Guyane dernière

Malgré le confinement, nous louons une voiture pour nous rendre à la pointe Nord-ouest de la Guyane, à l’embouchure du Maroni. Les villages des amérindiens Kali’na de Awala et Yalimapo sont connus pour leur plage où viennent se reproduire les tortues marines, et leurs habitants se sont ouvert au tourisme avec l’accueil et la vente d’artisanat. Malgré les routes inondées

nous avons le temps d’arpenter la plage le soir, et de trouver une tortue luth en train de recouvrir sa ponte. Émerveillement de pouvoir approcher de si près un animal sauvage !

Une tortue luth adulte peut atteindre 2 m et 400 kg, c’est la plus grande des tortues marines, et vient pondre sa centaine d’œufs à marée haute dans le sable sec, qu’elle creuse avec se nageoires.

Mais, si dans l’eau elle se déplace avec grâce, à terre c’est le calvaire, et elle est totalement vulnérable. La séquence vidéo se situe après qu’elle ait creusé un trou, pondu et rebouché le trou. Quelle idée d’avoir obligé cet animal à pondre dans un environnement qui ne lui convient pas du tout, à s’exposer ainsi à la rapacité de l’homme, qui lui prend ses œufs (elle n’est plus guère chassée directement, mais les chiens du village font aussi pas mal de dégâts sur les pontes) ? Les difficultés à se déplacer sur le sable mou font peine à voir et c’est avec soulagement que nous la voyons enfin rejoindre l’eau et disparaître. Plus tard dans la nuit, nous trouvons une tortue verte, plus petite que la luth mais quand même plus d’un mètre et 100 kg, venue pondre en haut de la plage, qui à cet endroit est réduite à presque rien par les mouvements naturels des bancs de limons amazoniens déposés par l’océan.

calebasse sculptée par les amérindiens

De retour à St Laurent, nous faisons un arrêt à la Charbonnière, sorte de gare piroguière très animée (malgré le confinement), départ des pirogues de fret pour le haut-Maroni et plaque tournante de divers trafics avec le Suriname, juste en face (Albina).

 

Et ce sont les derniers préparatifs pour la traversée vers Carriacou, 620 milles après un dernier mouillage dans une crique (rivière) proche de l’embouchure du Maroni.

mouillage sur le Maroni

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