Tous les articles par nocciolino

La vie en voilier

 

On a pas beaucoup raconté ça, mais ça nous occupe beaucoup !

Aller de criques en ports, sur une mer pas toujours accueillante, une météo pas toujours compréhensive – on voudrait du vent dans la journée, mais pas trop, style 10 à 15 nœuds, et dans la bonne direction s’il vous plait, et pas la nuit pour dormir tranquille…

Avant de partir si on est dans un port, ravitaillement en bouffe et en eau pour plusieurs jours, car ici les villages sont rares, et les épiceries parfois microscopiques. Si on est dans un port, on a l’électricité et on fait le ménage dans le bateau, à l’aspirateur comme à la maison. Et on va à la laundry pour la lessive. Il y a bien sûr des douches plus commodes que sur le bateau.

On a parfois aussi des connections internet, très utiles pour la météo. Et aussi mails et mise à jour du blog. On peut aussi écouter la radio française (pas de journaux français dans ces petites localités). Il faut en profiter, après c’est le désert.

On définit la ou les étapes suivantes, en fonction de la météo, et en étudiant les guides pour voyageurs en voilier, qui décrivent les côtes, les mouillages, les difficultés de navigation, les courants de marée. Ça et les cartes marines, qui sont sur l’ordi.

DSC07318

Avec tout ça et le GPS qui nous place précisément sur la carte, la navigation devient facile !

Une fois partis, on hisse les voiles, et on laisse faire le vent. Une fois les voiles bien réglées, le pilote automatique tient la barre au bon cap, on se contente de surveiller ; on est pas tout seuls en mer,

29 env Tobermory Mull 03

celui la faut pas l'embeter
celui la faut pas l’embeter
les ferries de l'Ecosse
les ferries de l’Ecosse

mais les dangers liés à la côte (hauts fonds, récifs…) sont déjà repérés lors de la préparation à la navigation, et la route prévue en tient compte. En tâche de fond, on surveille donc si le bateau est sur sa route, ou si l’on change pour aller s’approcher de quelque chose (dauphins, oiseaux, curiosité sur la côte), on ré-évalue la situation. Si le vent change, en direction : il faut régler les voiles, en force : il faut modifier la voilure (augmenter ou diminuer la surface).

A part ça, quand tout est stable et clair, on bulle ! Le bateau avance à une vitesse de l’ordre de 5 à 10 km/h, donc ça laisse le temps.

La grande activité : quand on est près des côtes on se régale des paysages, mais dès qu’on est loin ou hors de vue : regarder la mer ! Et se laisser bercer par les mouvements du bateau et le bruit de l’étrave qui fend l’eau.

Bricoler, si ça ne bouge pas trop. Il y a toujours à faire. Réparer ceci, changer cela, régler ce truc, reserrer les boulons. Ou laver, ranger… Il y a beaucoup de choses qu’on devrait faire quand on est au port, mais alors on préfère aller se ballader. Donc…

Faire à manger, puis apéro et repas ! Et entre les repas, grignoter, café…

Trier et traiter les photos de jours précédents, pour le blog en particulier.

Et écrire des textes pour le blog ou les mails qu’on enverra au prochain point de connexion.

Chercher dans la doc les infos sur les mouillages, les endroits à voir, les abris en cas de coup de vent (pour les jours suivants, parce que pour la traversée en cours, c’est déjà vu)

Bouquiner

Faire de l’anglais (Babeth avec la méthode à Mimile)

Pêcher (à la traine, c’est pas très actif, ni très fructueux)

Ecouter de la musique en faisant des jeux à l’ordi (tout en gardant un oeil sur la carte marine en dessous)

ou … faire une sieste, allongé dans le cockpit. Suivie d’une deuxième.

 

Arrivés au mouillage, on tourne un peu pour trouver la bonne situation, la bonne profondeur (attention à la hauteur d’eau qui varie avec la marée) et on jette l’ancre en lachant 20 à 30 m de chaine.

54 Jura near Corryvreckan 04
un à la barre, l’autre à l’ancre

On tire au moteur pour voir si ça tient, des fois on doit reprendre si l’ancre n’a pas accroché. Au bout de quelques essais infructueux il nous arrive de changer de coin. Parce que si ça tient mal, et que le vent se lève la nuit…. Angoisse !

Après, si l’on veut aller à terre : le cinéma de l’annexe ! Dans les petits trajets sur mer facile, on la tire derrière nous. Sinon on la remonte sur le pont, et bien arrimée. Elle pèse un âne mort, j’ai gréé un palan sur le mât pour la soulever. Si les trajets à faire sont un peu longs ou s’il y a du vent, on y rajoute son moteur, fixé sur le balcon arrière. Et rajouter la nourice, le réservoir d’essence. Et les rames. Une fois le moteur est tombé en rade au milieu d’un trajet ravitaillement, avec un fort vent, heureusement que les rames étaient là !

Une fois dans l’annexe pour aller à terre, on a pas toujours un accostage facile. Le mieux : un ponton pour petits bateaux, où l’on trouve toujours une place, un plan incliné de mise à l’eau, un quai. Sinon c’est la plage, les rochers, couverts d’algues et glissants… Si plage, il faut remonter l’annexe une certaine distance sur le sable (calcul de la remontée de l’eau en fonction du temps que l’on va passer à terre, et rajouter l’âge du capitaine!), et vu son poids, c’est bien dur pour nos pauvres articulations !

8 Oronsay 03

15 Puilladobhrain et Clachan 02

 

Il est rare que l’on navigue la nuit, c’est réservé aux traversées sans étape possible, on préfère dormir au calme. Mais si c’est le cas, on s’organise pour se relayer à la navigation, les dernières fois on a partagé la nuit en 2 . Ici c’est bien, les nuits sont très courtes, le premier quart voit le crépuscule, l’autre voit l’aube.

le soleil se couche, on se prépare à la navigation nocturne
le soleil se couche, on se prépare à la navigation nocturne

La navigation de nuit, c’est très spécial. Inquiétant quand le vent et la mer sont un peu forts, cool quand tout est stable et relativement calme.

Le radar est mis en route, pour mieux voir les autres bateaux. Si la visibilité est faible, c’est essentiel, sinon les feux de navigation (ou autres lumières pour les gros navires) se voient bien, mais il faut être aux aguets. Le radar nous permets cependant de savoir exactement leur position et leur déplacement. Mais voir un gros machin évoluer à quelques milles de nous (ça fait quand même quelques km) est toujours angoissant. On préfère être seuls sur l’eau. A part ça, on fait la même chose que de jour, sauf qu’il y en a un qui dort. Sauf que de nuit, la vision de la mer, la perception des bruits, l’impression de vitesse sont changés. Et que pour compenser le manque de sommeil, le crépuscule et l’aube sont de grands moments.

et à la fin, le soleil se relève
et à la fin, le soleil se relève

En attendant la prochaine, on fait des sauts de puce (de mer) de loch en loch dans les Hébrides extérieures (Western isles) en Ecosse. Principales difficultés : les entrées parfois étroites et encombrées de rochers, et les courants de marée à bien apréhender.

DSC07349
les 2 perches marquent le debut du rocher

 

 

Une ile pour ornithos

Je n’avais pu y aller car la mer était mauvaise et le mouillage devant l’ile de Lunga est trop exposé. Mais après avoir récupéré Babeth à Oban après son petit séjour en France, il a fait 2 jours de temps calme et nous avons tenté le coup. Le petit archipel de Treshnish isles n’était pas bien loin, à 19 milles de Tobermory où nous avons passé une nuit, histoire de revoir cette sympathique petite ville, très touristique, et de faire les pleins de gasoil et d’eau.

31 Tobermory 7

Au passage, nous avons rencontré le fameux chat de Tobermory, qui fait l’objet d’un bouquin de photo vu en librairie à Oban !

 

une vedette fort occupée
une vedette fort occupée

Treshnish est juste à l’ouest d’une des péninsules de l’ile de Mull, de petites iles en pleine mer avec des falaises : lieu de prédilection pour les oiseaux marins, qui viennent s’y reproduire. Le mouillage est calme, impec ! Nous jetons l’ancre sur fond de sable, bien assurée, et nous nous jetons dans l’annexe avec jumelles et lunette ; nous ne sommes pas seuls, le coin est réputé : quelques voiliers sont à l’ancre et deux petits bateaux de tourisme ont déchargé leur cargaison.

Après avoir trouvé un coin correct pour laisser l’annexe (à l’abri des vagues et en calculant ce que fera la marée), on comprend pourquoi il y a des visiteurs : les macareux nichent sur des rebords de falaises très accessibles et sont très confiants, on les approche à 1mètre cinquante !

35 Trenish isl - Luga 13

35 Trenish isl - Luga 06

Il fait très beau, la pelouse est confortable, les oiseaux font le spectacle (c’est très rare de pouvoir observer des animaux sauvage d’aussi près sans les gêner, et les gens faisaient attention). On ne voit pas de petits, ils sont dans les terriers bien à l’abri et les parents n’ont pas l’air inquiets.

La plupart des visiteurs restent là, pas loin de l’endroit où les bateau-taxi les déposent pour une heure. Un sentier nous conduit plus loin le long des falaises, des macareux sont partout, ayant fait leur terrier dans les pentes rocheuses. Il y a aussi quelques pingouins torda,

et quelques cormorans huppés dans des anfractuosités.

35 Trenish isl - Luga 53
pingouin torda
cormoran huppé dans son nid
cormoran huppé dans son nid

Au bout de 500 m on se trouve en face d’un rocher détaché, Dun cruit, qui accueille une grosse colonie de guillemots de Troïl, plus quelques dizaines de mouettes tridactyles. Il faut être patient pour finir par apercevoir (à la lunette) les poussins, à l’abri du ventre des parents qui nous tournent le dos.

guillemot de Troïl
guillemot de Troïl

De temps en temps un adulte atterrit avec un poisson dans le bec (et peut-être d’autres dans le jabot). Il arrive un peu n’importe où dans la colonie et se déplace ensuite longuement pour retrouver sa famille. On ne voit pas le nourrissage du poussin, l’adulte nous tournant le dos. Le boucan dans la colonie est assourdissant, et le spectacle permanent.

En fin d’après midi on était seuls sur l’île, à profiter du soleil qui baissait et des macareux. Mais il a fallu repartir au bateau, le vent devant tourner la nuit, on devait se réfugier sur un autre mouillage. En partant on entendait « chanter » les phoques posés sur leurs rochers. Ça ressemble assez aux chants des loups.

Souvent ces petites îles abritent des colonies d’oiseaux marins (les pélagiques : ceux qui ne vont à terre que pour se reproduire, et encore, à terre c’est des rochers escarpés, face à la mer et ses humeurs, peu accessible pour les humains), et sur Small islands (Canna, Rum, Eigg et Muck, que nous avons visitées) on retrouve les macareux, les mouettes tridactyles et autres pingouins

mouette tridactyle : presque tous les nids sont garnis de poussins
mouette tridactyle : presque tous les nids sont garnis de poussins

Sans oublier les phoques, bien sûr, qui se posent sur les rochers pour nous regarder passer…

DSC07003
phoques gris, en arrière plan les montagnes de l’île de Skye

 

Magnifique Écosse

Et le périple continue, ponctué de magnifiques mouillages dans des loch enchanteurs,

25 Gometra Mull 05_redimensionner
Gometra sur Mull
Tinker's hole, près d'Iona
Tinker’s hole, près d’Iona

de balades à terre dans des pâtures (car si les moutons ne tondent pas c’est quand même plus difficile : la fougère est omniprésente et pleine de tiques), en ce moment chaque brebis a son agneau, on ne s’en lasse pas

premier plan : une brebis. Au fond : des linaigrettes.
premier plan : une brebis. Au fond : des linaigrettes.

Le terrain est souvent très humide, voire tourbeux, signalé alors par les linaigrettes (plante des tourbières à petits pompons blancs). Mais pour apprécier pleinement les paysages, qu’en bateau on ne voit qu’au raz de l’eau, il faut grimper sur les collines proches, le résultat est souvent spectaculaire.

Ou des visites plus « touristiques » comme les anciennes carrières d’ardoise sur l’île d’Easdale, ou Oban, une grande ville de 8000 habitants, d’où Babeth repart pour un séjour à Paris auprès de ses parents.

On peut aussi relater notre passage du fameux Corryvreckan, ce dangereux détroit entre les îles de Jura et de Scarba. Si l’année dernière on était passé sans souci, cette fois-ci on a loupé la marée de pas grand-chose sans doute, mais le courant s’est inversé au moment où on entrait dans le détroit, et au moteur à fond on a mis 1 heure pour parcourir le pauvre petit mille marin, en se demandant avec angoisse si on allait y arriver. Le demi-tour signifiait affronter des tourbillons et des « overfalls » , vagues creusées par le courant et déferlantes que l’on apercevait derrière nous.

10 Corrywreckan 3_redimensionner

En marron : la trace de notre passage 2017, comparée à celle de 2016, en vert, au bon moment : à l’étale c’est à dire juste au moment où le courant s’inverse, la trace est droite. Celle du haut, cette année, titubante ! J’vous jure, m’dame, c’est pas le whisky, c’est les remous qui dévient la route et nous font avancer en crabe, sans que l’on s’en rende vraiment compte, si l’on ne suit pas la trace donnée par le GPS sur l’écran. Et ben on était pas bien fiers ! La suite dans le détroit du Sound of Luing, on avait le courant pour nous, mais régulier sans remous, comme du bowling !

Pour la météo jusqu’à présent on a eu de la chance, beaucoup de soleil, mais depuis 10 jours ça s’est bien dégradé, avec des passages de dépressions au large, apportant surtout du vent un peu trop fort, contraignant à rester dans un abri bien choisi. Ça fait des mers un peu fortes aussi, compromettant la visite de certaines petites iles sans abri sûr : j’ai ainsi loupé Treshnish isles, sur lesquelles on peut approcher les macareux. Bon on se console avec les bernaches du Canada

18 Kerrera 04_redimensionner

Les jours sont d’une longueur étonnante : lever du soleil 4h30, coucher 22h17 ! Il ne reste pas beaucoup de temps pour la nuit, qui n’est pas noire. J’ai pu tester cette nuit où les vagues rentraient quand même dans la baie qui semblait abritée. Impossible de dormir, le bateau bougeait trop ! Déménagement à 2 h pour replonger l’ancre de l’autre coté de l’ile, 2 milles plus loin, où c’était parfaitement calme. Ben je me suis recouché il faisait déjà jour…

26 Laggan Bay Mulll 05_redimensionner

Feis ile 2017

26 mai : nous touchons l’Écosse par l’île d’Islay, 11 jours après avoir quitté Paimpol. Ça a bien marché, on a pas voulu trop trainer, un peu fatigués mais on a profité des vents portants.

Feis ile, le festival whisky and music sur l’ile d’Islay. Cette petite île de 15 km sur 30 compte une dizaine de distilleries parmi les plus célèbres d’Ecosse : Lagavullin, Bowmore, Laphroaig… Arrivant d’Irlande du nord, après une journée à naviguer dans le brouillard, on a mouillé à Bowmore pour aller voir sur terre. Le tout petit port n’a pas de place pour le bateau, on y va en annexe.
Le principe du festival : les distilleries font l’une après l’autre une journée portes ouvertes, avec musique et diverses manifestations, plus d’autres évènements répartis sur l’île. Nous sommes allés en vélo à un hotel de luxe qui ouvrait ses jardins au public, bon on a aussi circulé dans les couloirs du château, qui abritait entre autres une « dégustation guidée »

DSC06087

Première surprise : les whiskies sont renommés et chers, mais l’ambiance est plutôt détendue, voire populaire, et internationale.

Mais pas de musique ce jour là.

Le lendemain nous nous rendons à la distillerie de Lagavullin, après avoir déplacé le bateau à Port Ellen. Là, bonne surprise. L’établissement distribue du whisky, de trois qualités différentes, une scène avec différents groupes de musique, des stands (dont la RSPB, l’équivalent anglais de la LPO). Plus tard, un peu par hasard, nous entrons dans un hangar où commençait un véritable show en l’honneur du Lagavullin. Un bar, des salariés de la distillerie, qui haranguent la quarantaine d’amateurs présents, surtout des jeunes :

– vous aimez le whisky ?

– ouaiiiis !

– Vous l’aimez vraiment ?

– yeaaaah !

Et ils racontent des histoires sur le whisky, sur leur distillerie, avec humour (les gens rient, nous on comprend malheureusement pas tout), chaude ambiance, mal rendue par la video

Et ils nous présentent et servent des coktails à base de whisky (du 16 ans d’âge, svp) : au coca-cola (…. mais oui malheureusement !), au vin de gingembre, au vermouth chocolaté + banana + smoked rapeseed oil, au fino sherry, menthe et limonade !

3 Lagavullin 16

Tout ça était excellent, sauf le premier, et nous en sommes sortis pour le concert de blues qui débutait.

A Bruichladdich le lendemain (on y est allés en stop, avec un couple de jeunes californiens venus exprès pour le festival), la bouteille millésimée du festival était à 100 £, mais il y avait une queue incroyable pour en acquérir. Là nous avons aussi assisté à l’inévitable prestation des pipers (joueurs de cornemuse), remarquez que les minots sont là pour la relève,

aux danses folkloriques des enfants de l’école de danse, mangé au buffet des volontaires de la RNLI (sauveteurs en mer) = que des bonnes choses ! + les concerts.

Pas mal de jeunes en kilt à ces journées.

5 Bruchladdich 37

Pourquoi ? La réponse sur le tshirt de l’un d’eux : kilts because balls like these don’t fit in trousers !

Bon après ces agapes, un peu de calme au loch Tarbert sur Jura

DSC06256

DSC06273

où il y avait affluence : 6 autres voiliers ! Et 4 randonneurs au refuge sur la plage ! Mais il suffit de grimper un peu pour apprécier les immensités désertes de ces paysages.

Par contre au prieuré en ruine de l’île d’Oronsay : personne

DSC06302

sauf les moutons et les oies cendrées

DSC06351

2017 départ pour l’Angleterre

ça y est ! Après une remise à l’eau fin avril, mais une station forcée au ponton (toujours à Paimpol) cause réparation moteur un peu longue (et chère!!!), nous avons fait aujourd’hui une sortie pour vérifier si tout fonctionnait : moteur, voiles, pilote, gouvernail, équipage… OK, on peut partir ! Factures payées, pleins faits, direction demain pour la Cornouailles anglaise. Objectif : l’Écosse.

Adieu Paimpol, ses ruelles médiévales, son marché animé, son riz au lait, ses paimpolaises et sa falaise.

Nous avons été un peu paresseux pendant l’hiver sur le blog, et maintenant il est temps de reprendre la mer.

Donc les prochains chapitres parleront de baies, de dauphins, de vent et de courants !

DSC05920

DSC05934

Suite des travaux

Une des parts la plus importante des travaux est la nouvelle peinture de pont antidérapante.

Grosse préparation avant le sablage du pont : tout protéger ce qui n’est pas démontable.
DSC05665

DSC05670

Le sablage effectué, une première couche pour recouvrir tout de suite l’inox.  Froid dehors, donc on a du chauffer le hangar,  8 °C, c’était limite pour la peinture (et pour nous !)DSC05671

En attendant la couche suivante, on s’occupe : Un capot qui fuyait un peu, démontage remontage avec du joint neuf.
DSC05659

Et surprise à l’arrière : en grattant un peu la petite tache de rouille…. le trou s’agrandit, s’agrandit !
DSC05664
En fait en vérifiant l’intérieur des coffres arrière, on voit que cette tôle vire à la dentelle…
DSC05701

Bon là il faut intervenir, ce n’est pas dangereux mais ça fait quand même de petites entrées d’eau dans le bateau, on ne peux pas traiter par le mépris, on va boucher à la résine epoxy.
DSC05694

 

DSC05706

On comprend pourquoi c’est rouillé : c’est malcommode d’accès!

Enfin on passe 3 couches de primaire,  impossible de tenir debout sous la bâche plastique destinée à protéger de la poussière du hangar…
DSC05728

puis deux couches de blanc, qui sera la couleur de fond,
DSC05730

puis la peinture qui accueillera le sable qui fera l’antidérapant
DSC05737

puis tout de suite le sable
DSC05735

DSC05744

puis 2 couches de recouvrement et on déscotche, pour enfin voir le résultat :
DSC05747

Quelques dernières retouches et le pont est fini,
DSC05749

au bout de 9 couches de peinture, 4 h chaque fois ! Épuisés nous sommes ! Bon mais ceci fini, on retourne en Lozère, se mettre un peu au vert, ou au blanc s’il y a de la neige !

2017 !

Un petit tour en terre française, à Paris pour voir les parents de Babeth, en Lozère pour les amis ainsi qu’à Lans en Vercors et Aix les Bains pour enfants et petits enfants.

C'est loin de la mer et c'est très au-dessus : c'est … le Mont blanc, vu depuis le Molard noir, au dessus d'Aix.

C’est loin de la mer et c’est très au-dessus : c’est … le Mont blanc, vu depuis le Molard noir, au dessus d’Aix.

Mais retour à Paimpol pour la suite des travaux :
un petit tour en bateau sur la route !

dsc05521

entrée du bateau dans le hangar,

par manque de hauteur du hangar on a du démonter partiellement le portique !
par manque de hauteur du hangar on a du démonter partiellement le portique !

sablage et traitement des œuvres vives au Méta (zinc pur appliqué à la brosse), en attendant de peindre le reste.

dsc05524

dsc05526
Pendant ce temps, une grand voile neuve est en cours de fabrication.

On reste dans le hangar pendant les fêtes (sauf une petite semaine à Paris). C’est sombre, froid, peu commode pour les commodités.

Suite du dépiquage de la peinture du pont, démontage de l’accastillage du pont pour le sablage…

dsc05636

Et on s’est aperçu qu’il manquait des photos de voyage, donc on complète les albums : voir l’onglé « photos » pour la partie Sicile – Bretagne ce printemps (il faut descendre assez bas pour trouver cet album dans l’ordre chronologique), et Irlande Grande Bretagne après l’Écosse.

Et on a passé le Nouvel an dans notre hangar, donc bonne année 2017 à tous et vivement qu’on remette ce bateau à l’eau !

A Paimpol et à sec

Voilà. Une dernière navigation Trébeurden – Paimpol, et c’est le début du chantier pour Nocciolino.

dsc05447

Sortie de l’eau, démâtage, et voilà ce fier voilier qui ne ressemble plus à rien !
dsc05436

Babeth commence à travailler sur le pont, à enlever le revêtement antidérapant pour en mettre un neuf.
dsc05451

dsc05452

Elle seule puisque je suis cloué au lit par une 2ème hernie discale, complètement handicapante pour les semaines à venir. Et qui va sans doute nous faire revoir notre programme pour la suite…

On ne peut donc pas pour l’instant en dire plus, si ce n’est que pendant que le bateau va rester au chantier cet hiver, on va se retrouver en Lozère, et ailleurs, le temps de redevenir opérationnel !

A suivre !

 

 

Écosse suite et fin

Les Orkneys (Orcades), cet archipel au nord, est assez différent de ce qu’on imagine de l’Écosse : presque toutes les iles sont peu élevées et très agricoles.

36 Orkney mainland 40
des oies et des vaches

Paysages qui nous attirent moins, mais le petit port de Stromness est très joli et nous y sommes restés 3 jours, cf. coup de vent déjà relaté. Le musée en particulier, est très prenant et raconte entre des milliers d’autres choses, l’histoire mouvementée de Scapa Flow, la grande baie au milieu des iles qui a connu de mémorables batailles navales lors des guerres mondiales. En 1920 la flotte allemande s’est sabordée dans la baie, créant un surprenant tourisme de visites d’épaves en plongée !

Il y a aussi beaucoup de vestiges préhistoriques, qu’on a découvert lors d’une journée à vélo (contre le vent !!!)

36 Orkney mainland 03
+ de 4 m de haut, 1 m de large et 20 cm d’épaisseur !

Pour quitter les Orkneys, il faut passer par le Pentland Firth, réputé pour ses courants violents, jusqu’à 8 nœuds (15 km/h), parfois plus selon les conditions de vent. On est passé après avoir attendu le bon courant dans une baie abritée à proximité, vent faible et favorable, courant juste après la renverse, encore faible, dans le brouillard ! Le courant n’était pas encore fort, mais on passe parfois dans d’importants tourbillons (eddies).

Mouillage le soir en vue du château d’Ackergill. Je surveille avec un peu d’anxiété un pêcheur qui est venu relever ses casiers pas loin du bateau, donc pas loin de notre ancre. Le danger c’est que notre chaine soit sur sa ligne au fond, que l’on ne voit pas, l’eau n’étant jamais claire. Ouf, non seulement ce n’était pas emmêlé, mais en plus il vient nous offrir un homard tout frais ! Et une 1/2 heure plus tard, on se régalait !

40 Ackergill - Wick 09

Étape à Inverness, capitale des Highlands, une grande ville avec ses 42 000 habitants. Balade en ville, on fait les touristes dans les magasins à touristes

48 Inverness 09

(non j’ai pas acheté de kilt, tu me vois sur le bateau montant dans les haubans en kilt par force 6 ?), bar à musique, etc.

48 Inverness 23

Puis nous nous engageons dans le Caledonian canal, qui nous ramènera sur la cote ouest en passant pas l’intérieur du pays. 60 milles, dont 22 en canal artificiel, les reste en lochs étroits, avec le fameux Loch Ness, un des fleurons du tourisme écossais. (pour voir le monstre Nessie, ne pas hésiter à passer une nuit en barque en abusant de la boisson locale, et encore…).

29 écluses pour 32 m de dénivelé, 10 ponts ouvrant, une première pour nous. Nous découvrons donc cette navigation particulière, sous un beau soleil qui ne faiblira pas pendant 3 jours.

49 Caledonian canal 4-04

49 Caledonian canal 1-02

Quel calme, pas de marées, pas de courants, pas de vagues ni de houle, et même pas de vent ! Pour tout dire on pourrait s’ennuyer… mais quand même c’était bien. Aux écluses on discute avec les autres plaisanciers (très peu de professionnels), essentiellement anglais et écossais (lesquels sont en principe anglais, mais depuis que ceux-ci ont voté le brexit, leur ressentiment contre eux s’est renforcé).

Nous redescendons vers le sud en profitant encore au max des paysages écossais. Les bruyères sont en fleur, les fougères commencent à passer, couleurs magnifiques.

 

monastère de St Brendan ile de Eileach an Naoimh
monastère de St Brendan ile de Eileach an Naoimh

Quelques difficultés de navigation : les courants sont importants et il faut toujours faire attention aux horaires et à la géographie des lieux. Comme au fameux Corryvreckan, entre les îles de Jura et Scarba. Mais la vidéo https://youtu.be/tugdep9dEqY  sera plus parlante que des mots (prise sur le net).

Nous, on a sagement attendu le bon moment pour passer, et c’est tranquille. 3 heures plus tard, il se passe ce qu’on voit sur la vidéo, et ce n’est qu’en bonne condition météo.

Les lochs sont souvent déserts, mais un soir notre petit coin tranquille est envahi : 17 voiliers au total, le coin est réputé, bien protégé, mais en plus il paraît qu’il y a un pub sympa derrière la colline !

52 Puilladobhrain 06

Faune : les phoques sont bien présents partout, des fois peu discrets (rotent, pètent ou grognent sur leur rocher), oies cendrées, bernaches du Canada, macreuse noire, quelques eiders à duvet, 3 observations trop rapides du pygargue à queue blanche, aigle royal, quelques marsouins, une fois des lagénorhynques à bec blanc (probables – c’est une espèce de dauphin). Et toujours les oiseaux marins, qui maintenant commencent à mettre le plumage d’hiver.

Le mouton (style blackface) est présent partout. En vaches, des races productives, on a vu qu’une fois la race Highland, et encore peut-être croisé .

58 Jura Craighouse 10

Sur quelques iles, des troupeaux de chèvres férales (revenues à l’état sauvage).

Vraiment on ne regrette pas d’être revenus en Écosse. Il faut pouvoir supporter un temps très changeant, de la pluie souvent (en général en averses) et des températures modérées (pour nous 15 ° tous les matins). Pour le reste : des couleurs fabuleuses : des différentes «  nuances de gris » par temps maussade aux mauves et roses éclatants des bruyères et aux verts et roux des fougères de fin d’été, des lochs déserts et sauvages, des Écossais affables et presque pas de moustiques ni de midges (en tous cas jamais à bord)… what else ? Allez-y !

Écosse

GALE WARNING – GALE WARNING , crachote la VHF, force 9 avec parfois 10 sur le nord de l’Écosse. Mais cool, nous sommes bien à l’abri dans le port très protégé de Stromness, dans les Orcades (Orkney islands), au nord-est de l’Écosse. Les amarres sont doublées, on jette un coup d’oeil aux bateaux voisins inoccupés, et on vaque à nos occupations. Ici pour la première fois depuis notre arrivée en Ecosse le 10 juillet, nous avons une connexion internet au bateau. Donc blog.

Comme beaucoup, on est enchantés par ce pays. On peut naviguer entre les iles à l’abri des houles de l’Atlantique, se faufiler dans les innombrables lochs, dont certains remontent très en profondeur dans les terres.

le fond du Loch Tarbert
le fond du Loch Tarbert

Les paysages sont somptueux, pour qui aime le mélange de la mer et de la montagne, des bruyères et de la fougère avec la roche nue, des lumières réglées par le soleil jouant avec les différentes et parfois denses couches de nuages.

4 Loch Tarbert 13

Pays quasi désertique, avec un habitat très lâche. Pêche (casiers à crustacés en mer et fermes de saumon dans les lochs) et élevage ovin, avec ses moutons noirs à laine blanche dispersés dans les landes. Les petits centres « urbains » offrant un abri pour les bateaux sont assez touristiques, mais d’un tourisme très léger, ça aussi nous change de la Med. Très peu de voiliers, les lochs sont le plus souvent déserts, on ne se gêne pas au mouillage. Mais les petits ports, passages obligés pour le ravitaillement, favorisent les rencontres entre voyageurs. Ainsi nous sympathisons avec Pierre, qui, à 69 ans revient en solo d’Islande sur son voilier sportif. Chapeau !

21 Stornoway 19

On le retrouvera en Bretagne, c’est sûr !

Arrivés en Écosse par l’ile d’Islay, avec ses distilleries prestigieuses

2 Port Ellen 09

qui attirent un tourisme particulier (les différentes routes du malt…). Mais le whisky, s’il est excellent, est plus cher qu’ailleurs, et en particulier qu’en France !

Nous avons choisi la route des iles, puisqu’on a notre bateau, et que nous visiterons aussi l’intérieur en passant plus tard par le canal calédonien. Iona, avec son abbaye imposante

5 Iona 22

l’ile de Mull au port de Tobermory (3 jours de pluie… mais de belles ballades, avec en prime un plat de girolles!)

7 Tobermory 13

Puis l’île d’Eigg, avec son dyke volcanique que l’on a gravit en traversant les tourbières (il n’y a presque que ça à basse altitude)

8 Eigg 24

Pour aborder cette ile, nous avons pénétré dans une « piscine » de faible profondeur, et nous sommes échoués à marée basse. Pour aller à terre : en annexe à marée haute, ou à pied à marée basse !

L’ile de Skye, touchée entre autres au loch na Cuilce, accessible à pied seulement.

9 Loch Scavaig- Skye 29

Mouillage dans une petite crique quasi fermée, au pied de grosses montagnes. Nous sommes seuls au début, mais dans la journée se pointent des bateaux de touristes qui envahissent le site !

Ensuite nous filons aux Hébrides extérieures, un autre monde. Des terres peu élevées en plein océan, mais du coté Est, protégé, des multitudes de lochs et de diverticules formant des labyrinthes, le bateau ne sait plus où donner de l’ancre ! Nous communions avec les phoques, au sens figuré car eux nous regardent comme des intrus et ne se laissent pas trop approcher quand ils se reposent sur les rochers, nous découvrons nos premiers plongeons catmarin

12 Loch Skipport wizard pool 15

Nous allons de loch en loch, repartant sans tout explorer, il faudrait des années !

carte Benbecula
à droite en rouge la trace de Nocciolino

Les paysages de cette partie des Hébrides sont relativement monotones, ce qui ne nous laisse pas trop de remords pour passer au coin suivant. C’est l’ensemble qui est étonnant, mais il faut pouvoir prendre un peu de hauteur, ce que nous faisons en vélo aux alentours de Lochmaddy, une toute petite marina où nous faisons halte.

16 Lochmaddy 25

Le village est minuscule, il y a le débarcadère du ferry, un hôtel, une petite épicerie, quelques maisons et un visitors center très joli, présentant un musée, une galerie d’art, un magasin de souvenirs et un café pâtisserie, avec wifi ! Le ferry débarque des locaux, entreprises ou particuliers, et des touristes en camping car, en moto ou en vélo. L’Écosse en vélo, ça vous dit ? Il pleut quand même tous les jours ou presque, en tous cas on est bien dans le bateau ! La température dehors est assez constante à 15 °C, quand le soleil sort on a chaud, quand il vente on a frais, quand il pleut on a humide. Mais on mets rarement le poêle en route.

Ensuite c’est la capitale des Hébrides, Stornoway, la grande ville ! (8000 hab)

On y reste quelques jours, dont une journée en bus pour faire le tour des sites incontournables, tel les pierres levées de Callanish, un des alignements (style Carnac) les plus célèbres d’Europe. Un peu de monde, c’est à dire 30 personnes, c’est pas Venise ! Mais on serait presque effrayés. Voir les photos sur l’album.

Le musée et le visitors center sont magnifique, les écossais aiment l’art et mettent très bien en valeur leurs richesses et leurs traditions.

21 Stornoway 33
le tweed, une fierté régionale devenue internationale

 

Nous retournons sur le mainland pour accueillir Hélène et Antoine, les amis lozériens, dans le Loch Laxford. Ah que c’est bon de se retrouver comme ça et de partager notre bateau (eux ont apporté alcools et provisions). En plus de la visite des diverticules le loch, nous passons une journée sur l’île d’Handa, réserve gérée par le Scottish wildlife trust. Magnifique, tourbières, falaises vertigineuses, découverte du labbe parasite qui nous attaque quand nous passons trop près des jeunes, et du lagopède d’Ecosse.

30 Handa island 26

Malheureusement nous sommes un peu tard en saison et les macareux ont déjà déserté leur site de nidification, comme les pingoins et les guillemots dont il ne reste que quelques représentants. Restent les milliers de mouettes tridactyles et les fulmars, quand même, et les labbes, le grand et le parasite, prédateurs des premiers.

Les amis repartis, après un épique épisode très matinal de réancrage dans les fonds peu propices, nous partons pour les Orcades en passant le Cape Wrath, pointe la plus nord de l’ouest !

le Cape Wrath vu du Nord
le Cape Wrath vu du Nord