Cuba : les golfes de Ana Maria et de Guacanayabo

C’est une immense zone de 250 km sur 35 environ, encombrée de hauts fonds et de cayes (cayos = îlots) entre Trinidad et Cabo Cruz, à l’Ouest de Santiago. Elle est bordée au sud par la barrière de corail et un archipel tout en longueur, les Jardins de la Reine, parc national dans lequel il est interdit de jeter l’ancre.

Bien sûr il est impensable de balader là-dedans sans carto précise, mais on a ça, et avec le GPS pour vérifier la position exacte du bateau sur la carte, en surveillant les profondeurs au sondeur, et parfois en essayant de voir les fonds depuis la proue, on s’en sort. Et il y a plein de mouillages possibles à l’abri des cayes, comme celui-ci, avec plus ou moins d’intérêt.

le mouillage sur Algodon. Les parties en jaune ont quasiment disparu, restent quelques bouquets de palétuviers bas et secs, mais l’abri est bon

Malgré tout on a été assez déçus : les îles (toutes désertes) sont toutes quasiment couvertes de mangroves impénétrables, avec seulement quelques plages

le paysage est donc assez monotone, les espaces sont en fait très vastes, l’examen de la carte est trompeur, laissant espérer de petites criques sympas… l’eau est chargée de matière organique donc vert opaque, pour avoir de l’eau plus claire il être à l’extérieur de l’abri, donc exposé, il y a très peu d’oiseaux (quelques pélicans, cormorans, sternes, rares hérons) et les poissons on les voit pas ! Nous avons passé une semaine dans ces golfes, nous arrêtant le soir dans les cayes fournissant un abri correct (le vent soufflait assez la nuit).

Quelques belles ambiances quand même

Cayo Iguana

Cayo iguana : une des seules cayes occupée par un grand palapa pour accueillir des excursions à la journée en super-catamaran, desquels débarquent 40 touristes qui mangent, font trempette et bronzette et jouent avec les iguanes apprivoisés ! Un homme de l’organisation vit sur l’îlot comme gardien, et est content de nous accueillir quand les autres sont repartis.

la même île le soir, nous sommes au mouillage. On dirait pas comme ça mais on est protégés des vagues non pas par l’île mais par les hauts fonds qui nous entourent

Sur la petite plage de Cayo blanco, nous découvrons l’épave d’un bateau squattée par un Balbuzard pêcheur. L’aire est construite sur la plage arrière du navire, et un des adultes n’apprécie pas du tout que nous nous approchions, tandis qu’un jeune oiseau prêt à l’envol exerce ses ailes à côté de l’aire.

l’adulte effectue des vols d’intimidation sur nos têtes

Malheureusement, nous avons fait la traversée contre le vent, essentiellement au moteur, et parfois contre une mer rude, le vent d’Est, même modéré de 15 à 20 nœuds, levant une mer courte et très désagréable. Le vent tombait en général vers midi, la mer se calmant 2 heures plus tard, du coup on arrivait au mouillage avec une mer super calme.

La dernière étape dans ces golfes s’est faite de nuit, car le dernier mouillage n’était pas assez protégé, d’un coup de vent annoncé d’Ouest… (qui n’a pas eu lieu). Alors on est partis pour passer la nuit en mer, dans un secteur bien dégagé de tous ces traîtres hauts fonds. Et comme en milieu de nuit : plus de vent du tout ! on a tout arrêté et on s’est laissé dériver jusqu’au petit matin.

Arrivée à Cabo Cruz

et contrôle des autorités, comme à chaque arrêt ou presque. Ces agents, venus en vieille petite barque à la rame, recopient laborieusement les renseignements demandés par la hiérarchie. Sur un bout de papier qu’on leur a fourni, avec notre stylo…A la fin, ils nous ont demandé un bout de corde pour attacher leur barque , la leur étant prête à rendre l’âme et ils n’avaient manifestement aucun moyen de s’en procurer une autre !

Les bateaux

Ben ici on a pas vu beaucoup de monde ! Quelques voiliers de voyageurs, quelques catas de location et bateaux promène-touriste. A la marina de Cienfuegos, la « meilleure » de toute la côte Sud, on a été 4 voiliers français (dont Yoni et nous), un hollandais et un de Nouvelle Zélande.

Pendant nos navigations sur toute la côte sud de Cuba (700 milles soit env. 1300 km), nous avons croisé un anglais, avec qui nous avons discuté par radio, qui nous a signalé deux voiliers français, Loulou et Imago, que nous avons retrouvé plus tard dans un mouillage. Apéro !

au mouillage à Marea del Portillo avec Loulou

Plus tard nous avons croisé un autre couple sur un mouillage, et à Santiago nous trouvons encore 3 autres bateaux dont 2 qu’on connaissait. Et c’est tout.

Après, nous avons parfois croisé des pêcheurs, sur de vieux bateaux pas encore épave mais pas loin! Construction ferro-ciment pour les gros, ou bois pour de simples barques équipées d’une voile

ces deux-là partaient à la voile dans les îles, pas de moteur, « loin », avec une réserve de glace qui prenait presque toute la place dans la barque. Pour pêcher la langouste. Plusieurs jours et plusieurs nuits sans rien pour s’abriter de le pluie et sans possibilité de s’allonger !

Une voile faite de sacs cousus ensemble, gréée sur des bâtons…

Le retour contre le vent ? À la rame ! Sachant que dans ce golfe, même quand ça souffle pas très fort, ça lève des vagues pénibles !

Tous les pêcheurs veulent nous vendre des langoustes, contre des euros ou du rhum (on en avait pris une réserve!). Normalement ils n’ont pas le droit, mais dans les îles à l’écart des regards indiscrets , ils font ce qu’ils veulent. Quand on a mouillé au Cabo Cruz, où il a un poste de garde-frontières, personne ne s’est approché du bateau !

on a vu aussi de gros bateaux pour la crevette

crevettier et pêcheurs de langouste à l’ancre bord à bord pour la pause de midi
le crevettier déploie ses ailes !

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