Tous les articles par nocciolino

La Crète

Mise à jour un peu tardive, puisqu’on est reparti de cette île depuis longtemps (presque 15 jours!), et avons entamé notre « croisière Crète Irlande ». Avec des traversées difficiles, et d’autres préoccupations.
La Crète est une des grandes iles de la Méditerranée, par la taille mais aussi par sa richesse, archéologique, patrimoniale, historique, culturelle, tout quoi. On ne l’a découverte que très peu en bateau, mais on s’est arrêté dans 2 ports, Rethimnon et Hania, desquels on a loué une voiture pour circuler à l’intérieur. 2 ports très sympa, sur des petites villes très accueillantes.

le port de Hania et sa mosquée
le port de Hania et sa mosquée

La Crète mériterait… plusieurs années pour la découvrir entièrement. Les paysages d’une variété étonnante, les oliveraies partout, les orangeraies en pleine production/récolte, les gorges dans le plateaux calcaires, les cotes magnifiques, une île très vivante, d’une vie simple et agréable. Évidemment il y a des coins hyper touristiques, mais en février on était peu concernés ; et être quasiment seuls dans les sites archéologiques est un avantage. Mais les villages ont encore leurs kaffenion traditionnels, où l’on sirote le café grec avec les vieux qui se racontent leurs histoires.
62 Crete  Fodele 08

63 Crete Agiofarango 17

75 Crete sect Topolia 02

61 Crete 018

75 Crete Gramvousa Balos 07

Un peu d’ornitho enfin, avec la présence des vautours, pas vus depuis la Lozère, et quelques rencontres sympa.

vautour fauve, les mêmes qu'en Lozère !
vautour fauve, les mêmes qu’en Lozère !
Traquet isabelle, une coche pour nous
Traquet isabelle, une coche pour nous
un merle bleu peu farouche
un merle bleu peu farouche
pluvier doré, de passage
pluvier doré, de passage

Le climat très doux permet de s’y balader en short en février
75 Crete Elafonisi 37
mais avec encore de la neige sur les sommets à 2400 m. Par contre en été, ça doit être chaud.
On a vraiment passé de bons moments, entre autres la rencontre avec Thérese et Yannis, elle française (sœur d’un ami de Lozère) ayant épousé un crétois, et d’autres voileux hivernant à Rethimnon.

Le reste de nos impressions en photos, dans l’album en préparation !

Santorini

Nous quittons les Cyclades, après avoir passé 6 jours à Santorin, île volcan appelée aussi Thira. Magnifique, somptueux, géant… « l’un des sites géologiques les plus impressionnants au monde » ! L’ile s’est effondrée dans la mer, ne laissant émergée que la périphérie, incomplète. Au milieu a émergé en plusieurs éruptions (la dernière en 1950) une ile volcanique encore active. Le tout donne des paysages extraordinaires, et un bassin de navigation exceptionnel pour nous, pour nous seuls d’ailleurs en février.

59 Santorin 18

53 Santorin 01

52 Santorin Vlikadha 40

52 Santorin Vlikadha 28

Et heureusement car Thira est envahie pendant la belle saison et doit être inabordable. La vie insulaire est donc liée au tourisme de masse à 90 %, le reste étant viticole car le vin de Santorin se vend très bien. La vigne est taillée de façon très spéciale, ici !

59 Santorin 34

Les villages sont donc remodelés par… le tremblement de terre ravageur de 1956 et par l’accueil du tourisme. Pourtant certains villages sont spectaculaires, accrochés sur les pentes de la caldera pour avoir la vue sur mer, tu parles, les locations sont beaucoup plus chères !

57 Santorin Oia 26

57 Santorin Oia 24

Mais en février on est surtout dans la saison des travaux, et le moyen de déplacement le plus commode pour les matériaux dans ce dédale de petites ruelles pentues séparant les minuscules maisons mi-troglodytes mi superposées est la mule !

57 Santorin Oia 15

57 Santorin Oia 19

Nous avons passé un peu de temps abrités du mauvais vent du sud dans une petite crique sur Néa Kamena, l’ile volcanique centrale, inhabitée. Ces paysages sont toujours d’une beauté spectaculaire, pour qui aime ça ! (souvenir du piton de la Fournaise à la Réunion)

Mon nouvel appareil photo, don de notre sponsor Vue d’ici, s’en est donné à cœur joie !

55 Santorin nea Kameni 82

55 Santorin nea Kameni 77

55 Santorin nea Kameni 29

55 Santorin nea Kameni 38

fleur de souffre et de gypse à la bouche de la fumerolle
fleur de souffre et de gypse à la bouche de la fumerolle

55 Santorin nea Kameni 21

Si à Santorin, le touriste est actuellement souvent chinois

violoniste grec et danseuse chinoise
violoniste grec et danseuse chinoise

et il y a en ville des boutiques ou restos ciblant la clientèle chinoise,
on trouve aussi les traces de la civilisation minoenne (2000 av-JC), avec ses magnifiques fresques (musée de Fira).

59 Santorin 11

Civilisation fameuse en Crête, que donc, par une mer très agitée mais avec très peu de vent, nous rejoignons au moteur ce lundi 15 février… traversée très désagréable, qui s’est terminée au mouillage dans un joli petit golfe, dans lequel la houle rentrait bien !

Au port de Rethimnon, nous rent-a-car pour visiter la Crête.

A suivre…

Cyclades suite

Nous cinglons sur Astypalaia, vent du Nord dans la dos, toutes voiles dehors, génois tangonné en ciseau. 5 à 6 nœuds dans un vent de 4 Beaufort environ. Nous avons contourné la pointe Est d’Amorgos, longeant une formidable falaise plongeant droit dans la mer Égée. Malheureusement des nuages s’accrochent aux sommets et la lumière n’est pas top pour les photos.
DSC03824

Amorgos est une grosse ile dans laquelle on peut circuler à pied sur des sentiers bien balisés, et plein de choses à voir : des chapelles, des églises, un monastère accroché dans sa falaise, les moulins, de beaux villages, des vues sur mer, des vues sur falaises…
DSC03782

DSC03777

DSC03776

DSC03763

En hiver la vie y est tranquille, les 2 petits ports sont quand même bien vivants, les cafés sont ouverts, avec toujours un peu de monde dedans. Quasiment pas de touristes, et nous sommes seuls en voilier.

Étape suivante : Astypalaia. Pourquoi ? C’est un belle ile parmi les autres belles iles des Cyclades (oups pardon, du Dodécanèse), elle a une forme de papillon, et plein de criques où poser l’ancre.
Nous avons fait le décompte pour être en Irlande début juin : il faut qu’on reparte de Crête fin février, donc finalement on n’a plus beaucoup de temps à passer en Égée. Dommage, on zappe la cote turque, et les iles du Dodécanèse (dont Rhodes est la plus connue), pour passer un peu plus de temps en Crête, en passant par l’ile volcanique de Santorin.
Dans les petites Cyclades, à Koufounissa, nous avons sympathisé avec le jeune médecin de l’ile. Pour les 400 habitants permanents, il y a un petit centre médical, avec un médecin et une infirmière. Ils ne croulent pas sous le boulot. La difficulté est de maintenir un médecin permanent sur l’ile, avec un petit salaire et peu d’attractivité… comme dans nos zones rurales en France. Mais Costa est très content de rester un an dans ce petit paradis, avant de retourner à Athènes faire une spécialisation. Sur son invitation, j’ai pu assister (à mon premier passages quand j’étais seul) à une soirée cours de danses traditionnelles. Le lendemain j’embarquai le prof de danse vers Naxos, il a préféré la traversée en voilier plutôt qu’en ferry. L’occasion de parler avec lui comme avec Costa de la situation politique grecque, du développement touristique dans les iles, de la vie des iliens. En tous cas on est bien contents d’être là hors saison touristique. La petite ile de Koufounissa, comme les autres, voit sa population décupler, les rapports ne sont pas les mêmes ! Si on fait du stop, on est pris par la première voiture qui a de la place, les gens sont très gentils. Et qu’est-ce qu’on fait là en plein hiver ? Et en voilier, en plus !

Nav en conditions hivernales. Soyons honnêtes : c'était plutôt exceptionnel !
Nav en conditions hivernales. Soyons honnêtes : c’était plutôt exceptionnel !

Astypalaia très sympa aussi. Malgré les nombreuses résidences pour tourisme construites récemment. Nous y passons quelques jours. Tranquilles.

à la Hora d'Astypalaia, chapelles minuscules et brochettes des petites motos omniprésentes
à la Hora d’Astypalaia, chapelles minuscules et brochettes des petites motos omniprésentes
DSC03881
le petit café pour prendre un ouzo à midi

 

Petites Cyclades

jeudi 7 janvier, au mouillage dans la petite et charmante crique de Kalotaritissa, sur l’ile d’Amorgos
image

Je me suis rendu dans cette crique presque fermée en prévision d’un coup de vent de sud-ouest à ouest les 2 jours suivants. Le vent a effectivement bien forcit cette nuit, mais surtout, à 8 h ce matin, le ciel est bien noir et on entend gronder le tonnerre : l’orage arrive sur moi. J’ai eu le temps de stopper l’éolienne, de débrancher l’électronique et l’ordi, et de rallonger la chaine au maximum (60 m) avant que les hostilités ne se déclenchent. Pluie et vent violents, vagues hautes et serrées malgré la proximité du rivage protecteur, moins de 200 m. Les rafales font parfois pivoter le bateau, qui se met en travers et se met à giter comme si on était en navigation. Mais l’ancre tient très bien, le bateau ne fait que gigoter sur place. Au bout d’une demi-heure un peu angoisssante, le gros de l’orage s’éloigne, la pluie cesse et je mets le nez dehors, pour voir… l’annexe qui s’éloigne tranquillement du bateau, son amarre à sa suite !!! et pourtant, un tour mort et 2 demi clés n’ont jamais largué ! L’aurais-je mal amarrée hier soir ? En tous cas j’aurais du vérifier le vérifier avant le coup de vent. Toujours est-il que l’annexe vient de se détacher, quand je la vois elle aurait encore été rejoignable facilement à la brasse, à 20 m de moi seulement, mais je ne suis pas assez courageux, pas assez bon nageur, et puis après l’avoir rejointe ? Le vent est encore fort et se dirige vers la cote aux rochers découpés et coupants ! Je la regarde donc, la rage au ventre, m’engueulant copieusement. L’annexe est une pièce importante du bateau, sans elle plus de mouillage – ou alors sans aller à terre !

Mais finalement elle ne va pas s’empaller sur les rochers, le vent la fait suivre le relief et se diriger vers la baie suivante. J’étudie la carte, oui c’est faisable, d’autant que l’orage s’éloigne, il ne pleut plus, même si le vent est encore fort. Vite je démarre le moteur, et en avant pour relever le mouillage, ce qui n’a pas été simple, ça tirait encore fort, avec l’étrave qui part une fois à droite, une fois à gauche, et ça aurait été mieux à deux ! Mais manœuvre réussie, un peu de sur place au moteur le temps de bien ranger tout ça et de tout refermer, et c’est parti pour la poursuite en mer Egée ! En fait ça a été la partie la plus facile, la mer n’est pas grosse malgré le passage de l’orage, et le vent dans le dos pas besoin de faire forcer le moteur (j’ai pas mis les voiles, quand même !), d’autant que la coquine n’est pas si loin, je l’ai rejointe à un peu plus d’1 km de là. Au large d’une crique où se tient l’épave d’un caboteur qui a servi au tournage du Grand bleu, mais près d’un ilot qui semblait l’attirer (effet de contre courant ?). La récupération a été très facile, en prenant bien soin de débrayer le moteur pour que l’amarre de l’annexe ne se mette pas dans l’hélice – c’est le métier qui rentre !

Et retour dans la crique bien abritée, re-mouillage pareil avec toute la chaine, et … café bien mérité !

Dans la journée le vent a forci (7 Beaufort prévu, et tenu), le mouillage tient bien.

image

le bateau tire autant qu’il peut, mais l’ancre tient !

Le jour, tout va bien, on peut contrôler comment se comporte le bateau, s’il ne recule pas, mais la nuit on ne voit plus rien, c’est quand même angoissant. Le vent doit bien faiblir demain, toujours d’ouest, ce qui me permettra d’aller mouiller dans la petite ile voisine, qui a l’air sympa.

 

Amorgos, le lendemain.

Les petites Cyclades sont magnifiques. Les iles sont souvent de gros rochers à la végétation rase (genévrier, pistachier, thym, bruyère… ne dépasssant pas 1 m dans le meilleur des cas) et clairsemée ; on peut se déplacer facilement dessus.

image

C’est souvent calcaire mais aussi schisteux avec plein de variétés de roches, avec des modelés très divers. Je me régale à arpenter ces espaces sauvages, même si la faune est très réduite : fauvette mélano très présente, quelques linottes et rouge-queues, parfois le discret merle bleu, un crécerelle ou une buse de temps en temps, et au bord de l’eau le martin pêcheur – comme oiseau marin seulement le goéland leucophée, en effectifs limités. Exceptionellement la chevêche d’Athéna (la petite chouette qu’on retrouve en effigie sur la pièce de 1 Euro greque).

image

L’élevage est encore bien pratiqué sur les îles, chèvres et moutons, mais aussi quelques vaches (!). Les chèvres sont souvent en liberté, parfois relative quand elles sont entravées (une cordelette de 40 cm relie une patte avant à une patte arrière, pratique interdite je crois, et en tous cas dérangeante). Les parcs sont séparés par de hauts murs de pierres sèches complétés par des grilles de fer… souvent difficiles à passer pour l’arpenteur de terrain !

Gramvousa est un ilot tout proche d’Amorgos, desert mais qui a été habité et cultivé, en témoigne ces nombreux murs, cette aire à battre (qui prouve que des céréales ont été cultivées dans ces terrains archi secs!)

image

et d’anciennes constructions pour des bergers et leurs troupeaux. Construites en pierre sèche, toit en tronc de genévrier sur lesquels étaient posés des pierres plates.

De moderne sur cet ilot, on ne trouve qu’une petite chapelle (ah oui hein, il en faut une!)

image

et … des cartouches vides, car la chasse au lapin, qui semble abondant et sans prédateur, doit bien marcher !

 

Amorgos est une grosse île, très montagneuse, à découvrir (a servi au tournage du film « le grand bleu »)

Mais pour l’instant, après amarrage au quai, recherche de quelqu’un qui me prêtera sa machine à laver, la laundry locale étant fermée, d’un cyber-café pour la com – ben non il est fermé – d’un bus pour aller à la hora (le village principal et originel, placé bien en hauteur pour se protéger des pirates), ravitaillement bouffe, toutes les épiceries, dites supermarket, sont ouvertes ici, essayer de refaire le plein d’eau. En général, l’eau est rare sur ces iles, qui sont alors ravitaillées par un cargo qui porte de l’eau douce depuis le continent. Il est arrivé hier soir peu après moi.

 

 

image

Amorgos vue de Gramvousa

Les Cyclades

Mises à jour : 1 album photo de Grèce et un d’Albanie (le précédent était incomplet)

 

Et la suite de l’aventure mécanique : après le passage du Canal de Corinthe, impressionnant,
P1130198

bon sang j'espère que ça va tenir !
bon sang j’espère que ça va tenir !

escale à Athènes pour faire revoir l’alignement boite/arbre. Athènes n’était pas prévue dans notre itinéraire, énorme ville très vivante et très riche en histoire, mais bon la ville…
On a quand même rencontré Christian et Alexandre, les amis de ma sœur Annik, qui vivent ici, et qui nous ont bien raconté ce qui se passe entre l’Europe et la Grèce, qu’on est en train d’assassiner tranquillement, sous la houlette de l’Allemagne ; les entreprises publiques bradées au privé (récupérées par des consortium allemands), la découverte des soupes populaires, le taux de suicides qui s’envole, le déni de démocratie locale par le triumvirat, etc. Mais cela ne se voit guère pour nous, tant le peuple grec est adepte du bien vivre : les terrasses de café sont bondées, les jeunes sortent et font la fête, les magasins sont pleins de choses comme en France… La consommation a quand même sérieusement chuté, les entreprises fonctionnent au ralenti, ou ferment. Quel avenir pour les jeunes ? Alexandre craint que la réaction populaire ne soit finalement violente, ce qui n’arrangera rien…
En tous cas nous on laisse de l’argent ici, avec la réparation du bateau (démontage et  remise à niveau de  l’inverseur)!
A Athènes, nous avons visité le musée de l’Acropole, tout neuf, très moderne, une splendeur !

avec vue sur l'Acropole juste derrière
avec vue sur l’Acropole juste derrière

13 Athenes 09

Puis en suivant la cote, un arrêt au Cap Sounion, notre premier temple grec antique, tout près de la côte.
14 Cap Sounion 05
Ses seuls visiteurs étaient des perdrix choukar, pas du tout sauvages !
14 Cap Sounion 11

Et ça y est on est dans les Cyclades ! Kithnos, Seriphos, Paros et Naxos ont déjà reçu notre visite.
A Kithnos, un mouillage superbe et désert,
15 Kithnos AyLoukas 09

15 Kithnos AyLoukas 10
les collines sont occupées par les chèvres, et nous avons même trouvé une source d’eau chaude au bord de la plage, alimentant une sorte de baignoire creusée dans les graviers, donc bain chaud sous les étoiles !

A Seriphos, escale au petit port, en plein travaux d’extension
18 Serifos livadhi et Chora 02
et découverte du village cycladique par excellence, construit en hauteur pour échapper aux pirates à l’époque. Les minuscules maisons blanchies tous les ans, toits en terrasse, séparées par des ruelles étroites et tortueuses, tout cela très propre… et un peu désert (le port était assez animé).
18 Serifos livadhi et Chora 12

18 Serifos livadhi et Chora 30

18 Serifos livadhi et Chora 54

Et un nombre // inimaginable – improbable – incroyable – incalculable, cocher la mention appropriée// d’églises, souvent minuscules aussi, avec le toit et le dôme bleu cyclade (pas toujours). Pour ce qu’on a pu en voir, ces lieux de prière sont tenus très propres, même ceux situés en rase campagne et régulièrement fréquentés.
18 Serifos livadhi et Chora 48

Le vendredi 11, départ à l’aube avant le début des travaux au port ! (dès 7 h les barges de travail bloquent l’entrée)
19 Serifos départ aube
le vent prévu à la météo est assez fort, mais le sera encore plus les jours suivants, et la mer qui augmente au fur et à mesure ! 2 ris à la grand voile, génois réduit, trinquette à poste si on doit encore réduire la voilure. La mer est grosse, le vent est tenable mais c’est sportif, surtout qu’il vaut mieux barrer, le pilote automatique ne se débrouille pas toujours bien dans les grosses vagues. 32 milles à parcourir, ça avance bien, il fait frais, le soleil n’est pas très présent. Et quand au bout de 6 heures de baston on arrive dans la baie bien abritée de Parikia sur Paros, on jette l’ancre et on apprécie vraiment le calme pour manger la soupe chaude !
Plus tard dans l’après midi, on va se mettre au port de Parikia, pour visiter l’ile avec le bateau à l’abri. Moyen l’abri, d’ailleurs : les 2 jours suivants on s’est pris les vagues qui passaient par dessus le quai ! Mais on était bien amarrés.

Parikia abrite l’une des plus belles églises des Cyclades
21 Paros Paroika 35

21 Paros Paroika 28
Le village est joli et assez animé, tout le monde prépare Noël. On trouve des journaux français pour voir le triste résultat des élections.
21 Paros Paroika 33

Une journée de ballade en voiture de location nous a permis de faire (presque) le tour de l’ile, avec plein de choses superbes (voir aussi les photos sur l’album)

le petit port de Naoussa
le petit port de Naoussa

et repérage d’un super coin pour le lendemain, un petit quai rien que pour nous sur la presqu’ile d’Agios Ioanni, dans une baie très bien protégée.
25 Paros Ag Ioannis 18
dans un environnement géologique magnifique (et désert) avec des sentiers super bien marqués pour pas se perdre !
25 Paros Ag Ioannis 36

25 Paros Ag Ioannis 46

Enfin une petite traversée pour l’ile de Naxos, d’où Babeth doit s’envoler pour la France. On a profité d’une relative accalmie du vent, qui se remet à souffler fort dès la fin de l’après-midi, ça a été un peu sportif pour s’amarrer à un ponton ! Et depuis 3 jours ça souffle fort, du nord – en hiver ce n’est pas du meltem, c’est un vent différent, qui souffle jour et nuit. En ce moment et jusqu’à après-demain où ça doit se calmer, c’est du 6 à 8, soit 40 à 75 km/h = le bateau bouge beaucoup dans le port ! Quand on va promener en ville on titube !
P1130532

Il ne fait pas très froid, 13 le matin et jusqu’à 18 dans la journée si le soleil sort des nuages. Le chauffage de bord (un poêle à gaz-oil) n’a pas encore été allumé mais il est prêt.
Babeth est partie hier, depuis je bricole (entretien moteur entre autres), en attendant la fin de cette période ventée. Ensuite, d’autres iles à voir !

Naxos
Naxos

Ben alors, la Grèce ? Racontes !

D’abord le plaisir de revenir, 34 ans après pour moi et 21 pour Babeth, dans un pays qui nous avait bien plu. Et tout de suite le bon accueil des autorités pour les formalités d’entrée et de séjour, simplifiées depuis peu ! (ça nous change). Puis nous descendons vers le sud dans le but de rejoindre les iles des Cyclades, où nous voulons rester plus longtemps, nous poser et prendre plus de temps pour parcourir les iles et rencontrer les gens.
En passant par les iles ioniennes, on constate que la saison touristique est bien finie : toute la place qu’on veut dans les petits ports, y’a même plus personne (quasi) dans le village de Lakka sur Paxoi,
3 Paxos Lakka 02

ou sur la magnifique plage de la crique de Voutouli, sur Antipaxoi.
4 Antipaxos 03
Découverte de zones humides en bord de mer, comme à coté d’Igoumenitsa, où l’on vit nos premiers pélicans, ou la grande lagune de Mesolongiou
7 Lagune Mesolongi 12
avec des ambiances très sympathiques. Malheureusement, même avec un dériveur, impossible de pénétrer en bateau dans ces eaux trop peu profondes, on est contraint d’observer les oiseaux des marais en grimpant au mat !
7 Lagune Mesolongi 01

Et puis suite à une méchante avarie, on est bloqué à Nafpakos sans moteur, en attendant une pièce qu’on fait venir de France (où viennent juste d’avoir lieu les attentats de Paris, quelle ignominie, quelle horreur, quelle tristesse…). Plusieurs fois des grecs on engagé la conversation avec nous sur le sujet. Et la vie ici dans cette petite ville ressemble fort à ce qui a été visé à Paris : plein de monde dans les cafés, musique, alcool…

P1130099

P1130090

avec vue sur le fameux viaduc  de Rion-Antirion, 2250 m
avec vue sur le fameux viaduc de Rion-Antirion, 2250 m

Nafpaktos est une petite ville très vivante, animée (les bars autour du minuscule port balancent la musique jusque tard dans la nuit, le week-end), très sympathique. Les gens sont aimables, et ici la grande distribution n’a pas encore tué le petit commerce, il y a plein de magasins de tout, qu’on ne voit plus depuis belle lurette dans des villes de taille comparable (des magasins de plomberie, d’autres de lumière ou de literie, des merceries, des quincailleries etc). Mais l’après midi presque tout est fermé (certains magasins rouvrent en fin d’AM), où sont passé les gens ? À la pêche, à bricoler chez eux ? Nous menons l’enquête.

La pièce qui a cassé sur la transmission : les boules !
P1130132
La cause : en voulant repartir de Navpaktos, j’étais aux commandes du moteur et au largage des amarres arrières, Babeth était à l’avant à la remontée de l’ancre, et j’ai manœuvré en laissant trainer un bout d’amarre dans l’eau, que l’hélice a fini par happer. Grossière erreur de débutant, dont on connaissait pourtant bien les dangers !!! Résultat : rupture de l’accouplement élastique (photo) entre la sortie de boite (inverseur) et l’arbre qui porte l’hélice. Bref le moteur tourne dans le vide, vite une 2è ancre pour immobiliser le bateau pour ne pas en plus faire des dégâts sur les autres bateaux sur lesquels le vent nous poussait, plongée pour retirer l’amarre emberlificotée sur l’hélice, porter une nouvelle amarre à quai à la nage et se haler pour reprendre notre place, toujours sur l’ancre principale, qui n’avait pas été levée. Pfffffffffff galère. Et un coût de 500 € pour remplacer l’accouplement, cette fois par un tourteau rigide protégé par un Vibraless (tu vois c’qu’j’veux dire?).

5 Kefalinia Fiskardo 08

Nos aventures en Albanie

D’abord nous avions peu de renseignements sur ce pays étrange, sorti il y a peu (1985) d’un isolement complet imposé par un tyran débile, suivi par un sévère régime communiste jusqu’en 1992. Il y a peu, on tirait à vue sur tout bateau étranger, dit-on, les albanais n’avaient pas le droit d’avoir un bateau (trop facile pour s’échapper !), les cotes étaient minées, les cartes sont peu fiables….
Après avoir quitté Bar, notre dernier port au Montenegro, une journée de navigation (10 h pour 34 milles) nous a mené à Shengjin, port où nous devons faire les formalités d’entrée. Arrivée à la nuit (la nuit tombe à 5h15 ici!) dans un port de pêche, sans voir les feux indiqués sur la carte (une de nos cartes n’indique même pas le port!). Par VHF, on nous guide dans un anglais que nous ne comprenons pas, mais nous finissons par accoster entre deux gros bateaux de pêche, sur un quai où des grues déchargent des camions dans un cargo. Univers peu habituel pour nous et notre petit bateau !
1 shengjin 03

Un homme nous aide pour les amarres, il s’avère être notre agent de port, un intermédiaire (privé) obligatoire entre les étrangers et la douane, police, et tout ça. Très aimable, ainsi que les policiers qui sont là aussi, mais c’est l’agent de port qui nous prend en main. Papiers, formulaires sortis du coffre de sa mercedes, sont remplis au bistro du port. Il est là pour accomplir les formalités, aplanir les difficultés, nous indiquer les dangers de la cote et ses curiosités, cela sur une carte qu’il nous dessine sur un A4… nous sommes un peu éberlués !
P1120841
Et le lendemain nous lui payons 50 Euros, pour les droits de navigation, les taxes, et sa commission, sans un reçu ni rien, mais en échange d’un bout de papier nous signifiant notre droit de naviguer en Albanie. Il y a un tampon dessus, ça doit être bon ! Nous n’avons même pas montré nos passeports !
En tous cas nous quittons vite cette ville qui se résume (pour ce qu’on en a vu) à une rangée de moches immeubles pour touristes le long des plages et à une rangée de ville pauvre et poussiéreuse adossée aux collines.
1 shengjin 08
Une autre journée de navigation (au moteur, grrrr) nous mène au pied d’un cap (Kepi) qui nous abriterait de la légère houle de l’Adriatique, mais l’une de nos cartes indique « zone minée » … Notre agent nous a bien dit qu’il n’y avait plus de problème avec les mines… on est un peu inquiet. On contacte par téléphone les garde-côte, mais une conversation de sourds ne nous apprend rien… Il y a tout près des pêcheurs, des filets, des casiers… plus de mines ? On prend le risque : on jette l’ancre par 5 m de fond et … Braouf !!
Non je plaisante !
Nuit calme, sans intervention de garde-côte ou militaires, qui semble fréquente dans les récits.
Nous descendons direct vers la moitié sud de l’Albanie, la partie nord étant semble-t-il moins attirante. De fait, grosses villes dont certaines parties remplies d’immeubles tout neufs , terminaux pétroliers, et souvent une cote plate bordée d’étangs ou de lagunes, très difficiles à aborder pour nous. Nous constatons que les cartes sont pleines d’erreurs, balises absentes ou en panne, que le trait de cote est mal reproduit, ce qui nous a couté une nuit ancrés en pleine houle de l’Adriatique alors que nous aurions du être abrité par un cap… inexistant !
Après une nuit calme sur 2 ancres pour éviter le roulis, nous sommes repartis et pour éviter un détour de 5 milles, avons traversé cette bande de terre d’un demi mille de large indiquée sur la carte, au moteur au ralenti les yeux rivés sur le sondeur. En fait il y a toujours eu 5 m d’eau sous la coque !

Trace du bateau sur l'écran GPS. En fait le mouillage était beaucoup plus près de la cote, ce que n'indique pas la trace. Et ce n'est pas un problème de positionnement GPS !
Trace du bateau sur l’écran GPS.
En fait le mouillage était beaucoup plus près de la cote, ce que n’indique pas la trace. Et ce n’est pas un problème de positionnement GPS !

A la Marina d’Orikum, plus tard, rebelote pour les formalités administratives : en fait chaque fois qu’on touche un port, on doit s’enregistrer, par l’intermédiaire d’un « agent » complètement opaque, qui te fait payer 40 € cette fois, pour un autre bout de papier, avec tampon svp ! « bon pour naviguer jusqu’à Sarandë ».
P1120840
Nous avons évoqué (nous nous sommes énervés) cette organisation merdique avec le directeur de la marina, qui a bien convenu que de cette façon l’Albanie ne développerait jamais son tourisme de plaisance, comme l’a fait si bien la Croatie. Il paraît qu’une nouvelle loi est prévue…

Après une rude journée de nav au moteur contre mer forte, vent (trop faible) et courant contraires, nous nous réfugions dans la baie de Porto Palermo, que nous a conseillé l’ami Bertrand. Nous contournons le château sur sa presqu’ile et avançons au ralenti vers un vieux quai en béton fait pour ds gros bateaux, qu’arpentent un homme en uniforme et un civil : aïe, la police et l’agent portuaire ! (il n’y a que trois maisons aux alentours…!) Bon, on accoste quand même, les gens présents (c’est un peu l’attraction!) nous aident à nous amarrer, et hop, la police. L’agent parle assez anglais pour qu’on se comprenne, et finalement quand ils on vu que était déjà « entrés » en Albanie, le flic a photographié nos différents papiers avec son portable, et OK. Un peu plus tard, il est venu nous voir pour demander si l’on pouvait lui recharger son portable dans le bateau ! OK, si on peut rendre service ! Ils ont un petit bateau amarré plus loin, avec deux gros moteurs hors-bord capables de les propulser à 50 nœuds, pour les trafiquants, les immigrés etc.
5 Porto Palomares 44
Le lendemain, visite du château d’Ali Pacha avec le guide local, en italien…. Il nous a abondamment parlé des régimes précédents, avec humour et aussi rancœur (par exemple 12 ans de prison si tu te faisais prendre avec ton antenne télé tournée vers l’Italie, dit-il)

A Sarandë, nous allons faire le check out, les formalités de sortie. Très bien accueillis par l’assistante de l’agent local, occupé ailleurs, qui prend nos papiers. 1/2 heure plus tard : la police ne nous trouve pas sur la base de données, comme si on était jamais entrés en Albanie ! Et le poste de Shengjin ne répond pas ! Donc on attend. En attendant on pourrit bien leur système auprès de l’agente, qui n’y peut rien, mais ça défoule. Qui n’a pas fait son boulot ? L’agent de Shengjin, la police, l’agent de Vlora où l’on nous a refait une clearence (là ils auraient du voir qu’on était pas registred), ceux de Porto palermo qui nous ont contrôlé ? En tous cas ils ont vu qu’on râlait ferme et au bout d’une heure trente on avait notre papier. La police de Shengjn ne nous avait pas rentré dans l’ordi, au bout de 7 jours ! Ce n’est pourtant pas le boulot qui les étouffe, le trafic maritime est extrêmement faible.

Au demeurant, pendant tout notre séjour, nous n’avons vu les garde cotes en mer qu’une seule fois, et on a eu la paix, contrairement à d’autres plaisanciers qui ont été controlés ou forcés de déménager de leur mouillage. Tant mieux, mais on est bien mal protégé !

Mises à part ces considérations partisanes, notre impression de l’Albanie par la côte est plutot négative. Les paysages sont souvent très beaux et variés
4 Orikum Palomares 07

6 Palomares - Sarande 1

(en oubliant les milliers de bunkers qui les décorent)
2 Shengjin - Vlora 03
mais les villes sont plutôt hideuses, que des ensembles d’immeubles de 3 à 10 étages cubiques, et le pire c’est qu’il y en a en construction partout, la cote autour des quelques villes et parfois sur les quelques plages désertes est un immense chantier.
P1120844
Le peu de contacts que nous avons eu avec les habitants était très chaleureux, pas de problème de ce coté. L’Albanie aspire à rattraper le retard de développement qu’elle a pris sur ses voisins, mais pour l’instant ce n’est pas dans l’harmonie ni dans la sérénité. Des dizaines de constructions sont au point mort, des immeubles en construction ont été démolis (problèmes administratifs, manque d’investisseurs, corruption, mafia ?)
P1120871

On est déjà en novembre et nous sommes un peu pressés d’avancer, nous sommes impatients de retrouver la Grèce, du coup nous ne sommes pas mécontents de quitter l’Albanie, bien qu’il y ait surement plein de choses à découvrir, mais pas par la mer !

6 Palomares - Sarande 4

Montenegro

Mise à jour de l’album photo de la Croatie

Nous sommes entrés au Montenegro (qui faisait partie de la Yougolslavie) par les Bouches de Kotor, une série de 3 « lacs » intérieurs au pied des montagnes.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Tout au fond, la petite ville de Kotor disparaît derrière l’énormité du tourisme moderne !

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

heureusement, il ne reste pas tout le temps et nous avons pu profiter du site, entre les averses.

le pakebo est reparti !
Kotor vu des fortifications. Le pakebo est reparti ! Nocciolino est au quai.

 

La montagne est magnifique. L’automne est déjà là, en témoignent les étals de champignons sur le marché (cèpes secs, girolles fraiches). Mais la fraicheur aussi, le soir, et la durée du jour qui décline.

4 Kotor 28

Ce sont aussi des ambiances complètement différentes,

Les petites iles de Gospa et Sv Djorje
Les petites iles de Gospa et Sv Djorje

Avec la nette diminution de la fréquentation touristique (sauf sur des sites majeurs tels Kotor ou Dubrovnik), les voyageurs de l’arrière saison ont un autre contact avec le pays. A Perast nous avons pu nous amarrer au quai du village, normalement réservé aux bateaux d’excursion,

amarrés au quai de Perast
amarrés au quai de Perast

et pu discuter (en français) avec des locaux. Nous sommes surpris de constater que certaines maisons (de l’ordre de 5 à 10%) dans les villages des bouches sont en ruine, alors que la pression immobilière doit être forte, vu le nombre impressionnant de maisons neuves et de chantiers. Notre interlocuteur nous a expliqué que c’était du à l’éclatement des familles lié à l’immigration, et à l’impossibilité de racheter ces maison à des indivisions insaisissables.

Rencontre également d’autres navigateurs, Mimmo et Vincenzo, sur leur Halberg Rassy. Echanges en anglais, français et italien.

5 bouches Perast 6

Nous sommes partis des Bouches vers le sud avec une bora (vent descendant des montagnes) assez forte, pour nous réfugier pendant 2 jours au fond de l’ouvala de Bigova, amarrés à une bouée (normalement réservée au restaurant du village). Le 2ème matin, nous avons du aller récupérer au fond de l’uvala notre annexe, qui s’est fait la malle dans la nuit, mal amarrée !

pour ce voilier pris dans la bora, la protection de la vierge n'a pas suffit
pour ce voilier pris dans la bora, la protection de la vierge n’a pas suffit

Et aujourd’hui, au port de Budva, nous surveillons le martin pêcheur du coin de l’oeil, sous les cris des chocards à bec jaune, descendu de leur montagne toute proche.

NB : au Montenegro, les autorités exigent le permis bateau, non obligatoire en France pour les voiliers. Du coup comme seule Babeth le possède, elle est devenue capitaine…. Jusqu’à nouvel ordre !!! (dixit Xavier)