Guatemala Mexique, quelques aventures maritimes

350 milles (env. 650 km) entre la sortie du Rio dulce et Isla mujeres, à coté de Cancun, Mexique, en longeant la côte. Mais sur cette portion, on remonte le vent qui est majoritairement Est ou pire, Nord-est, et notre cap c’est Nord-est… contre le vent ! Après s’être pris deux grains un peu violents, et compte tenu que notre bateau n’aime pas taper les vagues quand on remonte le vent, et que nous même n’aimons pas non plus et nous fatiguons vite, on a décidé de s’arrêter tous les soirs pour passer la nuit dans un des nombreux mouillages tout le long de la côte. Ce n’est pas possible sur toutes les côtes, alors profitons en ! Résultat, on a mis 10 jours pour cette nav, mais on a pu se reposer tous les soirs et découvrir de beaux coins

Plusieurs arrêts au Belize, mais sans faire de formalités administratives, pays cher, compliqué et n’aimant accueillir que les touristes friqués. Mais pays qui recèle, comme d’autres dans les Caraïbes, de beaux spots de plongée sur les récifs de corail tout le long de la côte ou sur des îlots entourés d’une barrière de corail. On peut y rentrer en bateau, en surveillant bien la carte et le sondeur… Mais sur la carte c’est impressionnant, en vrai le paysage c’est… de l’eau partout, la barrière de corail est toujours invisible, mais très peu profonde, entraînant moult naufrages !

le Banco Chinchorro au Mexique : le plus grand atoll corallien de l’hémisphère nord, 45 km de long pour 14 de large. Le petit liseré vert autour du bleu, c’est la barrière de corail, en bleu les eaux de moins de 5 m de profondeur, en jaune la terre émergée : au centre une île de 5 km de long, au nord 2 îlots.

Nous avons atteint le nord du banc où un mouillage est recommandé au bout d’une longue journée de 13 heures. Il fallait partir au point du jour pour sortir du lagon de San Pedro (Belize) par une passe étroite, et remonter le vent tantôt à la voile tantôt aidés par le moteur quand le vent était trop de face, malgré cela nous sommes arrivés après la tombée de la nuit, entrés dans la passe de nuit (à ne jamais faire !!!) et mouillé derrière la barrière de corail, qui empêche la houle du large (et d’Est) de passer.




en fait la carto est très précise avec des courbes de niveau de profondeur tous les 0,5 m., mais à prendre avec beaucoup de prudence quand on avance avec moins d’un mètre sous le bateau ! Notre mouillage c’est le symbole ancre sur fond orange

Normalement il y avait des bouées de mouillage, pas trouvées, et le matin on a vu qu’elles n’existaient plus.

les eaux turquoise dans l’atoll

Nous avons pratiqué des mouillages derrière des îlots très bas et couverts de mangrove, ce n’est pas un paysage extraordinaire mais c’est bien abrité. Dans deux d’entre eux , des pêcheurs sont venus également passer la nuit, à 8 ou 10 dans de très petites embarcations sans cabine, juste abrités sous une bâche…

L’avant dernier jour de notre périple, nous quittons notre abri derrière une mangrove dans l’immense baie de l’Ascension, partiellement fermée par une barrière de corail. Hier nous avons eu le plaisir de voir passer une spatule rose, un grand échassier local. Nous partons de nuit, prévoyant une navigation un peu longue malgré une prévision météo plutôt favorable, vent du Sud-est de 20 nœuds. Mais 60 milles quand même pour aller mouiller devant San Miguel, capitale de l’île de Cozumel. Dès la sortie de la lagune, on voit que l’état de la mer est très détérioré : super agitée, même si les vagues ne font pas plus de 2 mètres, c’est court et dans tous les sens ! Le bon vent de travers nous fait quand même avancer vite, anormalement vite : nous bénéficions d’un courant favorable, de l’ordre de 2 nœuds, si bien que nous filons à 7 nœuds dans cette lessiveuse géante ! Nos prévisions sont de 5 nœuds, ce qui fait un bonne différence ! Et de fait à 12h30 nous commençons à passer sous le vent de l’île de Cozumel, la mer se calme, le vent faiblit mais le courant nous pousse toujours. Et surprise en arrivant : aux quais devant la petite ville, 3… non 5 paquebots ! Plus deux autres plus loin : SEPT au total, dont 3 géants !

alors que pendant tout le trajet nous n’avons quasiment pas vu de voilier, ni de cargo, et quasiment pas de petits pêcheurs. Et presque pas d’oiseaux marins… Le désert !

Et le lendemain, toujours aidés par un bon courant, cette fois avec un vent modéré et une mer modérément calme, nous filons (avec des pointes à 9 nœuds grâce au courant!) vers Isla mujeres pour terminer cette croisière pas de tout repos, 440 milles en zig zag dans les Caraïbes occidentales.

Prochain épisode : le Yucatan !

2 réflexions sur « Guatemala Mexique, quelques aventures maritimes »

  1. Bonjour et bonne année à tous les 2 !
    Votre périple dans ces contrées chaudes est passionnant…..
    Ici nous nous tenons au chaud devant le poêle.
    Gros gros bisous
    Sylvie

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