Après Alta, nous redescendons vers le sud, pour être à Bergen fin aout. Mais le nord du pays est dans un anticyclone, pas de vent. Nous faisons beaucoup de moteur pour rejoindre les Lofoten, pour visiter l’ouest de l’archipel et ses îles les plus isolées, Vaeroy et Rost. Autant la première est montagneuse et abrupte, autant la deuxième est plate et atypique.

Mais pas loin s’élèvent des îlots escarpés qui abritent de grosses colonies d’oiseaux marins, et une des plus gosses colonies de macareux. Nous profitons d’une très belle journée calme pour faire un grand tour de ces îlots en bateau, avec de nombreux arrêts près des oiseaux.
En attendant du vent pour tracer vers le sud, nous profitons de la platitude de Rost pour s’y promener à vélo.
Et pour profiter du vent, nous appareillons à 8h du soir pour une « nuit » en mer, pour rejoindre directement l’archipel de Traena sur lequel passe le cercle polaire. En fait de nuit, le soleil se couche à 23h15 et se relève vers 3h, et il fait largement jour entre les 2.

Et maintenant quelques souvenirs illustrés :
La montagne
La Norvège est un pays de montagne. Mais ce qui nous étonne, nous, c’est la non-occupation de ces montagnes, on ne voit jamais une route, un village perché, des pâturages d’altitude, aucune trace humaine. On ne voit jamais une route ou une piste monter vers un col, vers des maisons. C’est en fait très dépaysant ! Les maisons sont systématiquement au bord de l’eau, voire même en partie sur l’eau avec des pilotis. Du coup la montagne est préservée.
soleil de minuit
Au nord du cercle polaire, le soleil ne descend plus sous l’horizon entre 2 dates autour du solstice d’été, selon la latitude. En fait, on voit le soleil descendre très obliquement de l’ouest vers le nord, pour atteindre un minimum et remonter en partant vers l’Est. Eh oui à 1h du mat le soleil est au nord ! Voir le soleil de minuit est une expérience originale, mais pas si enthousiasmante : on attend que le soleil « se couche » – pour cela nous on ne se couche pas – finalement il ne se couche pas non plus, nous oui à la fin, au final on a vu un pseudo coucher de soleil sans les magnifiques couleurs rouges des couchers de soleil sudistes. Un peu une arnaque, quoi ! De plus ce passage du soleil au nord est souvent masqué par des nuages, ou des montagnes en Norvège !
Du coup, il fait grand jour 24/24h.
Inconvénient : pour dormir il faut se forcer, et bien occulter toutes les ouvertures de la chambre. On a mis des doubles rideaux comme on a pu, mais il ne fait qu’une vague pénombre. On s’y est bien habitués.
Avantages : en bateau au mouillage, s’il se passe quelque chose la « nuit », on y voit très bien, les repères de mouillage sont toujours visibles. Et on n’allume plus de lumières, ni les feux de mouillage.
On a même essayé la navigation de nuit. Ben c’est pareil qu’une nav de jour.
Sternes et mouettes
A Andenes sur l’île de Andoya (Vesteraalen), à coté du port, les sternes arctiques nichent sur un terrain vague à coté de la route qui mène en ville.
Quand on passe à pied, les nicheurs les plus proches nous attaquent furieusement en piquant sur notre tête en criant « tek tek tek tek » et « kriaaaaa », sans nous toucher mais leur ardeur farouche est impressionnante !
Nous les avons également, en d’autres occasions, vues pourchasser sans relâche les goélands qui s’approchaient trop près des nids, même sans mauvaise intention (quoique, comment pouvons nous juger des intentions de ces cueilleurs opportunistes, qu’un œuf ou un poussin tente bien souvent)
Toujours à Andenes, nous filmons les mouettes tridactyles qui nichent sur les maisons. Chaque retour d’un conjoint au nid est salué d’un concert rituel de cris et gloussements, assourdissant quand les nids sont nombreux !
Les mouettes sont installées sur des maisons inoccupées, devinez pourquoi ?
Baleines
La Norvège est l’un des trois pays (avec le Japon et l’Islande) à continuer à chasser la baleine, malgré les cris d’alarme des écologistes et les interdictions internationales.
La Norvège établit ses propres quotas pour le nombre de baleines pouvant être tuées à des fins commerciales. Ce nombre n’a fait qu’augmenter, passant de 671 baleines de Minke en 2002 à plus de 1 000 aujourd’hui. Cependant, ces dernières années, moins de la moitié du quota établi a été effectivement atteint. La Norvège chasse une proportion croissante de femelles reproductrices, ce qui pourrait mettre en péril la survie à long terme des baleines de Minke dans l’Atlantique Nord. (Source IFAW)
On trouve du steak de baleine dans les supermarchés, mais on s’est abstenus.

Heureusement il y a d’autres façons d’aborder les baleines, et ce commerce est florissant dans certains secteurs. A noter que sur la façade d’un organisateur de sorties découverte en mer ne figure pas la baleine de Minck…
Pour l’instant pendant notre périple le long des côtes, nous n’avons vu que de marsouins et une fois des dauphins. Et ce n’est pas faute de regarder !
Nombreux exemples d’architecture « osée »
à Tromso, des immeubles sur pilotis, à l’image de beaucoup de maisons du bord de l’eau, et des anciens petits quais de pêche
à Karasjok, le parlement sami, évoquant la tente de ce peuple nomade





La morue dans tous ses états
Le nord de la Norvège et particulièrement les Lofoten vivent à l’heure de la morue. Elle vient en masse du nord se reproduire en hiver dans les eaux du Vestfjord, immense baie au sud-est des Lofoten. Depuis des siècles, on vient de partout la pêcher, la sécher (autrefois sur les rochers maintenant sur des perches de bois à l’air marin) et l’expédier.
Et la vie ici est marquée profondément par ce poisson providentiel. Plutôt mort que vivant d’ailleurs…


Les pêcheurs professionnels engrangent tandis que les amateurs se font photographier avec leur plus belle morue ( ? si, si), c’est maintenant un produit d’appel touristique, avec concours etc. Et si la morue est dans la cuisine, elle est aussi dans la déco, dans l’art,…



Dommage que sur ce blog on ne puisse pas reproduire l’odeur de fond omniprésente dans les villages. Et quand la morue n’est plus sur les séchoirs, fin juin, elle est dans les entrepôts bien aérés, les palettes circulent, bref ça sent !