Petite pause à Radazul, minuscule port de l’île de Ténérife, Canaries. Le temps de rentrer en France, en avion, Nocciolino étant en grève pour revaloriser sa retraite.
un environnement de rêve
En plus c’est l’hiver, la température est descendue en dessous des 20°, et parfois il pleut un peu !
Malgré cela la végétation reverdit, les fleurs sauvages s’ouvrent et certains oiseaux chantent…
Bien sûr nous raconterons plus tard Gran Canaria, et Ténérife que nous n’avons pas fini de visiter.
En attendant le bateau reste à sec à l’ombre du Teide, ce gros volcan qui culmine à 3718 m, et qui a mis une légère couche de neige pour faire joli.
La deuxième île des Canaries, nous l’abordons après une courte navigation par vent très faible, sous spi et sur une mer d’huile. Ce qui nous a permis de voir une baleine croiser en sens inverse
on distingue l’aileron à gauche, sans doute un rorqual commun.
Nous passons 3 nuits au mouillage sur Isla de Lobos, une petite île très proche de Fuerteventura. Le soir, c’est désert, cette réserve naturelle n’est pas habitée, nous sommes 3-4 bateaux au mouillage. Mais dans la journée c’est très agité, des navettes déposent plein de touristes, des catamarans de loisir se mettent au mouillage et sortent paddles et jeux de mer, des scooters viennent virevolter à grand bruit. Nous sommes à terre à arpenter cette jolie petite île volcanique, avec son joli puertito dans un petit lagon.
Puis nous partons le long de Fuerteventura, jusqu’au petit port de Gran Tajaral au sud de l’île. Ce qu’on voit de la mer : un vaste désert montueux ponctué de quelques complexes touristiques,
peu avant le port, un autre voilier par vent de 30-35 nœuds. Nous avions déjà affalé la grand voile, navigant avec un petit bout de génois.
Au port nous sommes accueillis par Éric et Rose sur Dolce vita, nous nous rencontrons régulièrement depuis Madère, ils nous aident à nous amarrer.
Avec une voiture de location, nous sillonnons l’île, très grande mais très peu peuplée. Quelques photos assez parlantes pour définir ces paysages
village abandonnépas une route, pas une maison, pas un arbre, des cailloux…
à l’intérieur, des villages aux maisons très disperséesgrande euphorbe des Canariespetit hameau de pêcheurs, peu touché par l’urbanisationplage de sable noir à Ajuyon n’en a pas vu sur Lanzarote, mais ici, partout ! Et ils font du très bon fromageil semble bien qu’il n’y ait de culture que s’il y a irrigationde jolies petites églises, parfois avec de belles fresques
La terre, surtout en fond de vallée ou en plaine, est souvent de couleur rougeâtre, parfois ocre. Il y a d’immenses champs de cailloux, et souvent très peu de végétation. Et quelques vrais déserts de sable !
Bref, si on fait exception des complexes touristiques, c’est encore une bien belle île, pour ceux qui aiment les paysages désertiques. Les arbres ne me manquent même pas,… bon, on en retrouvera sur Gran Canaria et Tenerife.
Concernant la faune, on a retrouvé quelques outardes houbara et coursvite, mais trop peu à notre goût.
Coursvite isabelle
Un petit mammifère est également présent, surtout dans les lieux touristiques ou les gens les nourrissent. Introduit en 1965, il prolifère et réjouit les touristes.
écureuil de Barbarie
Coté climat les températures ont fraîchit, en même temps que les journées raccourcissent. Mais on est toujours en short et ticheurte, la mer est baignable tant qu’il n’y a pas trop de vent. On voit qu’en Lozère il a commencé à neiger…
Ces derniers 10 jours le vent a été plutôt fort, nous confinant au port après avoir rendu la voiture. Cela n’empêche pas ceux qui s’apprêtent à traverser l’Atlantique de se rapprocher de Gran Canaria ou de Tenerife, voire du Cap Vert, donc on voit du passage et ça discute sur les pontons.
Nous, on est pas pressés. Donc on attend que la mer se clame un peu pour passer à Gran Canaria, que nous visiterons à notre rythme.
C’est vraiment une île magnifique. Oh il y en a certainement de plus belles, et de moins peuplées. Mais malgré les 5 à 6 millions de passagers par an qu’accueille l’aéroport, les côtes ne sont pas trop défigurées, et une partie est bien préservée, grâce entre autre à l’action de Manrique (cf. article précédent).
le site protégé de Ajaches, au sud de l’îleun des lieux de fixation d’hôtels, appartements et marina
Les maisons pour vacances sont basses, cubiques et blanches, dans le style du pays, que l’on retrouve dans les villages de l’intérieur. Évidemment, si toutes ces maisons basses étaient réunies dans quelques grands immeubles, avec piscine collective au lieu de multitude de piscines individuelles, ce serait moins beau mais bien moins destructeur d’espaces naturels.
On a vu aussi nombre de projets abandonnés
sans doute liés à un appétit immodéré d’investisseurs imprudents.
Parmi les sites les plus spectaculaires figurent le parc national de Timanfaya, siège des plus récentes éruptions volcaniques (1730 et 1824). Des paysages fantastiques très bien mis en valeur, à fréquentation limitée (trajet à l’intérieur du parc en bus … ou à dos de dromadaire!)
le dromadaire a été l’une des bêtes de somme utilisées par les Guanches, qui ont peuplé les Canaries avant les espagnols. Il semble qu’il n’y ait plus qu’ici qu’on en trouve.
On a aussi énormément apprécié le jardin des cactus, il faut aimer les piquants, évidemment, mais présenter autant d’espèces avec autant d’art de mise en valeur, chapeau (pointu) !
Les cactus sont immanquablement présents en déco dans tous les jardins, les ronds points, les espaces publics, sur fond de scories noires ou rouges.
Malgré une grosse présence touristique, et il faut compter aussi l’apport d’en moyenne un paquebot par jour, les différents sites ne sont pas bondés, loin de là. Les plages le sont sans doute plus, mais nous ne fréquentons que celles accessibles en bateau.
Les villages sont jolis, pleins de palmiers, blancs, éblouissants.
le village d’Haria
Aucune forêt, sur Lanzarote. Trop sec ! Par contre quelques paysages bien désertiques, dans lesquels nous découvrons l’Outarde houbara et les Courvite isabelle
outarde houbara
Chiara, la plus grande des petites filles de Babeth, est venue nous rejoindre pendant une semaine ; nous lui avons fait découvrir les différents visages de Lanzarote, et une courte navigation nous a emmené à un beau mouillage au sud de l’ile, à la Punta Papagayo
un petit rayon vert ? Non, trop de brume à l’horizon…
Après le départ de Chiara, qui prend l’avion toute seule, et au bout de 22 jours passés ici, nous appareillons pour l’île voisine, Fuerteventura.
El Diablo,, mascotte du parc des volcans de Timanfaya
Et oui, le temps passe et on oublie de mettre le blog à jour !
L’ami Denis nous a rejoins à Funchal, et nous avons encore loué une voiture pour circuler un peu sur Madère, en particulier sur les sommets
sur le Monte Aereiro à 1816 m
et sur la cote nord, malheureusement sous une bonne couche de nuages
Mais le séjour de Denis doit se terminer à Arrécife sur Lanzarote aux Canaries, donc il faut bien quitter Madère ! Un dernier mouillage aux Ilhas Desertas et nous voilà cinglant vers le Sud-est, vent de travers pour 250 milles. Traversée assez tranquille le premier jour mais la mer s’est renforcée et certains ont mal supporté cette agitation…
Arrivée au petit matin au fameux mouillage de la playa francesca sur l’île de la Graciosa
après 45 heures à bon rythme. Repos, puis après midi (et une 2ème sieste!) on met l’annexe à l’eau pour aller à la playa et commencer à découvrir ces nouvelles îles
la playa francesca. En arrière plan, l’ile de Lanzarote.
Contraste maximum avec Madère ! C’est volcanique, désertique, serait-ce satanique ?
Les végétaux qui poussent ici sont spéciaux (adaptés à la sécheresse)
et sur un buisson, on a la chance d’observer une pie-grièche méridionale, très confiante. Chez nous, impossible d’en approcher à moins de 50 m ! En fait ici, elles sont toutes très peu farouches.
Pie-grièche méridionale
Au mouillage, on retrouve plusieurs bateaux copains rencontrés à Porto Santo, puis à Madère. Apéro, bien sûr, tout en devisant des aventures marines, du matériel, des choses vues et à voir à terre, et du monde tel qu’il vaudrait mieux qu’il soit…
Nous restons 3 jours à la Graciosa, le temps de s’acclimater (sans grand effort, la température en ce début octobre est comprise entre 22 et 25, très agréable), puis nous partons pour Lanzarote, en espérant trouver une place à la marina d’Arrécife, la capitale. Ça semble un peu difficile, mais oui, on peut rester, avec des contrats au jour le jour, mais ça nous suffit. On loue une voiture, on a trouvé un filon vraiment bon marché, et on va visiter.
Une succession de cratères, de champs de laves, ou de graviers issus des explosions volcaniques, ça a du être l’enfer total à certaines époques et en particulier vers 1730, date des dernières éruptions.
La couleur dominante des sols est noire, avec des variations rougeâtres et ocres. Très peu de végétation, du moins à cette période, c’est sec, archi-sec, désertique : pluviosité 140 mm/an. Contrastant avec les sols, des villages tout blancs réfléchissent la lumière crue d’un soleil quasi permanent.
le code de couleur : murs blancs, menuiseries vertes
Pourtant une certaine production agricole est possible grâce à l’épandage de pouzzolane (scories volcaniques) sur les terres afin de limiter l’assèchement des sols.
vue des champs qui ont reçu une couche de pouzzolane.
L’exemple de la vigne est extrêmement frappant : un pied de vigne tous les 20 à 30 m, protégé par un muret de pierre en arc de cercle.
On en tire un vin blanc, un malvasia, sec ou doux.
Le héros de Lanzarote est un artiste, peintre sculpteur, architecte, et à l’occasion militant activiste contre la bétonisation et l’ouverture totale au tourisme de masse : César Manrique (1919 – 1992) est partout, a laissé des œuvres ici et là, a réussi à imposer une architecture raisonnable (faible hauteur des immeubles), voire à protéger certains sites, et a obtenu l’interdiction de l’affichage publicitaire !
Ses interventions lors de la réalisation de sites touristiques sont d’une originalité et d’une esthétique très appréciée, en particulier grâce à un mariage très réussi entre les bâtiments et leur environnement.
pièce à vivre créée dans une bulle de lave, en sous-sol ; le palmier a la tête au soleil !baie vitrée ouverte sur la plaine de lave. L’aménagement intérieur donne l’impression de continuité.
Concernant la forêt, il y a bien sûr la laurisylve, la forêt de lauriers ou plutôt de lauracées, vedette incontestée. Composée principalement de Laurier des Canaries Laurus novocanariensis, de Laurier fétide Ocotea foetens, de Barbuzano Appolonias barbujana, d’Acajou de Madère Persea indica, qui sont de vrais arbres, plus tout un cortège d’autres arbres et arbustes.
aux nuances de vert, on peut reconnaître les différent lauriers…
La laurisylve de Macronésie (= les îles de l’Atlantique : Madère, Canaries, Açores, Cap vert) est un habitat qui existait autour du bassin méditerranéen avant les glaciations, et ne subsiste qu’ici : 150 km2 à Madère (16 % de l’île) un peu aux Canaries et un tout petit peu aux Açores.
En fait cette forêt couvrait presque toute l’île avant la colonisation par l’homme, qui l’a fait reculer par le feu et le pâturage. Il n’en reste que quelques beaux lambeaux, dont la survie a été assurée par un relief rendant une partie du territoire inaccessible. Et même dans ces parties, on a construit des levadas (canaux pour récupérer et acheminer l’eau vers les cultures), puis des routes, des circuits touristiques…
une idée du genre de relief dans lequel a été confinée la laurisylve
… et on y a introduit d’autres espèces végétales. On peut croire se promener dans une forêt primaire, jusqu’à ce qu’on tombe sur un platane ou un châtaigner !
C’est donc pour nous quelque chose de nouveau et d’unique en Europe, et de fortement dépaysant. Ces forêts sont très denses et très sombres, donc avec un sous bois réduit, très esthétiques aussi avec des arbres souvent tordus qui vont chercher la lumière par des moyens détournés, comme le font souvent les bruyères arborescentes géantes.
le tronc d’une très grosse bruyère
Les lauriers font le plus souvent 15-20 cm de diamètre, mais on trouve de 35-40 cm de temps en temps, et sûrement des plus gros dans des situations particulières. Les hauteurs des arbres sont de l’ordre de 15 à 25 m classiquement.
Ça a donc bien l’aspect d’une forêt, mais rien à voir avec de la forêt tropicale. Les différents lauriers sont à feuilles persistantes vert foncé vernissées. Je n’ai pas appris à les reconnaître, faute d’un guide précis.
ça ressemble à « du laurier », non ? Mais il n’y a pas de laurier sauce Laurus nobilis dans ces forêts.
Celui-ci est facile à reconnaître, tant qu’il est en fleurs. Mais il n’appartient pas à la famille des lauriers, il les accompagne.
Clethra arborea, l’arbre à muguet
Très agréable à l’œil également est la richesse en espèces de fougères, présentes dès qu’il y a un peu de lumière ou d’humidité sur les parois rocheuses (voir article précédent).
On a parfois trouvé des fougères arborescentes (au centre sur la photo dans un puits de lumière), sans réussir à savoir si elles sont indigènes. En tous cas cette ombelle de feuilles au bout d’un tronc qui peut atteindre plusieurs mètres est magnifique.
La laurisylve est l’habitat de prédilection d’un pigeon endémique, le Pigeon trocaz Columba trocaz, dont on entend souvent le chant grave et rauque, qui n’est pas sans rappeler le cri du singe hurleur en Guyane, dans la même tonalité mais sans la force brutale et sauvage de ce dernier. Bon, finalement, rien à voir !
On y rencontre très souvent aussi le Pinson des arbres, une sous espèce locale,
et le Roitelet de Madère Regulus maderensis, il y a peu considéré comme une sous espèce de notre Roitelet triple bandeau. Pas de photo de cet oiseau minuscule, sans cesse en mouvement dans le sous bois sombre. Pourtant, comme le pinson, il est peu farouche et quand on est patient, il s’approche très près (à 50 cm de mes yeux dans les feuillages) en demandant de son petit sifflement : mais qu’est-ce qu’il fait, qu’est-ce qu’il a, qui c’est celui là ?, à quoi je réponds effrontément et avec à propos : ben et toi ? Car à mon âge, je me permets de tutoyer amicalement les oiseaux.
Depuis que l’homme a envahi l’île, il y a apporté des espèces européennes pour sa subsistance, la laurisylve ne fournissant pas de fruits : châtaignier, noyer, cerisier, figuier et autres fruitiers. Puis des espèces pour fournir du bois (je n’ai pas d’infos sur la qualité des bois de la laurisylve) : pin maritime, douglas, eucalyptus. Ce dernier fait des bois magnifiques, mais a tendance à tout envahir et alimente des incendies incontrôlables, dont on voit des traces partout.
Le douglas a été planté en altitude sur des terrains moyennement pentus, on voit de belles futaies, un peu éclaircies. Bon, ça change pas des Cévennes, quoi ! Le pin maritime du Portugal, on en trouve un peu partout, parfois plus ou moins mélangé à la laurisylve. On trouve aussi des essences à but plus ornemental, le long de routes ou de chemins, comme le platane, le Cryptoméria du Japon, des pins américains, un mimosa, du cyprès etc.
Coté flore, on annonce 760 espèces sauvages, dont un fort pourcentage d’endémiques (140 esp.). Ce qui peut paraître peu, par exemple la flore des causses compte au moins deux fois plus d’espèces (2000 dans la flore de Bernard), mais il faut se rappeler que ces îles sont assez éloignées des continents et peuplées récemment. L’homme a d’ailleurs largement contribué à enrichir la flore locale d’espèces exotiques, européennes, africaines etc. Il faut avoir un vrai bouquin de botanique pour savoir de quoi on parle. Au nombre des introduites on compte des agapanthe, hortensias, fushias… que l’on retrouve le long des levadas en pleine forêt « primaire » !
Également vers les sommets déboisés de grandes étendues de genêt à balais ou d’ajonc d’Europe, qui jouxtent des formations denses à bruyère à balais, et il semble bien que tout cela brûle régulièrement.
Arrivés un peu tard en saison, nous n’avons certainement pas pu découvrir la flore sauvage comme nous l’aurions désiré, mais on ne peut être partout à la fois !
Quelques plantes identifiées rencontrées ça et là :
Aemonium glandulosum pousse sur les falaisesla seule orchidées rencontrée et encore en fleur : Dactylorhiza foliosaSonchus fruticosus petit arbuste de la laurisylve (1,50 m)biodiversité embarquée sur un très vieux laurier fétide
En fait quand tous les dépliants touristiques et nombre de sites internet parlent de la flore de Madère, il s’agit surtout de celle des nombreux jardins botaniques créés et souvent magnifiquement entretenus par les municipalités, les hôtels et de nombreux propriétaires de jardins de toute taille !
Coté faune c’est, sauf exception, assez pauvre et plutôt banal, si l’on en juge par les oiseaux fréquemment rencontrés : Pinson des arbres, Rouge-gorge familier, Merle noir, Fauvette à tête noire, Faucon crécerelle, Bergeronnette des ruisseaux, Héron cendré… 48 espèces nicheuses, dont 11 marines (pour donner un ordre d’idée même si ce n’est pas bien comparable : 160 espèces nicheuses en Lozère et un total de 317 espèces recensées – source Alepe 2018). Attention, ici ce sont quasiment toutes des sous-espèces locales, donc pour nous des « coches » (une première). En dehors de ce caractère, peu d’originalité donc, sauf le P. trocaz, le Pipit de Berthelot et le Martinet unicolore. Une seule espèce un peu exotique : l’Astrilde ondulée, introduite d’origine subsaharienne.
Par contre chez les 11 oiseux marins, hormis la Sterne pierregarin et le Goéland leucophée (ssp atlantis), très visibles sur le littoral,
Sterne pierregarin
il y a plusieurs espèces à citer pour les mordus : le Pétrel de Madère Pterodroma madeira, qui se croit malin en ne nichant QUE dans la montagne à 1800 m d’altitude, le Pétrel des Desertas Pterodroma desertas, endémique de cette île, le Pétrel de Bulwer Bulweria bulwerii, dont j’ai entendu le cri d’un jeune nichant dans un tas de cailloux sur la grève des Desertas, l’Océanite de Castro Oceanodroma castro et l’Océanite frégate Pelagodroma marina hypoleuca.
Tous à voir en mer, pas facile, pour l’instant de ces oiseaux rares on n’a vu que le Bulwer, mais j’ai pas dit mon dernier mot. Le plus courant est encore le Puffin cendré Calonectris diomedea borealis.
Pour finir sur les oiseaux, comme l’archipel n’est pas sur une voie de migration, il y a peu de migrateurs de passage, sauf accident.
Chez les mammifères : rien ! Si, la souris, le rat, et quelques animaux domestiques revenus à la vie sauvage, et je ne connais que le cas de la chèvre sur les Desertas. Cela rend les forêts un peu désertes !
Reptiles : un seul représentant, mais très présent partout ! Une sous-espèce par île.
Teira dugesii à la robe très variable, celle-ci presque noire, de la taille de notre Lézard des murailles
La plus grosse partie de la biodiversité à Madère est fournie par les insectes, araignées, mollusques et autres bestioles pour lesquelles on est très incompétents ! Un mention spéciale toutefois à ce célèbre papillon américain qui a été dérouté par des tempêtes lors de ses migrations, et qui s’est acclimaté sur l’île !
le monarque Danaus plexippus dans un parc à Funchal
Pas en grand nombre mais on en a vu assez souvent, en ville comme à la campagne et en forêt. C’est peut-être un cas unique, aucun autre migrateur (oiseau) de passage occasionnel n’a souhaité rester sur l’île. Ou les autres l’en ont dissuadé. Les animaux sauvages ont-ils des comportements semblables aux nôtres ? Vous avez 4 heures.
Voilà ! Ça fait quand même une étape très sympa entre Europe et tropiques, et en plus avec des paysages dignes de… Et une biodiversité relativement faible, je serai incapable faire le même exercice au Brésil, si ça s’arrête de brûler, ou en Guyane !
L’archipel était sans doute connu des Phéniciens puis des Vikings. Mais ce sont les Portugais qui le colonisèrent à partir de 1420 en installant une population permanente. L’île de Madère a été décrite comme entièrement couverte d’une forêt dense. Le premier travail a été de « faire de la place », et certains documents parlent d’un gigantesque incendie qui a duré 7 ans ! Puis l’apport d’espèces européennes – vigne, châtaignier, noyer, figuier – mais aussi canne à sucre et bananier aux basses altitudes, ont complètement transformé la physionomie de l’île. Encore au début du XXè siècle, on a implanté des forêts de pin maritime, d’eucalyptus, de douglas…
Et le tourisme, attiré par le climat doux toute l’année, a pu exploser depuis la construction et surtout la modernisation de l’aéroport en 2000 : en ce moment 10 à 15 avions atterrissent tous les jours, plus quelques paquebots géants en hiver. Population de Madère (archipel) : près de 270 000, plus 850 000 visiteurs (2005), pour un territoire 1,5 fois comme le causse Méjean.
vue de Funchal
Autant dire qu’il ne reste plus grand chose de la végétation d’origine, la forêt laurifère ou forêt de lauriers. Composée de différentes espèces de la grande famille des lauriers, ce type de forêt n’existe plus qu’en certains endroits à Madère, aux Canaries et aux Açores. Il est difficile de parler de forêt primaire tant il y a eu de modification dues à l’homme (travaux d’infrastructure, introductions d’espèces, fréquentation) mais il y a de beaux restes.
Madère est un gros caillou volcanique émergeant de l’océan, donc il capte et retient l’humidité de l’air par l’intermédiaire de la forêt. Les parties exposées au vent dominant (la côte nord) et en altitude sont souvent dans la brume
Le relief est extrêmement prononcé, souvent dès le trait côtier
Pourtant il y a des routes qui sillonnent l’île et rendent presque tout accessible, et souvent en bus. Ces dernières années de gros et impressionnants travaux tunnelliers ont permis de créer des voies rapides.
De plus, pour récupérer l’eau de la montagne, en particulier sur le flanc nord, et l’acheminer vers les zones cultivées en terrasses, dès le XVIè siècle ont été creusés dans le roc de petits canaux d’irrigation, les levadas, à flanc de montagne et parfois en tunnels (merci les esclaves et les forçats qui travaillaient accrochés à la falaise par des cordes rustiques).
levada sous couvert de bruyère arborescente
Ce réseau de voies horizontales sillonne la montagne (actuellement plus de 2000 km de lévadas !) et, étant flanquées d’un sentier permettant l’entretien, sont utilisables pour les randonnées, qui du coup, sont très faciles dans ces montagnes escarpées ! Le réseau est entretenu pour l’irrigation, mais aussi pour le tourisme et les lévadas sont bien sécurisées.
une maîtrise parfaite de l’appel du vide !
rappelons que Babeth est sujette au vertige !
Donc nous avons parcouru divers circuits (départ et arrivée desservies pas bus) à la découverte de la forêt laurifère, de ses fougères arborescentes ou pas, ses bruyères géantes (tronc de 20 cm de diam, 5-6 m de développement), de ses fenêtres sur des paysages grandioses.
fougère arborescente
Mais aussi de paysages différents comme cette « forêt » de lauriers fétides Ocotea foetens sur le plateau occidental, pâturé par des bovins.
Enfin on peut faire des randos de crêtes (pas horizontales celles-ci) quand elles ne sont pas dans la brume
sur le Pico grande, 1654 m
Prochain article : les jardins botaniques, l’agriculture
Mercredi 17 juillet vers 20 h, nous apercevons enfin, dans la brume de beau temps, les montagnes de Madère, ou plutôt de Porto Santo, la plus proche île de l’archipel. Après dîner, la nuit tombe, et nous pouvons nous guider sur les 3 éclats du phare de l’Ilheu de Cima. 2 heures plus tard, nous doublons l’Ilheu (îlot) qui protège la cote sud de Porto Santo de la houle levée par l’alizé portugais, et naviguons en eau calme jusqu’à la plage juste à côté du port, et jetons l’ancre à 2 h du mat. Traversée réussie, en 80 heures, et comme à chaque fois, nous nous octroyons un petit coup de blanche (merci Bertrand!).
La traversée s’est bien déroulée, grâce à l’alizé portugais soutenu et régulier, et une mer parfois peu confortable mais pas tout le temps. Croisé pas mal de cargos, toujours de loin, l’un d’eux nous a quand même appelé à la radio pour vérifier qu’on veillait ! La 3ème nuit, on assiste au lever de lune, plus ou moins cachée par des nuages qui défilent, mais bizarre : il manque un morceau ! En fait c’est une éclipse ! Plus tard, elle est de nouveau pleine.
Porto Santo est une petite île volcanique, 10 km de long, qui ne culmine qu’à 484 m, assez désertique. A cette saison, le peu de végétation est grillé, sauf les plantes grasses.
La petite marina du port est sympa car les quelques voiliers étrangers sont des voyageurs, et les contacts sont faciles et chaleureux. Le mur du môle est d’ailleurs décoré de dizaines de signatures des équipages passés par là.
Après 3 jours de repos et de balades sur l’île et son petit village, nous repartons pour la grande île, Madère, qui ne fait quand même que 55 km de long, mais monte à 1818 m.
La première étape est présentée comme le plus beau mouillage et le seul bien protégé de Madère. Nous tentons, et tant mieux car c’est magnifique,
le mouillage de Baia de Abra
au pied de falaises volcaniques très colorées, désertes (pas de maisons, quelques promeneurs le soir de notre arrivée…), et on est le seul bateau. En fait dans la journée, le sentier de randonnée qui longe l’étroite crête rocheuse d’aspect lunaire qui s’avance dans l’Atlantique est bondé, mais nous en dessous, cela ne nous gêne pas beaucoup !
Ce sentier, nous l’avons pratiqué le lendemain, spectaculaire, avec des à pics vertigineux, trop pour Babeth ! Nous découvrons le lézard de Madère (le seul reptile de ces îles), qui sur les endroits fréquentés est totalement confiant et va même jusqu’à nous MORDRE (en fait pincer légèrement, mais ça surprend) pour voler un peu de notre casse-croûte
De retour au bateau, nous en découvrons un dans le sac à dos ! On l’aurait bien ramené à terre, mais après une inspection de l’intérieur il a disparu, et sommes sans nouvelles depuis…
Le soir, nous nous baignons autour du bateau. Il faut dire que depuis quelques temps nous sommes enfin passés en mode été, même si les températures sont très modérées au contact de l’océan. Même à Madère on ne dépasse pas les 25°. Donc tenues légères, protections contre le soleil (toiles tendues sur le bateau pour éviter que le soleil ne chauffe trop le pont en acier – effet four garanti – bains de mer même si l’eau reste fraîche). Cela faisait quand même 3 étés que l’on passait au frais !
Arrivée devant le petit port de Machico, trop petit pour nous mais on peut mouiller devant, relativement abrités. Juste après avoir jeté l’ancre, alerte ! Le moteur ne répond plus ! On s’est pris un filet abandonné entre 2 eaux. Le plongeur maison (bibi) a passé ½ heure sous l’eau pour désentortiller le filet enroulé bien serré sur l’hélice.
En découvrant la sympathique petite ville, nous nous renseignons sur les possibilités de se déplacer à Madère, mais il apparaît que tout est plus facile depuis Funchal, la capitale.
Mais avant, un crochet par les Ilhas desertas, à 18 milles de là. Ces 3 petites îles font partie du parc naturel de Madère, en grande partie en réserve intégrale, et il n’y a qu’un seul mouillage possible et autorisé. Excroissances volcaniques jaillies de la mer, quasiment dépourvues de végétation, inhabitées sauf par les gardes et par moment des scientifiques, ces cailloux sont à priori peu attractifs. Et de fait, nous sommes le seul bateau touriste au mouillage le soir.
Certaines journées, des compagnies de promenade pour touristes sont autorisées à amener leurs clients. On voit alors débarquer des groupes de 30, mais ils ne restent qu’une heure ou deux.
Débarquer en annexe sur la plage de gros galets n’est pas facile, et une fois à terre, les déplacements sont limités à un court sentier d’interprétation, du reste bien réalisé et intéressant.
le Serin des Canaries, qui a donné le « canari »
Notre approche naturaliste nous facilite le contact avec les gardes et la scientifique présente à ce moment. Elle nous explique par exemple que les chèvres introduites il y a quelques siècles, et qui sont maintenant sauvages, mettent à mal la maigre végétation de l’île, qui justement abrite ici une très rare tarentule. On a donc tenté de se débarrasser de ces chèvres indélicates, mais en se heurtant entre autres à un mouvement genre « parti pour les animaux » (rien à voir avec des écolos) ! En attendant, le soir dans le couchant on a pu observer quelques chèvres courant dans les falaises rouges et or !
un dernier rayon de soleil couchant sur les Desertas
Il faut bien sûr mentionner la présence aux Desertas d’une petite colonie relictuelle de Phoque moine de Méditerranée, devenu très rare (on n’en a pas vu), et de quelques espèces d’oiseaux marins introuvables ailleurs : le Pétrel de Madère et le Pétrel de Bulwer.
Nous sommes restés 48 heures, puis direction Funchal pour découvrir le reste de l’île. Prochain article : les autres facettes de Madère, la montagne, les randos.
Toujours poussés par le vent du Nord, nous abordons le Portugal par Viana do Castello. Au contraire de la cote espagnole entaillée par les profondes rias, la cote portugaise est plate, rectiligne et monotone. L’intérêt est dans les villes, qui regorgent de trésors : églises d’une incroyable baroquitude,
l’église de VianaPorto
magnifiques azulejos qui recouvrent des murs entiers,
dans l’église de Vianaà Portoà Porto
… palais extravagants chargés de l’histoire de ce pays de marins conquérants le monde.
Palacio National de Penamonastère des Hiéronymites à Belem
Du port de Lexoies, nous prenons le bus pour passer 2 journées à Porto. Des milliers de choses à voir, bondée de touristes, attachante et fatigante.
les quais du Tage et la vieille ville – combien d’églises ?les bateaux de transport du Porto sur le Tage
Plus au Sud, nous remontons un canal dans la lagune jusqu’à la petite ville d’Aveiro, plus tranquille, avec ses canaux, ses salins. Le bateau trouve un ponton accueillant au club nautique local.
les canaux d’Aveiro et les « gondoles » locales (à moteur)les salins dans la lagune
Depuis Figueira da Fos, nous prenons le train pour Coimbra, qui a été la capitale et reste toujours célèbre pour son université et sa fameuse bibliothèque Joanina (ou les chauve-souris sont soigneusement protégées car elles éliminent des insectes mangeurs de livres …)
Coimbra la cour de l’université
En passant un peu à l’intérieur des terres, nous apercevons de nombreux nids de cigognes sur différents supports : bâtiments, pylônes électriques…
Puis Nazaré, petite ville assez touristique où l’on peut voir de jolies barques peintes sur le rivage
et des femmes en costume, mais ce n’est bien souvent que pour vendre des souvenirs ou pour proposer des hébergements.
De là l’île de Berlenga, une des rares îles le long de cette côte. C’est une réserve nationale, et pour nous l’occasion d’entendre le concert nocturne des puffins cendrés, qui y nichent.
des centaines comme ça… ça dépote ! (enregistrement C. Mroczko sur oiseaux.net)
le mouillage au pied du fort sur Berlengagoéland leucophée et ses 2 poussins
Le mouillage y est assez exposé donc nous repartons à Peniche où nous jetons l’ancre à l’extérieur du port, abrités par le môle. De là nous prenons le train pour visiter Obidos, jolie petite cité médiévale bien conservée.
C’est bizarre, tous les beaux coins sont bourrés de touristes !
Nous décidons d’ignorer Lisbonne, et nous arrêtons à Cascais, station balnéaire des lisboètes, au débouché du Tage ; en profitons pour acheter une chaîne d’ancre neuve (plus chère qu’en France !), l’autre étant usée et rouillée. Cascais est assez agréable, et nous pouvons mouiller devant sa plage, donc gratos. Deux visites : location de voiture pour une balade dans le parc naturel de Sintra et visiter son Palacio National ainsi que l’extravagant Palacio National de Pena…
Palacio National de Sintraun vilain barbu au Palacio nacional de Pena
En revenant, on s’arrête au Cabo da Roca, qu’on a doublé sur la mer et qui est le point le plus à l’ouest de l’Europe continentale.
… et Belem en train, quartier excentré de Lisbonne, avec son monastère des Hiéronymites, son impressionnant musée de la marine, sa pâtisserie réputée pour ses pastels de nata (effectivement délicieux)…
Un peu de navigation quand même, toujours poussés par ce vent du nord bien commode !
Dernière étape à Sines, ville natale de Vasco da Gama, omniprésent : statue, place, rue, musée, stade, école, etc.
le port de pêchel’activité portuaire industrielle interpelle Vasco da Gama
On y reste quelques jours à flâner, découvrir les petites rues, le musée d’art moderne très moderne, le petit resto (pour mon anniversaire), la fête de la gastronomie où l’on a pu goûter différentes choses. La gastronomie portugaise ne nous laisse d’ailleurs pas de souvenir impérissable.
Puis après étude de la météo et avitaillement conséquent, c’est le départ pour l’archipel de Madère, à près de 460 milles ( 850 km ) de là, cap au Sud-ouest. Départ dimanche 14 juillet. Avec le vent prévu, régulier 15 à 20 noeuds portant au sud (l’alizé portugais), il nous faudrait 80 à 90 heures…
Nous l’avions parcourue « en vitesse » en mai 2016, pressés que nous étions de cingler vers l’Irlande. Cette fois nous prenons notre temps pour découvrir cette région autrefois fréquentée par les Celtes. Une des constantes dans les villes, ce sont ces immeubles à façades vitrées,
à Viveiro
qui leur confère un cachet original. Cependant les agglomérations sont rarement jolies, souvent modernes et sans attrait, sauf exception à Viveiro, A Coruna, et surtout Muros
où on admire le talent des tailleurs de pierre de granite !
Partout également, on retrouve dans les jardins les « horreos », greniers pour protéger les réserves des rongeurs
La navigation n’est pas difficile, le vent dominant est secteur nord, et même si la côte est soumise à la houle de l’Atlantique, il y a beaucoup d’abris dans les rias, où on peut choisir entre des mouillages et des marinas.
Le printemps est là, parfois magnifique dans les coins de cote sauvage
et je ne peux résister à présenter ce magnifique Ophris (orchidée)
La façade atlantique est souvent rocheuse, entrecoupée de plages et de zones dunaires,
tandis que les rias sont très urbanisées avec un paysage de collines boisées de pins, d’eucalyptus et d’éoliennes.
à Camarinas
Comme d’habitude nous visitons les îles, dont celles de Cies qui sont en parc national, mais malgré… ou à cause de cela, très fréquentées ! Mais c’est mieux que le littoral souvent très urbanisé.
Au niveau faune, on est au régime : le goéland leucophée, le même qu’en Méditerranée, est très présent, avec une très grosse colonie sur Cies. C’est l’époque de la reproduction, les couples sont au nid avec les œufs ou les poussins, et c’est toujours un spectacle amusant de voir les promeneurs imprudents s’approcher trop près et se faire bruyamment chasser de là !
Goéland leucophée
A part lui, peu d’oiseaux marins mais on retrouve avec plaisir le puffin des Baléares, qui à cette époque se ballade beaucoup.
Et à terre : le magnifique lézard ocellé, une bestiasse de 40 à 50 cm avec la queue !
lézard ocellé
Notre dernier arrêt en Galice est Baiona, où nous fêtons l’anniversaire de Babeth dans les bars de la vieille ville, très animée ce samedi soir !
Le 29 avril, nous appareillons depuis l’île d’Yeu vers l’Espagne, plus précisément la Galice. 300 milles à travers le golfe de Gascogne.
En fait nous avons rejoint le bateau depuis fin janvier. Nous devons mettre le bateau à sec au Crouesty, situé à l’entrée du golfe du Morbihan, pour divers travaux. Après quelques bons moments passés chez nos amis Marie-Thérèse et Henri, qui vont partir ce printemps avec leur voilier pour la Norvège, nous contournons le Finistère dans des conditions météo… pas faciles : nous devons attendre 6 jours à Camaret pour doubler la pointe du Raz.
Après quelques escales (Lesconil, île de Groix, Belle-île) nous attaquons le chantier au Crouesty début février : retouches de peinture, pose d’un moteur neuf,
installation d’un AIS (appareil qui « voit » les autres bateaux, leurs caractéristiques, leur route) , changements parcs batteries, démontage entretien remontage, etc.
Début avril nous sommes de nouveau à l’eau, et partons pour Belle-Ile avec Valentine, Manu et Chiara. Pas de pot, en pleine mer le moteur a des ratées puis s’arrête, et sans voiles nous dérivons sur les rochers de Houat… et sommes contraints de lancer un appel de détresse à la radio ! Un pêcheur vient nous prendre en remorque jusqu’au port du Palais (ça nous a coûté 300 €), et pendant que les autres visitent l’île, je m’occupe du moteur… qui n’est d’ailleurs pas en cause. Il s’agissait d’impuretés dans le réservoir de gazole, qui ont bouché l’arrivée ! Donc le nettoyage du réservoir, qu’on avait différé pour ne pas jeter les 100 l qu’il contenait, on l’a fait de retour au Crouesty, avant de repartir définitivement, cette fois ci, après livraison de notre génois tout neuf.
Puis, on va visiter les îles du sud : Hoedic, Noirmoutier, Yeu,
Noirmoutiermarais salant sur Noirmoutierdolmen marin sur l’île d’YeuPort-Joinville sur Yeu : un petit air du Sud
Après quelques jours d’attente d’une météo favorable sur 3 jours, nous quittons la France pour ce qui pourrait être un grand tour : Espagne Portugal, Maroc, Madère (?), Canaries, Cap Vert puis traversée de l’Atlantique dans l’hiver 2020-21. La suite n’est pas encore précisée.
La petite traversée pour la Galice se passe très bien. Petit temps, nous utilisons le spi tous les jours. Très peu de trafic, un cargo par ci par là. Plusieurs groupes de dauphins (communs à bec court) nous accompagnent un bout de chemin,
et quelques passereaux migrateurs se posent sur le bateau pour prendre un peu de repos. Il y a même cette hirondelle rustique qui rentre dans le bateau, se pose là, là et là, et même sur ma main tendue, et même sur la tête de Babeth, où, gazouillant gentiment, elle est restée tranquillement tout le temps de la vaisselle ! Elle finira par trouver un coin calme dans notre chambre pour y passer la nuit !
Mardi 1er mai à 23h30 nous arrivons dans le Ria de Viveiro. Malheureusement la mer, assez agitée à l’extérieur, rentre bien dans la ria et le mouillage tranquille près de la plage est plutôt compromis. Nous nous réfugions dans la marina de Viveiro et pouvons nous reposer.