Et le périple continue, ponctué de magnifiques mouillages dans des loch enchanteurs,
de balades à terre dans des pâtures (car si les moutons ne tondent pas c’est quand même plus difficile : la fougère est omniprésente et pleine de tiques), en ce moment chaque brebis a son agneau, on ne s’en lasse pas
Le terrain est souvent très humide, voire tourbeux, signalé alors par les linaigrettes (plante des tourbières à petits pompons blancs). Mais pour apprécier pleinement les paysages, qu’en bateau on ne voit qu’au raz de l’eau, il faut grimper sur les collines proches, le résultat est souvent spectaculaire.
Ou des visites plus « touristiques » comme les anciennes carrières d’ardoise sur l’île d’Easdale, ou Oban, une grande ville de 8000 habitants, d’où Babeth repart pour un séjour à Paris auprès de ses parents.
On peut aussi relater notre passage du fameux Corryvreckan, ce dangereux détroit entre les îles de Jura et de Scarba. Si l’année dernière on était passé sans souci, cette fois-ci on a loupé la marée de pas grand-chose sans doute, mais le courant s’est inversé au moment où on entrait dans le détroit, et au moteur à fond on a mis 1 heure pour parcourir le pauvre petit mille marin, en se demandant avec angoisse si on allait y arriver. Le demi-tour signifiait affronter des tourbillons et des « overfalls » , vagues creusées par le courant et déferlantes que l’on apercevait derrière nous.
En marron : la trace de notre passage 2017, comparée à celle de 2016, en vert, au bon moment : à l’étale c’est à dire juste au moment où le courant s’inverse, la trace est droite. Celle du haut, cette année, titubante ! J’vous jure, m’dame, c’est pas le whisky, c’est les remous qui dévient la route et nous font avancer en crabe, sans que l’on s’en rende vraiment compte, si l’on ne suit pas la trace donnée par le GPS sur l’écran. Et ben on était pas bien fiers ! La suite dans le détroit du Sound of Luing, on avait le courant pour nous, mais régulier sans remous, comme du bowling !
Pour la météo jusqu’à présent on a eu de la chance, beaucoup de soleil, mais depuis 10 jours ça s’est bien dégradé, avec des passages de dépressions au large, apportant surtout du vent un peu trop fort, contraignant à rester dans un abri bien choisi. Ça fait des mers un peu fortes aussi, compromettant la visite de certaines petites iles sans abri sûr : j’ai ainsi loupé Treshnish isles, sur lesquelles on peut approcher les macareux. Bon on se console avec les bernaches du Canada
Les jours sont d’une longueur étonnante : lever du soleil 4h30, coucher 22h17 ! Il ne reste pas beaucoup de temps pour la nuit, qui n’est pas noire. J’ai pu tester cette nuit où les vagues rentraient quand même dans la baie qui semblait abritée. Impossible de dormir, le bateau bougeait trop ! Déménagement à 2 h pour replonger l’ancre de l’autre coté de l’ile, 2 milles plus loin, où c’était parfaitement calme. Ben je me suis recouché il faisait déjà jour…