La Gomera et La Palma (le retour)

Bon, on change. Histoire de naviguer un peu et de quitter ce port que nous n’avons que trop vu ! En une bonne journée nous joignons la Gomera, 40 milles contre vent et courant, mais ça se passe bien. Nocciolino a bien avancé au près, et nous avons fini au moteur quand nous avons été déventés par l’île. Mouillage à Vueltas (Valle gran Rey) que nous avions déjà pratiqué juste avant le confinement (maintenant il y a avant le Confinement, et après!).

C’est un mouillage relativement protégé, à proximité d’un tout petit port sympa, on peut débarquer en annexe assez facilement. Des raies circulent sous nos yeux, visibles depuis le quai ! De là en prenant le bus, on peut monter sur les hauteurs et redescendre à pied. Mais les sentiers sont vraiment raides !

D’en haut on une vue impressionnante vers le fonds des barrancos (ravins) aux parois très escarpées. Celui de Valle gran Rey avec ses dénivelés de plus de 600 m et son fond luxuriant contrastant avec ses pentes désertiques est remarquable.

Le palmier des Canaries est très présent sur cette île, où il a été cultivé un peu partout. On en tire un sirop ou miel de palme, nous en s’en sert pour sucrer et parfumer les yaourts.

Après une semaine on reprend la barre pour une escale à San Sebastian, une vraie marina avec vraies douches et machine à laver (un des inconvénients du mouillage est l’autonomie en eau).

Puis route sur la Palma ! On peut changer d’île alors on en profite ! 63 milles dans la journée, ça marche bien au vent de travers, on est content.

Là aussi arrivés à la pointe sud de l’île, plus de vent sur le coté exposé Ouest et on finit au moteur sur 15 milles, pour mouiller juste avant la nuit à coté de Tazacorte.

Ici l’île est plus grande donc nous louons une voiture pour finir de la découvrir. Des milliers de virages, des kilomètres de rivages, un relief modelé par les éruptions volcaniques (la dernière en 1971), chaotique, mais domestiqué : des cultures dès que c’est moins pentu, beaucoup de bananeraies, un peu d’élevage, des infrastructures en bon état (merci l’Europe).

La côte est très rocheuse et découpée, il faut imaginer la lave retombant directement dans la mer,

parfois les habitants ont des audaces pour y aménager des lieux insolites, petits paradis… mais il ne faut pas craindre les chutes de pierres ou la tempête !

Poris de Candelaria, ses maisons semi-troglodytiques sous un vaste abri rocheux, et la mer qui se faufile jusqu’au fond.

Souvent il faut compter sur le brouillard, alors que partout il fait beau. Mais dès que les reliefs sont importants, c’est le cas ici avec un sommet à 2426 m, les alizés concentrent l’humidité et on est soit au dessus

au Roque de los muchachos, le sommet de La Palma

soit dessous

à la Cumbrecita, le col qui donne dans la Caldeira de Taburiente… qu’on ne voit pas !

soit … dedans

Mais bien sûr il y a aussi des moments de grand beau, le truc c’est qu’on peut pas le prévoir !

Une bonne partie de l’île est couverte de pin des Canaries. Très bel arbre mais ses peuplements sont souvent parcourus par des incendies. Pourtant ce pin résiste remarquablement bien au feu, et sauf événement tout récent, les forêts sont bien vertes.

un incendie de l’année

Une particularité du port de Tazacorte : il y a quelques 20 ans ont débuté d’énormes travaux pour transformer un minuscule port de pêche en grand port moderne. Une marina est née, qui est maintenant pleine, par contre les grands quais destinés à recevoir ferries et paquebots sont toujours restés inoccupés, aucune compagnie n’ayant répondu aux offres du promoteur ! Tout ce béton et ce goudron, toute cette énergie pour ça !

on voit à peine Nocciolino au mouillage juste à l’extérieur du port, protégé de la houle par le môle. Au moins il sert à ça !
les files d’attente pour le ferry…

Mais mais mais que voit on sur les prévisions météo ? Une grosse dépression sur les Açores va nous envoyer du vent de Sud tournant Ouest ! Pour une fois les côtes Ouest, d’habitude protégées des alizés de Nord-Est vont être exposées et les quelques mouillages tranquilles vont être intenables. Donc… on repart à La Gomera, à la marina de San Sebastian. On bouge !

l’inflorescence du bananier, avec les fruits naissants

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *