Déjà mars, toujours au Cap Vert !

Et pas un mot sur Santo Antao, la plus impressionnante des îles de l’archipel. Le 12 janvier, Nina la fille de Babeth est venue nous rejoindre pour une quinzaine de jours. Ensemble, nous avons pris le ferry de Mindelo pour Santo Antao, car y aller en voilier est trop problématique.

Tous ceux qui y sont allé nous ont averti : les randos sont très raides et longues, et craignant pour nos articulations, nous avons loué une voiture pour sillonner l’île et faire des balades plus courtes.

A part son relief vertigineux, c’est la production agricole qui est impressionnante : certaines vallées reçoivent assez d’eau pour pouvoir cultiver tout ce qu’on veut, à condition d’avoir au préalable aménagé des kilomètres de terrasses sur les pentes abruptes.

Toute parcelle à peu près accessible et susceptible d’être irriguée (eau conservée dans des bassins et redistribuée par gravité dans des rigoles, et maintenant de plus en plus au goutte à goutte par des tuyaux) est exploitée, moyennant quoi l’île est pourvoyeuse de légumes (pois, choux, tomate, patate douce, igname, courges…) et de fruits (papaye, banane, …) pour une partie du Cap Vert. Et j’allais oublier la canne à sucre, pour le rhum (grog) sur une proportion non négligeable de la surface.

canne à sucre et bananiers

Puis Babeth repart en France pour trois semaines, je reste sur le bateau, au mouillage à Mindelo.

au mouillage dans la grande baie de Mindelo

Mes envies de navigations vers d’autres coins sont très limitées par une météo peu propice et des conditions de mer et de vent toujours exacerbées entre les îles. Ma seule sortie : passer sur le coté ouest de Santo Antao pour un mouillage calme devant le village de Tarafal (il y a beaucoup de villages de ce nom dont l’origine est le tamaris), pour changer d’air et nettoyer un peu la coque dans une eau plus propre que celle de Mindelo. Mais le retour a été raide, contre le courant entre les îles et un vent « de couloir » de 35 à 40 nœuds !

D’autre part, les échanges avec les équipages d’autres bateaux sont très riches et nous enracinent dans cette petite communauté très particulière et très variée que sont les voyageurs en voilier.

La rencontre la plus originale est l’arrivée ici de Tara, célèbre goélette française de 36 m dédiée à la recherche scientifique en écologie marine. Mindelo était pour eux l’escale technique entre Lorient et Punta Arenas au sud du Chili. Un soir la moitié de l’équipage de Tara s’est pointée sur un voilier ami où l’on finissait un apéro de départ, vers 1 h du mat, ah ben oui les bars fermaient en ville ! Et nous avons bien discuté.

A Mindelo nous rencontrons bien sûr beaucoup de cap-verdiens, dont une partie parle français, mais en tant que quasi seuls touristes à cause du covid, les équipages des voiliers de passage sont très sollicités pour acheter poisson, légumes, ou services en tous genres, ou de la mendicité.

dans la rue, fabrication de bracelets pour Leïla et Célestin

Nous avons par exemple pu trouver grâce à un de ces démarcheurs un artisan pour refabriquer certaines pièces en inox pour le bateau.

Il y a aussi une communauté d’africains de l’ouest spécialisée dans la confection. Toutes les couleurs de l’Afrique !

Le 23 février, Babeth est de retour (avec plein de cadeaux… genre saucisse sèche, fromage d’Auvergne !), et, enfin, l’appareil photo laborieusement commandé d’ici et impossible à recevoir autrement.

Le 2 mars, nous partons pour les îles du sud, en commençant par Brava, la plus petite et la moins fréquentée de l’archipel. Test covid, pleins d’eau et gazole, et 24 heures de traversée.

gecko du Cap Vert

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