Ère post-confinement

Après bien des hésitations, nous reprenons un billet d’avion pour les Canaries, parce qu’ils sont bradés, parce qu’on veut revoir le bateau, parce qu’aux Canaries on peut naviguer, malgré la fermeture des frontières hors Europe ; mais ça va rouvrir ? On n’en sait rien.

On retrouve donc Nocciolino le 1er septembre, sous une bonne couche de poussière du désert, mêlée à du sable de l’île, une amarre cassée (heureusement toutes les amarres étaient doublées), mais aucun autre souci. Trois jours pour nettoyer, frotter les inox rouillés et regréer à fond, puis nous louons une voiture pour enfin visiter cette île, qu’en 2 mois de confinement nous n’avons qu’à peine abordé !

Nous retrouvons avec plaisir les paysages volcaniques torturés par les éruptions, les forêts de pins des Canaries

et la forêt de lauriers en altitude, réduite à peu de choses ; l’île culmine à 1501 m, pas assez haut pour cette forêt feuillue qui capte l’eau des nuages. Nous sommes en saison sèche, et tout parait extrêmement sec, mais pourtant le plateau sommital est occupé par des pâturages à vaches

qui doivent être verts à la bonne période, et dans le brouillard, on a vu des images ! Y disent que ça un air d’Irlande, on a du mal à y croire ! on voit plutôt  cela :

En tous cas en certains endroits on trouve des genévriers particuliers, le Juniperus turbinata, dit el Sabina de El Hierro, capable de pousser sur des terrains très dégradés, certains spécimen extrêmement vieux

le genévrier turbinata, l’exemplaire qu’on retrouve sur les images symbolisant l’île, celui-ci aurait 300 ans

Ça naît comme un arbuste normal, puis ça fait un tronc pour pousser en hauteur, et finalement ça se couche, puis ça vit comme ça encore des siècles ! Extraordinaire !

pauvre bête !

En altitude, les occupants pré-hispaniques avaient compris qu’ils pouvaient capter « la pluie horizontale », en fait l’eau des brumes qui se dépose sur la végétation, et qui goutte et peut finir par remplir de citernes via un impluvium

ici un arbre qui capte, un impluvium, une citerne
un gros arbre qui capte les brouillards, et un réseau de rigoles et de petites citernes pour stocker l’eau

On a pas d’infos sur les quantités captées.

Autre curiosité : un lézard géant, qu’on a cru disparu, qui a été retrouvé sur un îlot rocheux et qui fait l’objet d’un programme de réintroduction sur El Hierro.

Gallotia simonyi, normalement il a une ligne de taches jaunes sur les flancs, mais celui-ci se confond bien avec son milieu

On ne l’a vu qu’en vivarium ; il peut atteindre 60 cm, notre lézard ocellé est un peu plus grand mais gallotia est bien plus trapu.

El Hierro est l’île la moins peuplée de Canaries (10 000 hab pour une superficie comme le causse Méjean) et la moins touristique. En plus avec le Covid… Du coup on a fait des choses qu’on ne pouvait pas faire ailleurs : se baigner dans les piscines naturelles, souvent pleines de monde ; la cote très découpée (coulées de lave) réserve des cuvettes dans lesquelles on peut nager tranquillement alors que l’océan gronde à quelques mètres.

Charco azul, celle-ci est entièrement naturelle mais souvent quelques aménagements rendent la piscine accessible et sécurisée, comme ci-dessous
Pozo de la Calcosas

Pas de ville sur cette petite île, Sabinosa est le plus joli village que nous avons vu.

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