Cuba par l’intérieur (2)

Entre Cabo Cruz et Santiago nous avons jeté l’ancre devant deux petits villages, dans de petites baies bien abritées. Nous sommes restés plusieurs jours, sans avoir à faire de formalités (extra!), et avons pu voir la vie à la campagne, par opposition à celle de villes, un peu voire fortement modifiées par le tourisme.

Marea del Portillo est une petite communauté d’agriculteurs pêcheurs, avec 7 ou 8 petites barques sans moteur, a rame et voile

et des cultures très variées, de l’oignon en grands champs pour vendre à l’extérieur,

champ d’oignon, irrigué par aspersion en pleine journée…

tomate, poivron, concombre, banane plantain et fruit, coco, beaucoup de manguiers près des maisons et même de la vigne an palissage.

l’habitat est assez varié, de la maison traditionnelle

à la maison proprette en béton

le fauteuil à bascule, une constante à Cuba !

on a même vu une ou deux belles américaines sous leur abri.

Le moyen de déplacement le plus courant reste… le cheval, monté ou attelé

Notez les rênes en drisse de voilier ! Nous on a donné une drisse au laboureur pour guider ses bœufs.

Beaucoup d’animaux, poules, quelques dindes, chèvres moutons cochons chevaux, un âne et quelques vaches, ou bœufs zébu pour labourer.

Nous avons pu avoir pas mal de légumes et quelques fruits, en échange de vêtements, savon, fil de pêche ou hameçons… Ils nous ont dit que pour eux la nourriture n’était pas un problème, mais tout le reste, si. En ville c’est plutôt l’inverse.

Chivirico c’est plus grand, un petit bourg (pour les citadins ça reste un petit bled paumé), bien propret avec des espaces publics entretenus

Cet homme est très fier de nous présenter son coq de combat (en short, le coq!!!), et pour nous remercier être intéressé à sa passion et de l’avoir photographié, nous a donné fruits et légumes

L’entrée du parking des bus : y’en a pas de la propagande, là ?

le menuisier : voilà d’où viennent ces fauteuils à bascule !

le ferrailleur

le coiffeur… 1 seul client à la fois !

le taxi à cheval

le taxi à molets

Santiago de Cuba, dernière étape dans ce pays, nous accueille dans une marina abritée dans une grande baie fermée. Comme à chaque endroit doté d’une marina (gérée par l’État), on n’a pas le droit de se mettre à l’ancre ailleurs dans la baie.

La marina est assez loin de la ville, et les transports en commun indigents, du coup on doit se déplacer en taxi, c’est un peu cher. On a réussi à faire le plein de la bouteille de gaz, au marché noir à un tarif exorbitant (eux ont une bouteille tous les 20 jours pour 200 pesos soit environ 1 €, ce qu’ils n’utilisent pas est vendu au marché noir assez cher), on a fait faire une lessive au tarif le plus élevé jamais vu, les 3 premiers jours il n’y avait pas d’eau à la marina, on attendait le camion et le retour de électricité … Tout ça pour dire que les marinas à Cuba, c’est très cher pour des services très limités. Mais on voulait voir Santiago, bien sûr, et attendre ici une bonne fenêtre météo pour passer entre Cuba et Haïti vers les Bahamas, passage qui peut être difficile.

La ville est jolie, fondée sur un mélange d’influences espagnoles, voire mauresque avec des balcons fermés par des moucharabieh, et des influences françaises depuis l’arrivée des colons français chassés d’Haïti par la révolution, lesquels sont parfois venus avec leurs esclaves haïtiens !

Santiago est aussi une capitale culturelle, surtout pour la musique, et là on en a bien profité bien qu’on ne soit allé que deux jours en ville.

La musique

Cuba est un pays de musiciens. Alors qu’au Cap Vert, qui a la même passion, nous n’avons malheureusement pas vu grand-chose, cause covid surtout, ici nous avons vu jouer beaucoup de groupes. Un peu à la Havane, dans beaucoup de bars

et certains clubs, mais là c’est une grande ville et il faut être guidé pour aller dans les endroits où ils se produisent, beaucoup à Trinidad mais essentiellement dans les restaus où ils jouent pour les touristes. Avec dans cette ville des clubs de cours de salsa pour les touristes, mais le soir devant une scène en plein air c’est surtout des locaux qui mènent la danse, avec quel talent !

C’est à Santiago qu’on a le mieux apprécié les talents cubains, d’abord à la Casa de las tradiciones, où l’on a assisté à un récital de chansons « du bon vieux temps » par des artistes passionnés, réunis ente eux – nous étions les seuls touristes – et se régalant manifestement de se produire.

A la Casa de la Trova, en pleine journée, on a vu se produire des groupes de « son », un style de musique d’origine rurale dont le représentant le plus connu est Compay Secundo.

Cette jeune fille présente dans le public avec ses copines est venue rejoindre le groupe le temps d’une chanson

l’excellent mais discret guitariste assis joue de la « tres », une guitare plus petite et plus aiguë à six cordes groupées par deux, toujours présente dans ce style de musique

Cette salle du club est toute petite, il n’y a qu’une quinzaine de spectateurs, qui sont d’ailleurs parfois aussi acteurs quand les musiciens distribuent les instruments de percu, ou la guitare ! Le chanteur dialogue avec le public, tout le monde reprend les refrains dans une ambiance extraordinaire et pourtant très simple. A la fin le chapeau passe pour les musiciens.

Nous avons aussi assisté dans le musée du carnaval à une démonstration de danses pratiquées lors de cet événement, qui a lieu ici fin juillet (après la récolte de la canne à sucre).

Là les influences sont clairement africaines, autant dans la danse que dans l’accompagnement par les seules percussions

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