Un taureau est lâché dans la rue, retenu à grand peine par un longue corde tenue par cinq costauds, et le jeu pour les gens est d’aller provoquer la bête, mais rien à voir avec la corrida, plutôt avec les courses de vachettes dans le midi.

traditionnellement on défie le taureau avec une ombrelle, là comme il pleuvait, c’est un parapluie ! Derrière on voit les 5 « reteneurs » en blanc avec chapeau noir. Les autres sont à l’abri, comme nous !

Le taureau n’est ni blessé ni tué, par contre il arrive parfois à chopper un imprudent, et là… on peut voir des vidéos sur internet, ça donne pas envie !

Autre curiosité plus présente à Terceira que sur les autres îles : le culte du saint esprit, pratiqué dans des « imperios » sorte de chapelle / salon dans chaque village voire chaque quartier en ville

Et voilà pour Terceira, encore une île très agréable que nous avons plus apprécié pour sa modeste capitale.

le jardim publico d’Angra do heroismo

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