Au pays same

Déjà, à Tromso, on est dans l’ambiance « grand Nord » : au port se préparent des bateaux pour le Spitzberg ou le Groenland, dont celui d’Isabelle Autissier, et dans les musées sont présentées des collections liées aux expéditions polaires (autant d’explorateurs comme Amundsen que de chasseurs de phoques, de baleines, d’ours – y’en a un qui à lui seul en a tué 713 en 40 ans ! – … tout ce qu’on peut tuer…) et à la vie des lapons. Ce dernier terme étant maintenant jugé péjoratif, on emploie le mot « same » .

Mais Tromso n’étant pas bien située pour une virée en voiture en pays sami, nous joignons Alta, 100 milles plus loin, et ce faisant nous passons le 70ème parallèle. Ce qui fait que Nocciolino aura voyagé entre le 70è sud en Antarctique, avec ses précédents propriétaires, et le 70è nord en Arctique. Comme la sterne arctique, mais celle-ci effectue cette migration tous les ans !

Coup de chance, très beau temps calme pour passer (au moteur) en pleine mer le cap de Sildmylingen avant de reprendre les fjords intérieurs vers Alta.

Et toujours des paysages magnifiques, comme au mouillage ce soir là

On découvre aussi les premiers rennes. Rien de bien extraordinaire, ce ne sont que des animaux d’élevage, comme des moutons. Mais on s’extasie aussi devant les moutons !

A Alta, nous nous posons dans une toute petite marina, et découvrons les extraordinaires gravures rupestres datant de l’âge de pierre, sur de la roche polie par les glaciers.

beaucoup ont été soulignées de peinture rouge
non peintes, elles sont très difficilement visibles

Dans différents coins de Scandinavie, on retrouve ces gravures datées de 2000 à 7000 ans. Elles décrivent la chasse et la pêche, les animaux attrapés, renne, ours, flétan…, les modes de chasse, arcs, lances, bateaux, ainsi que des objets ou des figures abstraites. A un certain moment, il y a 2000 ans, ces Hommes ont cessé de graver. Fascinant.

Nous louons une voiture et partons vers l’intérieur pour 3 jours dans le Finnmark, région qui couvre tout le nord de la Norvège. Plus vaste que la Belgique pour 75000 habitants. Nous avons découvert des paysages radicalement différents de la montagne abrupte que l’on côtoie depuis si longtemps : de vastes plateaux légèrement vallonnés couverts de forêts de bouleaux plus ou moins denses, entrecoupées de lacs et de tourbières.

ça s’appelle le « far North »

Faune et flore très pauvres, sauf en moustiques ! Infesté est le terme qui convient. On était prévenus, mais dès la fin de l’après-midi, il faut être bien couverts et badigeonnés de répulsif.

Nous nous sommes arrêtés à Kautokeino et à Karasjok, 2 villages de 3000 habitants aux maisons extrêmement dispersées, mais possédant des musées dédiés à la culture same vraiment bien faits, donnant envie d’en connaître plus et d’être là à différentes saisons.

vêtements de travail en peau
vêtements de fête

A Karasjok siège le parlement sami dans un batiment à l’architecture futuriste, mais faisant référence à la tente sami.

Depuis les années 70 et 80 – à l’occasion notamment de la lutte contre un grand barrage hydroélectrique – le peuple same a réussi à faire reconnaître ses droits et ce parlement, même si ses avis sont essentiellement consultatifs, en est une preuve. Les choses évoluent encore, les samis ayant obtenu le droit d’administrer eux-même leurs terres, et peut-être même bientôt les ressources locales.

Nous avons acheté des bricoles à quelques mamies qui vendaient de l’artisanat traditionnel

à l’arrière, une petite tente sami

mais vu aussi des œuvres d’artistes locaux qui mêlent modernité et tradition.

Pas de rennes dans tout ce secteur : en été ils sont sur la côte, les pâturages sont plus verts.

Par contre beaucoup de camping cars, de bus, de motos (et quelques vélos) sur la route du cap Nord.

Nous il faut qu’on redescende dans le sud, on a encore plein de choses à voir et la route est longue !

 

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