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Trêve hivernale

Enfin le 14, nous quittons la ville et prenons un mouillage près de Port Racine, « le plus petit port de France »

Port Racine et son système original d’amarrage des bateaux

Le lendemain matin, promenade à terre (on est au pied du site de la Hague, traitement de déchets nucléaires en tous genres et « en même temps » site naturel). L’après midi, à la renverse du courant, nous passons le Raz, direction les îles anglo-normandes. Nous arrivons de nuit à Serk, et le premier mouillage prévu étant secoué par une bonne houle, nous contournons l’île pour prendre une bouée au nord ouest, dans la Grève de la ville, près du Port creux. Plus calme, en tous cas le soir. Le lendemain, ça bouge bien, et en plus on voit rien, la brume a envahi le site. Pour bien nous le signifier, la corne de brume installée sur le phare un peu plus haut, mugit toute les 30 secondes ! Bon ! On attends un peu que le temps se lève, et annexe à l’eau, débarquement à Port creux, très particulier !

On accède au port par un tunnel.

pour faire un tour de l’île

du haut de ces falaises, on contemple… le brouillard

Le soir nous déménageons de nouveau pour aller mouiller à Port à la jument, à l’abri du vent d’Est qui s’est levé. C’est joli, c’est calme… jusqu’au lendemain matin !

Mais en route pour la Bretagne ! Une bonne journée à la voile tranquille, avec accompagnement par quelques migrateurs (un pinson et un étourneau qui ont pris un peu de repos sur le bateau-taxi)

l’étourneau visiteur

et une panne de pilote automatique : rupture d’un flexible hydraulique. Ça c’est embêtant et nous oblige à nous poser à Paimpol, après un dimanche ensoleillé à Bréhat, pour attendre la pièce de rechange.

Décembre approche, les jours raccourcissent sérieusement et nous cherchons un point de chute pour faire des travaux sur le bateau. Le remplacement du moteur est décidé, nous avons une confiance trop limitée dans le vieux Perkins, qui nous a déjà coûté cher. Il faut aussi commander un génois (voile d’avant) neuf, suite à la destruction du vieux en mer du Nord, après 11 ans de loyaux services entre le 70è sud et le 70è nord. Et plein d’autres bricoles.

Nous rejoignons dans l’Aber Wrac’h  Marie-Thérese et Henri, rencontrés sur leur Luskell en Irlande il y a 3 ans.

Ils font une petite place à Nocciolino à Paluden, nous passons quelques bons moments ensemble puis partons faire la tournée famille, copains et maison.

Retour en janvier, après les fêtes !

La route du rhum

Non non on n’y est pas, et heureusement, car ça bastonne ! Mais on suit la course par internet, bien à l’abri dans le port de Cherbourg !

Petit retour en arrière : passage rapide en Belgique, en deux étapes à Ostende et Nieuwpoort. La cote n’est pas belle : très plate et longée d’énormes amas d’immeubles. La vieille ville de Nieuwpoort est jolie avec ses maisons de briques.

Je fais une bonne provision de ces excellentes bières belges, pas chères en plus, et je salue les phoques nonchalants sur la cale du port.

Arrivée en France le lundi 22 octobre, par le port de Calais. On n’y rentre pas comme ça : faire gaffe aux bancs de sable près de la côte, et appeler par radio les autorités pour passer entre les ferries qui vont et viennent à bon rythme. Et une fois passées les digues, on se trouve devant la porte de l’écluse donnant accès au port à flot… fermée, cause marée basse. Il y a des bouées d’attente, j’y passe la nuit, et c’est gratos.

Calais, Boulogne, Dieppe, Fécamp… avec leurs trésors d’architecture :

Calais
Boulogne sur mer
Dieppe
Dieppe, intérieur de l’église St Jacques
Fécamp
Fécamp : l’incroyable palais Bénédictine

La côte est une succession de falaises crayeuses que je ne peux longer de trop près, la mer étant un peu agitée.

Dieppe : plages de galets et falaises crayeuses

Puis Ouistréham, où Babeth me rejoins le 1er novembre.

Nous passons le Cotentin à la voile et à bonne allure, poussés par les forts courants dans ces secteurs, quand nous sentons un forte odeur de gas-oil dans le bateau : une des trappes de visites du réservoir s’est fendue ! Nous nous arrêtons dans la petite baie d’Omonville, par chance toute proche. Récupérer le gas-oil dans les fonds (environ 7 litres, dans des bidons), et attendre 2 h la renverse du courant pour revenir à Cherbourg que nous avions dépassé de 8 milles.

Là, nous pouvons réparer, mais pas repartir : le vent souffle de sud, et nous empêchera de passer le Raz Blanchard, la point ouest du Cotentin, où sévissent les plus forts courants de France.

Du coup on suit les aventures des concurrents du Rhum, les plus rapides auront rejoint la Guadeloupe et on sera toujours à Cherbourg !

Les Pays bas

2 nouveaux album sur l’onglé Photos

Et voilà, traversée la mer du Nord. On prévoyait la mer mauvaise, elle l’a été plus que prévu, le vent un peu plus fort et moins favorable, donc ça a été bien dur. Notre vieux génois (la grande voile d’avant) s’est déchiré à la fin de la deuxième nuit, on a réussi à l’enrouler et à gréer une petite voile, la trinquette. Mais on a pas réussi à joindre le port prévu, et atterri plus à l’est près de la frontière Allemagne Pays bas, à Lauwersoog, port de pêche très actif.

Ces bateaux vont pêcher dans les eaux très peu profondes des mers intérieures de la Frise, qu’il faut bien connaître pour ne pas s’échouer. Les bateaux à fort tirant d’eau doivent suivre des chenaux bien balisés, ou jouer avec les marées.

2 jours de repos et de prise de repères : la météo n’étant pas favorable par la mer, nous décidons de passer par les canaux. C’est possible nous dit un marin, et un site internet nous renseigne sur les ponts ouvrants et les écluses, avec caractéristiques et horaires d’ouverture de chaque ouvrage. La Hollande est sillonnée de canaux dont un certains nombre sont utilisables par un voilier sans avoir besoin de tomber le mat. Allons-y !

Expérience très agréable que cette navigation « intérieure ». Nous conduisons le bateau comme le camping car, sur une « route » longeant les prés (vaches, chevaux, moutons), traversant les villages, on peut s’amarrer sur pontons comme des parkings, champêtres ou urbains


Pas mal de ponts à passer, qui se lèvent en général à notre approche (surveillance par caméra ou personnel à poste sur les routes importantes ou dans les villes). Une organisation impressionnante et d’un coût sans doute très important (exemple les autoroutes qui passent sous le canal), qui n’est pas supporté par les plaisanciers. À quelques rares agglomérations on a du payer un droit de passage : le « pontier » nous a alors tendu un sabot au bout d’une canne pour qu’on y dépose quelques euros au passage.

Les pièces dans le sabot SVP !

Et après avoir visité les villes de Dokkum et Leeuwarden, nous nous amarrons à la marina de Sixhaven au centre d’Amsterdam. La traversée du fleuve Amstel par le ferry (pour piétons et 2 roues) gratuit nous amène en 10 mn directement au centre historique, un vaste ensemble sillonné de canaux, de petits ponts, de ruelles et de vieilles maisons. Cette vieille ville d’Amsterdam, c’est très beau, très vivant – beaucoup de touristes encore mais ils n’envahissent pas tout. Impressionnant : le nombre de vélos : une partie importante de la population se déplace ainsi en flot quasi ininterrompu, et quand on traverse une rue, il faut se méfier des voitures, des vélos qui ont leur piste dédiée, des scooters (pour beaucoup électriques donc silencieux). Cyclistes de tous ages, de toutes conditions, sur toutes sortes de cycles – le vélo hollandais étant bien représenté (noir, très grand, pas de frein avant, frein arrière par rétropédalage), – neufs, en couleurs, fleuris, rouillés, agrémentés de caisses de transport à l’avant (pour mettre 2 gamins ou des marchandises) de porte bébé, porte bagages, remorque, et de l’obligatoire sonnette pour virer les piétons de leur trajectoire ! Ting ting ! Et partout partout des vélos garés.

Impressionnant : ça sent le hakick (shit, marijeanne, beuh, pétard, chichon…) partout ! En plus des coffee shop dédiés à la consommation, ça fume quand même pas mal dans la rue ! Impressionnant le patrimoine naval présent sur les canaux, navigant ou pas. Il y a un album photo spécial bateaux pour ceux que ça intéresse.

Il y a aussi les musées (on a visité le Moco avec des expos de Banksy et de Icy&Sot) des monuments partout, et les centaines de maisons à fronton, plus ou moins de guingois (terrain meuble…), le spectacle permanent de la rue et des canaux, le street art caché par ci par là,

bref Amsterdam est à voir !

Puis on a repris la Straande mast route, la route mât dressé, par les canaux vers le sud. Moins marrant : la traversée d’Amterdam ne peut se faire que de nuit, à cause des ponts du chemin de fer et du trafic trop important de jour : un premier pont à 1h30, puis une série de ponts routiers, et le deuxième à 5 h, après un court sommeil de 2 heures.

on était en convoi avec 3 autres voiliers

De plus le canal est maintenant moins champêtre, et par la suite emprunte la route des péniches géantes entre les nombreux sites industriels, particulièrement au niveau de Rotterdam.

Mais avant nous avons fait halte à Gouda (rha-ou-da) d’où Babeth rejoindra la France en train. Jolie ville moyenne, capitale du fromage, de la gaufre à la mélasse (siroopwafel), de la faïence…

Encore quelques haltes dans de jolies petites villes, Willemstad et Zierikzee, perdues au milieu des lagunes mais reliées par canaux et ponts

Paysages différents en se rapprochant du littoral, immenses étendues d’eaux peu profondes, fréquentées par des milliers d’oiseaux migrateurs, en particulier les oies, très bruyantes le soir. Ces zones sont protégées de par leur intérêt pour les migrateurs, mais le contraste est fort avec les immenses zones industrielles et les cultures intensives environnantes.

puis jeudi 18 octobre, c’est la dernière écluse pour rejoindre la mer, après 209 milles par l’intérieur.

Direction la Belgique.

Norvège dernière

Voilà, dernier port en Norvège : Lista, presque le plus méridional du pays. Depuis quelques temps nous alternons navigations musclées en « pleine mer », toujours longeant la côte mais pas à l’abri des multitudes d’îles qui rendent la navigation en Norvège si aisée. Et la mer est mauvaise en ce moment, même si nous avons maintenant des vents plutôt favorables.

Nous faisons étape dans des petites villes bien sympa, Egersund, Rekefjord, Flekkefjord, Rasvaag. Nous rencontrons des navigateurs locaux, qui nous invitent chez eux, Ingrid et Jonni, puis Shannon et Oernulf. Ces derniers nous montrent une photo de leur bateau, avec lequel ils ont fait un tour de l’Atlantique il y a une dizaine d’années. Surprise, et incroyable coïncidence, nous reconnaissons le dit voilier, que nous avons photographié à Bergen, car il s’appelle … Babette !

Le bateau ne leur appartient plus maintenant, mais il continue sa vie !

A Rekefjord, même bien abrité au fond du fjord, nous prenons un vent violent max 50 nœuds, soit 90 km/h, nous poussant contre le quai en bois

Les villages sont jolis, avec des maisons plutôt blanches (toujours en bois), les fenêtres décorées

souvent avec des maquettes de bateaux. Mais cette façon de décorer les fenêtres  est valable pour tout le pays, avec aussi le fait de laisser briller une lumière en permanence derrière la vitre.

Rasvaag : un village répartit sur plein d’îlots dans un petit fjord, charmant.

Mais au fond, on voit l’état de la mer …

Nous scrutons sérieusement les sites météo, le temps est correct pour les 3 jours à venir, vent soutenu et de travers à ¾ arrière. L’état de la mer nous fait un peu peur quand même

Le vent est gentil, il souffle comme un malade, il mets la mer en vrac, après il se calme et dit : vous pouvez y aller maintenant ! Mais la mer est en vrac ! Enfin ça sera pendant la première journée, et on veut partir le matin pour arriver de jour sur les côtes hollandaises avec un trafic de navires plus intense.

Voilà, dernier soir en Norvège dans ce petit port, plutôt de pêche

et ajout sur le blog du dernier album de photos de Norvège, en attendant un album spécial street art, en cours d’impression.

Grands fjords, cascades et street art

Il fallait quand même visiter quelques fjords, en Norvège ! Nous avons loupé le plus grand et le plus intéressant, avec ses fameuses églises en bois debout, faute de temps (paradoxal!), mais il fallait être à Bergen pour retrouver la famille.

Après une petite virée dans les petites îles du secteur, pour leur faire goûter aux joies du voilier – navigation entre les îles, visite à terre avec l’annexe, navigation sous la pluie, mouillage à l’ancre dans de petits endroits tranquilles – nous avons profité de Bergen, amarrés en plein centre ville avec toute son animation, et les milliers de touristes déversés par les paquebots géants.

En dehors de quelques rues bondées (mais en fin d’après midi les paquebots s’en vont) Bergen est une jolie ville, avec son extraordinaire vieux quartier des affaires sur le port (Bryggen, classé Unesco), et plein de quartiers tranquilles de petites maisons en bois sur les pentes des collines.

Mais c’est souvent un mélange de différentes architectures qui apparaît,

laissant une place importante à l’art : statues, incrustations de céramiques dans les trottoirs, et plus récent : le street art, officiel ou pas. En voici quelques exemples, très variés, mais il y a un album photos complet sur ce blog.

Puis nous partons vers le Hardangerfjord, un des plus longs : 120 km depuis le fond jusqu’au premier passage vers les îles. Mais nous décidons de n’explorer qu’un de ses bras, car ces fjords ne se font qu’au moteur, c’est lent et long, de plus la météo est plutôt aux averses. Le Fyksesund, profond de 18 km, est assez étroit (350 m en moyenne), et nous rappelle les gorges que nous connaissons en France, mais que nous n’avons jamais parcourues en bateau !

Au fond, un ponton nous permet de passer la nuit (pas question de se mettre à l’ancre dans les fjords étroits, les fonds sont trop importants) et de faire une petite rando à terre. Là encore dépaysement : au niveau de la mer, on se croit en altitude dans un vallon alpin, d’autant qu’il y a à coté des maisons en bois quelques constructions en pierre et couvertes de larges lauzes.

Nous repartons vers Stavanger. A noter que depuis que nous redescendons du nord du pays, nous sommes toujours en attente de vents du secteur nord, donc nous sommes essentiellement au moteur… On savait par les récits que c’était comme ça, mais à ce point !

A Stavanger (4ème ville de Norvège avec 140 000 hab), nous passons entre 2 paquebots pour atteindre le ponton d’accueil.

Stavanger a conservé beaucoup de ses maisons en bois, le plus souvent peintes en blanc,

mais là aussi, les immeubles modernes de tous styles les côtoient. Ce qui a le plus retenu notre attention est l’omniprésence du street art, nous avons d’ailleurs loupé d’une journée le festival annuel du genre, avec des artistes renommés et diverses animations ( voir : http://www.nuartfestival.no/home ). Tant pis, nous avons parcouru toutes (ou presque !) les rues de la ville à la recherche des œuvres qui s’affichent aux yeux de tous. Des dessins de toutes tailles (10 cm à 15 m quand il s’agit de murs entiers de maisons), de toutes qualités, chacun appréciera, avec idées humoristiques, poétiques, politiques, esthétiques, il y en a pour tous les goûts, c’est fantastique !

Nous avons discuté avec une des permanentes du festival, qui se déroule chaque année ici depuis 2005, mais aussi à Oslo et Aberdeen en Écosse. C’est un art relativement éphémère, certaines œuvres sont peintes dans des bâtiments désaffectés, d’autres sur du matériel urbain (boîtiers de connexion, piliers…), mais avec le festival il y a une part d’officialisation et de reconnaissance d’un art de rue, les organisateurs recherchent (et trouvent relativement facilement) des propriétaires de locaux ou même de maisons d’habitation, pour se faire peindre la façade. C’est quoi l’art, quel est sa place ? On se pose la question en parcourant les rues, égayées par les facéties picturales de ces artistes. C’est en tous cas gratuit et visible par tous.

Nous repartons en excursion fjord, dans le Lysefjord. Pas très long, 38 km depuis son débouché dans un autre fjord, mais assez étroit et bordé de hautes falaises, bien plus impressionnantes que celles des gorges du Tarn. Les sommets de chaque coté s’élèvent à 700-1000 m, avec des parois parfois quasi verticales. La célèbre plateforme naturelle du Preikestolen est très courue, nous on l’a vue d’en bas, avec plein de petits randonneurs taille fourmis.

De nombreuses cascades descendent des sommets, alimentées par les fortes pluies de ces jours-ci.

Les endroits où accoster sont rares mais nous avons trouvé ce petit quai devant une ferme abandonnée, un des seuls endroits plats du fjord, avec même un petit troupeau de moutons. Nous y avons passé la nuit et avons nettement eu l’impression de camper au fond des gorges du Tarn.

La saison avance et nous abordons la dernière partie du voyage en Norvège, en parcourant rapidement le sud, tout en guettant soigneusement une fenêtre météo pour passer directement en Hollande, la côte danoise étant peu accueillante. Une traversée de 300 milles environ.

Galères de voyage

Nous quittons enfin Kristiansund, après 5 jours d’attente du mécano et de temps passé dans la cale moteur. Le vendredi précédent en fin d’après midi, en route vers le sud sous moteur avec le génois déroulé (un tout petit vent arrière), la pompe à eau de mer, organe essentiel pour le refroidissement du moulin, s’est arrêtée. Constaté par hasard, une grosse fumée blanche sortant du pot d’échappement, sans eau. Stop moteur immédiat, température 100°… Simultanément, le ciel très noir devant nous se rapproche, nous fond dessus :

une queue d’orage, coup de vent brusque et pluie, moi le nez dans le moteur et Babeth qui assure à la barre (enrouler le génois en vitesse et se laisser dériver, pas sans danger car nous sommes dans un fjord entre des îles). D’un coté, le ciel noir passe, le coup de vent s’estompe et nous pouvons remettre de la toile, pour avancer un peu dans le bon sens. De l’autre coté, je diagnostique la panne : rupture de l’entraîneur de la pompe, il faut aller en ville… à la voile. Le moteur peut marcher, mais uniquement tant qu’il n’a pas atteint la température de fonctionnement, ça peut aider pour une entrée de port, un amarrage, pas plus. En attendant le vent est retombé, et un léger courant nous fait reculer ! La météo nous prévoit un petit vent favorable dans la nuit, qui devrait nous permettre de rejoindre Kristiansund à 15 milles de là. OK on décide de ne pas lancer de « pan pan » à la radio, appel à l’aide pour remorquage, qui pourrait nous coûter fort cher. En plus on est quasiment seuls dans le secteur. On s’installe pour la nuit, toutes voiles dehors, Babeth prend le premier quart, pendant lequel les voiles pendent lamentablement (recul dû au courant) ou nous permettent d’avancer un tout petit peu par un petit souffle arrière.

notre trace en rouge. Lecture dans le sens de l’avancement, de droite à gauche.

Quand je prend mon quart vers 2 h, on a quasiment pas bougé. Mais la météo ne nous lâche pas, un petit vent se lève enfin et nous pousse vers le but, lentement d’abord puis à la prodigieuse vitesse de 4 nœuds ! Nous arrivons au port de Kristiansund à 8h30, poussé par un vent correct, grand voile affalée et génois diminué pour régler la vitesse, jusqu’au ponton d’accueil. Ouf !

Commande des pièces moteur au concessionnaire Volvo, c’est pas trop grave et je peux réparer moi même. Par contre je découvre qu’un silent-bloc du moteur a cassé, ça c’est plus embêtant ! Nous découvrons aussi que la pièce cassée est en stock dans notre réserve de pièces détachées, ça c’est la bonne surprise ! Pas besoin de la commander (cher et délai supplémentaire), quand à la pose, vu le temps de travail assez long (remplacer la pièce c’est rien mais il faut ré-aligner le moteur et l’arbre d’hélice) et coût de la main d’œuvre ici, 125 €/h, je me lance dans le chantier. Mercredi 15, tout est fini, on fait les pleins et on y va, 5 jours après notre arrivée.

Mais on a quand même profité de cette petite ville, une des capitales du klippfisk, le cabillaud (morue) salé et séché, pour être exporté dans le monde entier.

au musée du Klippfisk (fisk = poisson, pas autre chose !)
au musée du Klippfisk : le nu au pays de la morue !

Allez après on arrête de parler morue !

Il y a aussi une vivante association de restauration de bateaux anciens, avec des ateliers et des rampes de mise à l’eau comme autrefois.

le ber qui soutient le bateau glisse sur des rampes en bois graissés à la graisse de mouton

Dix jours avant c’était l’ordinateur de bord qui nous lâchait. Un bug de Windows semble-t-il après le changement de la pile alimentant l’horloge. L’ordi contient la cartographie reliée au GPS, instrument indispensable à la navigation ! Nous joignons Sandnessjoen, la première ville un peu importante, là une première intervention d’un spécialiste permet de redémarrer Windows et nous repartons le même soir. Mais 2 jours plus tard ça recommence.

ben il est où le problème ???

Nous allons à Trondheim, 4ème ville de Norvège, que nous comptions visiter. Malgré l’intervention de 2 spécialistes, l’ordi refuse de redémarrer Windows. Nous décidons alors d’acheter un ordi portable d’occasion, sur lequel on nous installe notre disque mémoire (un SSD de 500 Go), qui contient toute notre vie ! (on avait une sauvegarde, mais pas toute récente). L’ordi, ce n’est pas que la navigation (on a une solution de rechange sur tablette, mais moins efficace), c’est aussi toute notre mémoire, la musique, les films, les photos etc, vous voyez, quoi ! On doit quand même réinstaller différents logiciels, merci Eric qui nous a aidé, de loin !

le nouvel ordi, installé et fixé solidement sur la table à cartes

Nous avons tout de même profité de la ville qui est très sympa, avec beaucoup de maisons en bois peint, des petites ruelles plus ou moins animées,

et le célèbre ascenseur à vélo, un vrai casse gueule !

réussira ? Réussira pas ?
un coin rétractable monte le long du rail, il faut arriver à garder le pied dessus, la jambe bien raide

Ces ennuis nous ont fait perdre pas mal de temps et miné le moral. De plus la confiance dans le moteur est mise à mal et dans cette redescente vers le sud, on en a beaucoup besoin car on a un courant contraire et beaucoup de vent contraire également.

Dommage car la nature est magnifique en ce moment : les bruyères ont fleuri et les petits fruits permettent de se nourrir en se promenant !

le fruit de la ronce des marais, multe ici, lakka en Finlande
la myrtille

et on a pas le temps de bien en profiter, on doit tracer vers Bergen pour accueillir Valentine, Chiara et Manu. Et ce week end, on ne bouge pas, une petite tempête, vent de 25 nœuds hier, 30 à 35 aujourd’hui (rafales jusqu’à 45), nous fait prudemment rester au petit port de Runde.

dans le port de Runde, les anciens entrepôts
et la mer dehors !

On redescend

Après Alta, nous redescendons vers le sud, pour être à Bergen fin aout. Mais le nord du pays est dans un anticyclone, pas de vent. Nous faisons beaucoup de moteur pour rejoindre les Lofoten, pour visiter l’ouest de l’archipel et ses îles les plus isolées, Vaeroy et Rost. Autant la première est montagneuse et abrupte, autant la deuxième est plate et atypique.

la montagne au fond n’est pas sur Rost !

Mais pas loin s’élèvent des îlots escarpés qui abritent de grosses colonies d’oiseaux marins, et une des plus gosses colonies de macareux. Nous profitons d’une très belle journée calme pour faire un grand tour de ces îlots en bateau, avec de nombreux arrêts près des oiseaux.

En attendant du vent pour tracer vers le sud, nous profitons de la platitude de Rost pour s’y promener à vélo.

Et pour profiter du vent, nous appareillons à 8h du soir pour une « nuit » en mer, pour rejoindre directement l’archipel de Traena sur lequel passe le cercle polaire. En fait de nuit, le soleil se couche à 23h15 et se relève vers 3h, et il fait largement jour entre les 2.

la nuit à 2h30


Et maintenant quelques souvenirs illustrés :

La montagne

La Norvège est un pays de montagne. Mais ce qui nous étonne, nous, c’est la non-occupation de ces montagnes, on ne voit jamais une route, un village perché, des pâturages d’altitude, aucune trace humaine. On ne voit jamais une route ou une piste monter vers un col, vers des maisons. C’est en fait très dépaysant ! Les maisons sont systématiquement au bord de l’eau, voire même en partie sur l’eau avec des pilotis. Du coup la montagne est préservée.

soleil de minuit

Au nord du cercle polaire, le soleil ne descend plus sous l’horizon entre 2 dates autour du solstice d’été, selon la latitude. En fait, on voit le soleil descendre très obliquement de l’ouest vers le nord, pour atteindre un minimum et remonter en partant vers l’Est. Eh oui à 1h du mat le soleil est au nord ! Voir le soleil de minuit est une expérience originale, mais pas si enthousiasmante : on attend que le soleil « se couche » – pour cela nous on ne se couche pas – finalement il ne se couche pas non plus, nous oui à la fin, au final on a vu un pseudo coucher de soleil sans les magnifiques couleurs rouges des couchers de soleil sudistes. Un peu une arnaque, quoi ! De plus ce passage du soleil au nord est souvent masqué par des nuages, ou des montagnes en Norvège !

Du coup, il fait grand jour 24/24h.

Inconvénient : pour dormir il faut se forcer, et bien occulter toutes les ouvertures de la chambre. On a mis des doubles rideaux comme on a pu, mais il ne fait qu’une vague pénombre. On s’y est bien habitués.

Avantages : en bateau au mouillage, s’il se passe quelque chose la « nuit », on y voit très bien, les repères de mouillage sont toujours visibles. Et on n’allume plus de lumières, ni les feux de mouillage.

On a même essayé la navigation de nuit. Ben c’est pareil qu’une nav de jour.

Sternes et mouettes

A Andenes sur l’île de Andoya (Vesteraalen), à coté du port, les sternes arctiques nichent sur un terrain vague à coté de la route qui mène en ville.

Quand on passe à pied, les nicheurs les plus proches nous attaquent furieusement en piquant sur notre tête en criant « tek tek tek tek » et « kriaaaaa », sans nous toucher mais leur ardeur farouche est impressionnante !

Nous les avons également, en d’autres occasions, vues pourchasser sans relâche les goélands qui s’approchaient trop près des nids, même sans mauvaise intention (quoique, comment pouvons nous juger des intentions de ces cueilleurs opportunistes, qu’un œuf ou un poussin tente bien souvent)

Toujours à Andenes, nous filmons les mouettes tridactyles qui nichent sur les maisons. Chaque retour d’un conjoint au nid est salué d’un concert rituel de cris et gloussements, assourdissant quand les nids sont nombreux !

Les mouettes sont installées sur des maisons inoccupées, devinez pourquoi ?

Baleines

La Norvège est l’un des trois pays (avec le Japon et l’Islande) à continuer à chasser la baleine, malgré les cris d’alarme des écologistes et les interdictions internationales.

La Norvège établit ses propres quotas pour le nombre de baleines pouvant être tuées à des fins commerciales. Ce nombre n’a fait qu’augmenter, passant de 671 baleines de Minke en 2002 à plus de 1 000 aujourd’hui. Cependant, ces dernières années, moins de la moitié du quota établi a été effectivement atteint. La Norvège chasse une proportion croissante de femelles reproductrices, ce qui pourrait mettre en péril la survie à long terme des baleines de Minke dans l’Atlantique Nord. (Source IFAW)

On trouve du steak de baleine dans les supermarchés, mais on s’est abstenus.

organisateur de safari baleines/oiseaux de mer/aigle pêcheur etc

Heureusement il y a d’autres façons d’aborder les baleines, et ce commerce est florissant dans certains secteurs. A noter que sur la façade d’un organisateur de sorties découverte en mer ne figure pas la baleine de Minck…

Pour l’instant pendant notre périple le long des côtes, nous n’avons vu que de marsouins et une fois des dauphins. Et ce n’est pas faute de regarder !

Nombreux exemples d’architecture « osée »

à Tromso, des immeubles sur pilotis, à l’image de beaucoup de maisons du bord de l’eau, et des anciens petits quais de pêche

à Karasjok, le parlement sami, évoquant la tente de ce peuple nomade

la cathédrale de Tromso
un immeuble de Tromso
le musée de Rorvik
ensemble de maisons sur l’ile de Fleinvaer
A Kautokeino, un atelier d’artiste

La morue dans tous ses états

Le nord de la Norvège et particulièrement les Lofoten vivent à l’heure de la morue. Elle vient en masse du nord se reproduire en hiver dans les eaux du Vestfjord, immense baie au sud-est des Lofoten. Depuis des siècles, on vient de partout la pêcher, la sécher (autrefois sur les rochers maintenant sur des perches de bois à l’air marin) et l’expédier.

Et la vie ici est marquée profondément par ce poisson providentiel. Plutôt mort que vivant d’ailleurs…

le séchage à l’air libre de mars à juin
prêt à l’expédition

Les pêcheurs professionnels engrangent tandis que les amateurs se font photographier avec leur plus belle morue ( ? si, si), c’est maintenant un produit d’appel touristique, avec concours etc. Et si la morue est dans la cuisine, elle est aussi dans la déco, dans l’art,…

expo d’art à Svolvaer
enseigne de bistro à Nyksund
sur une maison à Fleinvaer

Dommage que sur ce blog on ne puisse pas reproduire l’odeur de fond omniprésente dans les villages. Et quand la morue n’est plus sur les séchoirs, fin juin, elle est dans les entrepôts bien aérés, les palettes circulent, bref ça sent !

nouvel album photo

à voir sur l’onglé photos.
C’est juste une petite partie des 1650 photos prises et gardées à ce jour pour la Norvège !

Il fait chaud !!!
nous sommes dans un anticyclone depuis plusieurs jours, vent quasi nul, chaleur … excessive ? On a, pour la première fois, sorti les petites tenues d’été. Mais on a pas encore installé les tauds de soleil, faut quand même pas se croire en Méditerranée !
Inconvénient du manque de vent : on n’avance qu’au moteur.


On redescend vers le sud en prenant la route intérieure, qui est beaucoup moins spectaculaire que celle qu’on a prise pour monter.  Mais on retrouvera la pleine mer au Sud-ouest des Lofoten, sur les archipels de Vaeroy et Rost.

Au pays same

Déjà, à Tromso, on est dans l’ambiance « grand Nord » : au port se préparent des bateaux pour le Spitzberg ou le Groenland, dont celui d’Isabelle Autissier, et dans les musées sont présentées des collections liées aux expéditions polaires (autant d’explorateurs comme Amundsen que de chasseurs de phoques, de baleines, d’ours – y’en a un qui à lui seul en a tué 713 en 40 ans ! – … tout ce qu’on peut tuer…) et à la vie des lapons. Ce dernier terme étant maintenant jugé péjoratif, on emploie le mot « same » .

Mais Tromso n’étant pas bien située pour une virée en voiture en pays sami, nous joignons Alta, 100 milles plus loin, et ce faisant nous passons le 70ème parallèle. Ce qui fait que Nocciolino aura voyagé entre le 70è sud en Antarctique, avec ses précédents propriétaires, et le 70è nord en Arctique. Comme la sterne arctique, mais celle-ci effectue cette migration tous les ans !

Coup de chance, très beau temps calme pour passer (au moteur) en pleine mer le cap de Sildmylingen avant de reprendre les fjords intérieurs vers Alta.

Et toujours des paysages magnifiques, comme au mouillage ce soir là

On découvre aussi les premiers rennes. Rien de bien extraordinaire, ce ne sont que des animaux d’élevage, comme des moutons. Mais on s’extasie aussi devant les moutons !

A Alta, nous nous posons dans une toute petite marina, et découvrons les extraordinaires gravures rupestres datant de l’âge de pierre, sur de la roche polie par les glaciers.

beaucoup ont été soulignées de peinture rouge
non peintes, elles sont très difficilement visibles

Dans différents coins de Scandinavie, on retrouve ces gravures datées de 2000 à 7000 ans. Elles décrivent la chasse et la pêche, les animaux attrapés, renne, ours, flétan…, les modes de chasse, arcs, lances, bateaux, ainsi que des objets ou des figures abstraites. A un certain moment, il y a 2000 ans, ces Hommes ont cessé de graver. Fascinant.

Nous louons une voiture et partons vers l’intérieur pour 3 jours dans le Finnmark, région qui couvre tout le nord de la Norvège. Plus vaste que la Belgique pour 75000 habitants. Nous avons découvert des paysages radicalement différents de la montagne abrupte que l’on côtoie depuis si longtemps : de vastes plateaux légèrement vallonnés couverts de forêts de bouleaux plus ou moins denses, entrecoupées de lacs et de tourbières.

ça s’appelle le « far North »

Faune et flore très pauvres, sauf en moustiques ! Infesté est le terme qui convient. On était prévenus, mais dès la fin de l’après-midi, il faut être bien couverts et badigeonnés de répulsif.

Nous nous sommes arrêtés à Kautokeino et à Karasjok, 2 villages de 3000 habitants aux maisons extrêmement dispersées, mais possédant des musées dédiés à la culture same vraiment bien faits, donnant envie d’en connaître plus et d’être là à différentes saisons.

vêtements de travail en peau
vêtements de fête

A Karasjok siège le parlement sami dans un batiment à l’architecture futuriste, mais faisant référence à la tente sami.

Depuis les années 70 et 80 – à l’occasion notamment de la lutte contre un grand barrage hydroélectrique – le peuple same a réussi à faire reconnaître ses droits et ce parlement, même si ses avis sont essentiellement consultatifs, en est une preuve. Les choses évoluent encore, les samis ayant obtenu le droit d’administrer eux-même leurs terres, et peut-être même bientôt les ressources locales.

Nous avons acheté des bricoles à quelques mamies qui vendaient de l’artisanat traditionnel

à l’arrière, une petite tente sami

mais vu aussi des œuvres d’artistes locaux qui mêlent modernité et tradition.

Pas de rennes dans tout ce secteur : en été ils sont sur la côte, les pâturages sont plus verts.

Par contre beaucoup de camping cars, de bus, de motos (et quelques vélos) sur la route du cap Nord.

Nous il faut qu’on redescende dans le sud, on a encore plein de choses à voir et la route est longue !

 

Lofoten

Et nous voilà à Bodo (Boudeuh), où nous pouvons commander une pièce du pilote automatique, et la recevoir quelques jours plus tard. Le 28 mai, Babeth prend l’avion pour Paris, et je continue seul sur les petites iles alentour. Bliksvaer, Landegode, Helligvaer, des petits coins sympa, voire extra ou mieux, ça ne manque pas.

Ces couleurs extraordinaires des îles basses, on ne s’en lasse pas.

Un coup de vent arrive, je me réfugie dans l’archipel de Helligvaer, dans un petit port naturel complété par un môle. Un habitant m’indique que je peux me mettre sur le ponton du petit bateau-taxi, je ne gênerai pas.

Très bien abrité, à cet emplacement le bateau ne ressent pas les 30 nœuds de vent que je prends dès que je monte sur les collines, à la découverte de la faune et de la flore de l’île.

Le 7 juin je retourne à Bodo accueillir Babeth, et 2 heures plus tard nos amis Alain et Anne-Marie qui viennent passer une semaine avec nous. J’ai changé la pièce du pilote, ça marche, hourra !

Et après un arrêt d’une nuit à Helligvaer, pour se tester un peu, c’est parti direction les Lofoten, une petite traversée de 40 milles, mais une première pour nos amis ! Même si Alain est allé un peu dormir pendant le trajet (décalage horaire entre l’Ardèche et le « grand Nord »?), tout s’est bien passé.

il faisait plutôt frais sur la mer

Les Lofoten, c’est maintenant une destination touristique à la mode en Norvège, autant en bateau que par tout autre moyen de transport. Le « mur des Lofoten », est une grande chaine de montagnes abruptes qui barre l’océan sur la route du Nord. Chaine perméable puisque composée de 5 grandes îles séparées par des fjords étroits, et d’une miriade de petites îles et îlots. Une de ses autres caractéristiques : depuis toujours c’est une région où l’on pêche la morue qui vient du Nord en hiver, et que l’on laisse sécher en pein air jusqu’en juin.

Dès l’arrivée dans le petit port de Reine, on comprend :

il manque les têtes, qui sont séchées à part pour être exportées en Afrique…

j’ai compté 4000 morues pour 50 m de séchoir ! Dans chaque village des dizaines et des dizaines de séchoirs ! Des millions (?) de morues pendues ! Eeeet… l’odeur qui va avec ! Très forte, entêtante, c’est en cette saison un des traits de caractère de Lofoten. On s’y fait…

Et nous avons pu faire découvrir à nos hôtes ce mode de vie particulier de voilier, marin, nomade, de mouillage enchanteur en petit port pittoresque, avec découverte de la vie sauvage : le pygargue houspillé par le grand corbeau et la corneille mantelée, la parade du tétras lyre sur sa place de chant, la rencontre en mer avec 2 splendides plongeons à bec blanc,

les sternes arctiques, la morue au bout de la ligne, ça c’est pour le repas du soir, ou les moules ramassées à marée basse.

Et, même si le beau temps est « occasionnel » et frais, voire très frais, de belles récompenses égayent les journées.

Ballades à terre, ou en bateau pour découvrir certains fjords inaccessibles : le célèbre Trollfjord (attention chute de pierres).

Les amis repartis, nous continuons encore un peu sur les Lofoten. A Henningsvaer où nous nous amarrons à un vieux quai en bois,

nous découvrons les peintures murales d’un artiste norvégien, Pobel, qui en a réalisé dans différents coins des Lofoten, une à l’entrée du port,

une autre sur la petite ile de Gimsoy, où nous avons débarqué les vélos pour la chercher dans la campagne. Cela faisait partie d’un projet réalisé avec un autre artiste, sur des maisons abandonnées.

Malheureusement, la plupart ayant été peintes sur les bardages en bois de ces vieilles maisons, elles n’ont pas résisté au climat arctique !

Nous sommes passés plus au nord, dans le Vesteralen, avec… des montagnes magnifiques ! Et des macareux ! Et du mauvais temps :

on doit vraiment passer là ?

Bon, on se réfugie dans le gros port de pêche de Myre, amarré au ponton des pêcheurs, ce qui nous permet de détailler leur matériel. Actuellement, nous dit l’un d’eux, ils sont occupés par la pêche au flétan (halibut), en posant de longues lignes par grand fond.

Les paysages sont dominés par d’abruptes montagnes (500 à 800 m) sur une côte très découpée, où se nichent de petits ports, avec un habitat très diffus. Les montagnes sont désertes, seule la côte est utilisée.

le petit port de Nykvag

Les norvégiens sont un peuple marin, ils construisent près de l’eau, en partie sur pilotis souvent, ils ont tous un bateau, même très petit pour aller à la pêche, ou sur les îles où ils ont une maison. Et aux touristes ils proposent des activités en bateau, des sorties pêche ou « safaris » oiseaux marins et aigle pêcheur (le pygargue) !

Le reste en photos sur le deuxième album de Norvège (onglé photos).